22_POS_56 - Postulat Nicola Di Giulio et consorts - Augmenter fortement les chances de survie d’une personne en arrêt cardio-respiratoire, en étudiant la possibilité d’étendre l’équipement de défibrillateurs dans les véhicules de transports publics.

Séance du Grand Conseil du mardi 9 mai 2023, point 19 de l'ordre du jour

Texte déposé

Durant les quinze dernières années en Suisse ainsi que dans la majorité des pays européens, le système de premier répondant s’est développé de manière exponentielle.

 

Ce qui fut une idée de quelques pionniers visionnaires est, maintenant dans l’ensemble de la communauté européenne, une partie de la chaîne de secours. Aujourd’hui le terme d’intervenant rapide comprend tous les membres des services de secours professionnels qui sont appelés, en privé ou à l’extérieur de leur travail, pour apporter les premiers secours dans le voisinage de leur lieu de résidence. Ce modèle est considéré comme un suppléant à la chaîne des secours et non pas comme un remplacement des services de sauvetage.

 

Un Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) est un dispositif médical qui aide à la réanimation de victimes d’arrêt du cœur. Accompagné d’un massage cardiaque, le défibrillateur contribue à augmenter significativement les chances de survie.Toutefois à l’heure actuelle aucun arrêt de bus notamment n’est équipé de l'un de ces appareils.

 

https://www.reajura.ch/fr/Defibrillateurs/Defibrillateur-public.html

 

Où installer un DAE ?

 

Dans les véhicules de transports publics du canton et de former le personnel à leur usage.

Ce serait plus économique, vu qu'il y a moins de bus ou de trains que d'arrêts ou de gares.

Dans les trains on les installerait dans les locomotives, vu qu'il y en a au moins une par train et qu'elle est électrique, ce qui permettrait de maintenir l'appareil en charge constante.

 

Un contrôleur ou le mécanicien serait formé à son usage. Ce serait bien entendu valable pour les lignes de trains vaudoises comme le LEB, le TSOL, le BAM, Vevey-les Pléiades, par exemple.

 

Pour les bus urbains, il serait facile de former les chauffeurs et si une personne fait un malaise en rue, le public pourrait aisément arrêter le premier trolley qui passe.

 

Là encore la recharge de l'appareil ne poserait pas de problème, vu que les trolleys sont électriques aussi.En installant les DAE dans ces moyens de transport, on les protégerait des intempéries, du vol et des déprédations. L'opérateur chargé de leur mise en œuvre serait déjà sur place on n'aurait pas besoin de l'appeler, d'où un précieux gain de temps pour le patient.

 

Leur maintenance serait plus aisée car elle pourrait être faite au dépôt, alors que plusieurs véhicules y stationnent, plutôt que d'envoyer le technicien aux 4 coins du canton, ce qui augmenterait le prix de son travail.

 

En l'état je verrai un seul inconvénient : En effet durant la nuit, les DAE ne seraient pas accessibles, et cela ferait un "trou" de 5 à 6 heures seulement.  Néanmoins, la nuit, les passants se font plus rares ce qui diminue aussi les risques du malade d'être à l'extérieur durant cette période ou d'être découvert trop tard, les services de secours et d’aide médicale d’urgence territorialement compétents peuvent, le cas échéant, être sollicités pour les urgences.

 

Il serait également peut être judicieux d'étudier également la possibilité de développer un logiciel de géolocalisation qui permettrait aux primo intervenants de situer les appareils les plus proches de l’endroit où se produit un arrêt cardiaque, puis de guider de manière très précise un témoin qui les appelle.

 

C’est pourquoi au regard de ce qui précède, je souhaite que le Conseil d’État étudie l’opportunité d’étendre l’équipement de défibrillateurs dans les véhicules de transports publics.

 

 

Nicola Di Giulio                                                               

Député UDC

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Circé FuchsV'L
Valérie ZoncaVER
Yannick MauryVER
Nicolas BolayUDC
Anna PerretVER
Mathieu BalsigerPLR
Laurent BalsigerSOC
Grégory BovayPLR
José DurusselUDC
Kilian DugganVER
Romain PilloudSOC
Cédric RotenSOC
Fabien DeillonUDC
Jean-Louis RadiceV'L
Sébastien HumbertV'L
Nathalie VezVER
Céline MisiegoEP
Denis DumartherayUDC
Jerome De BenedictisV'L
Jean-Bernard ChevalleyUDC
Philippe LinigerUDC
Philippe GermainPLR
Jean-Marc UdriotPLR

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Pierre-Alain Favrod (UDC) — Rapporteur-trice

La commission s’est réunie le 26 janvier pour traiter de ce postulat pertinent, qui concerne des mesures pour sauver des vies. Il a été relevé l’importance d’obtenir une vue d’ensemble de la situation où se trouvent ces défibrillateurs, afin de savoir s’ils sont bien placés. Ce postulat pose principalement des questions pratiques quant à la formation des chauffeurs ; au fait de savoir si les chauffeurs doivent s’arrêter en cas de problème sur la voie publique, car il ne faudrait pas causer plus de problèmes que cela n’en résout ; ainsi qu’à la situation des bus intercantonaux et des trains qui ne sont pas du ressort du canton. Finalement, le postulant a modifié les conclusions de son postulat, en supprimant le dernier passage : « dans les véhicules de transport public ». C’est pourquoi la commission a pris partiellement en considération ce postulat, par 13 voix et 2 abstentions. Je vous invite à suivre les conclusions de la commission.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Nicola Di Giulio (UDC) —

L’arrêt cardiorespiratoire (ACR) entraîne environ 8'000 à 10'000 décès par année en Suisse. Chaque jour, dans le canton de Vaud, deux personnes sont victimes d’un ACR nécessitant une réanimation immédiate. Chaque minute qui s’écoule après le début d’un ACR voit les chances de survie diminuer d’environ 10 %. A ce stade, seule une personne sur 20 survit. L’utilisation d’un défibrillateur externe double les chances d'éviter une mort subite. Un défibrillateur automatisé externe est un dispositif médical qui aide à la réanimation des victimes d’arrêt du cœur. Accompagné d’un massage cardiaque, le défibrillateur contribue à augmenter significativement les chances de survie. Je suis d’avis que toute initiative qui pourrait sauver des vies doit être considérée sérieusement. Par conséquent, je remercie la commission d’avoir, dans sa grande sagesse, accepté et soutenu quasiment à l’unanimité le postulat tel qu’amendé lors de la commission. Dès lors, le groupe UDC vous invite à prendre ce postulat en considération.

M. Blaise Vionnet (V'L) —

J’ai quelques remarques par rapport à ce postulat. Premièrement, les premiers répondants ou les intervenants rapides savent généralement très bien où se trouvent les défibrillateurs dans les lieux proches de leur résidence. Dans le cadre de ma profession, il m’est arrivé d’arriver sur un lieu d’intervention avec mon défibrillateur et deux répondants rapides y arrivaient aussi avec leur défibrillateur : or, trois défibrillateurs pour s’occuper de la situation étaient un peu trop.

Deuxièmement, vouloir installer des défibrillateurs dans les véhicules de transport public est une idée séduisante, mais il faudrait tenir compte des éléments statistiques : combien de personnes ont fait des arrêts cardiorespiratoires dans les transports publics ces dix dernières années ? De telles données permettraient assez vite de connaître la pertinence d’un tel projet. La mise en place d’un défibrillateur pose la question du risque statistique d’avoir à utiliser réellement de tels appareils.

A Echallens, il y a quelques années, un postulat demandait la mise en place de défibrillateurs sur le territoire de la commune. Je m’étais renseigné auprès de la Fondation 144 pour savoir quelle était la pertinence d’installer de tels défibrillateurs dans un territoire communal. La réponse qui m’a été donnée était la suivante : au niveau statistique, c’est seulement à la gare de Lausanne qu’il est justifié d’avoir un défibrillateur. Pour qu’il y ait une probabilité de faire un arrêt cardiorespiratoire, il faut qu’il y ait beaucoup de monde et seule la gare de Lausanne entre dans ce critère, ou alors des manifestations sportives avec plusieurs milliers de personnes. Dès lors, vous comprendrez mes réserves à installer des défibrillateurs dans des lieux multiples, car la probabilité de les utiliser est vraiment très faible. Il vaut mieux que les professionnels et premiers répondants sachent où se trouvent les défibrillateurs pour pouvoir intervenir rapidement.

Mme Yolanda Müller Chabloz (VER) —

En tant que membre de la commission, j’ai participé à cette discussion. Le postulat part d’une bonne intention, à savoir améliorer la survie, mais je me joins aux remarques faites par mes préopinants, car il pose certains problèmes de faisabilité. Même avec les nouveaux horaires CFF, nous passons peu de temps de notre vie dans les transports publics et par conséquent, choisir cet endroit pour mettre des défibrillateurs ne semble pas la meilleure idée possible. En revanche, il pose de bonnes questions, et notamment comment améliorer les chances de survie des personnes qui font un arrêt cardiorespiratoire. Les professionnels du domaine insistent toujours sur l’importance de l’ensemble de la chaîne de secours : il faut déjà reconnaitre un arrêt cardiorespiratoire, ensuite appeler le 144 et que des personnes puissent initier un massage cardiaque ; le défibrillateur s’ajoute à cet ensemble de la chaîne. Ces derniers temps, on a vu une multiplication d’appels, ou de volontés d’installer des défibrillateurs dans plusieurs endroits. Comme souvent dans les domaines non régulés, de nombreux intervenants prennent des initiatives, mais nous avons peu de données de qualité sur ce qui est vraiment pertinent et utile. Dans ce sens, je soutiens la prise en considération partielle de ce postulat, afin d’avoir une vision d’ensemble sur ce qui serait judicieux, sur le nombre de défibrillateurs installés, sur les applications qui les réfèrent… Ce serait une bonne occasion de faire le point sur l’état des installations de défibrillateurs dans le canton. Je soutiens donc la prise en considération partielle.

M. Pierre-Alain Favrod (UDC) — Rapporteur-trice

Je rappelle à M. Vionnet que le postulat a été élargi, vu que l’on a supprimé la cautèle des transports publics. C’est un problème de santé publique davantage qu’un problème d’endroits où sont posés ces défibrillateurs. Le postulat a été accepté partiellement afin d’élargir la vue d’ensemble.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend le postulat en considération partiellement avec 2 abstentions.

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