RAP_680233 - Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le Postulat Nicolas Croci Torti et consorts - Apprentis mal orientés : un bilan sur les raisons et les conséquences est nécessaire.

Séance du Grand Conseil du mardi 6 juin 2023, point 31 de l'ordre du jour

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M. Nicolas Glauser (UDC) — Rapporteur-trice

(remplaçant M. Nicolas Croci Torti, ancien député) La commission s’est réunie le 29 juin 2022. Mme Cesla Amarelle, cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture était excusée ; pour la remplacer, M. Lionel Eperon, directeur général de la Direction générale de l’enseignement obligatoire, était présent. Notre ancien collègue postulant, Nicolas Croci Torti, nous annonce qu’il était doyen dans un établissement scolaire du canton de Vaud et qu’il préside une association qui chapeaute un semestre de motivation.

Il reste un peu sur sa faim concernant quelques éléments posés dans ce postulat. Il estime qu’un effort doit être fourni pour l’information des parents, pour l’orientation et pour diminuer le taux de rupture de l’apprentissage. Il est d’avis que ce rapport doit être la base d’une réflexion qui ira plus loin, avec des mesures plus concrètes.

Dans sa position, le Conseil d’Etat entend distinguer la question des ruptures des contrats et la question de la qualité de l’orientation. S’il peut y avoir un lien de corrélation indirect entre ces deux dimensions, il exclut qu’il puisse y avoir un lien de causalité directe entre rupture et mauvais choix d’orientation. Lors de rupture de contrat d’apprentissage, 85 % retrouvent une place d’apprentissage dans la même branche que celle qu’ils avaient choisie initialement. Eviter les ruptures de contrat d’apprentissage est un des axes stratégiques du programme de revalorisation de la formation professionnelle. La préoccupation principale est d’amener chaque jeune à un CFC ou à une AFP à l’issue de son parcours de formation, car les statistiques du marché de l’emploi sont explicites : sans diplôme de secondaire II, le risque de se retrouver au chômage est cinq fois plus élevé que pour des jeunes qui sont diplômés.

Le taux d’encadrement est passé d’un commissaire professionnel pour 800 apprentis à un pour 400, voire 350, avec ceux engagés en 2022. Ce taux se situe dans une jauge correcte d’encadrement, selon une étude de la Haute école fédérale en formation professionnelle. Le nombre de conseillers aux apprentis a aussi été sensiblement augmenté. L’orientation professionnelle sera le chantier de la prochaine législature. Une des mesures du plan de revalorisation de la formation professionnelle a été de rattacher l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle à la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP). Ce rattachement administratif a eu lieu en janvier 2020, mais pendant les 18 mois de la pandémie il n’a pas été possible de revivifier la stratégie.

Le rapprochement des patrons avec l’école est un chantier en cours. Le but est de faire en sorte que l’école, dans toutes ses composantes, et les entreprises formatrices dialoguent mieux. Le directeur général de la DGEP met en évidence la différence culturelle dans la valorisation et la perception de l’apprentissage entre Romandie et Suisse alémanique, mais plus encore entre l’Arc lémanique et le reste de la Suisse. C’est en grande partie dû à une économie très tertiarisée, avec de hautes écoles de réputation mondiale qui font envie. En revanche, il souhaite la création d’une cité des métiers, à l’image de ce qui existe à Genève et au Tessin, soit un espace dédié aux enfants et à leur famille, en regroupant des îlots de prestations sur un même étage, qui vont de l’information de base à la conseillère du Service de l’emploi qui va pouvoir renseigner sur les conditions de travail d’un métier ou d’un autre. Les membres de la commission recommandent au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat, à l’unanimité des membres présents.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Guy Gaudard (PLR) —

En préambule, je remercie le Conseil d’Etat pour ses réponses. Je déclare mes intérêts : j’ai commencé à former des apprentis en 1985 et, à ce jour, plus de 30 d’entre eux – dont de nombreux migrants – ont obtenu leur CFC ; certains ont fait le Tech, d’autres une maitrise fédérale ou un brevet, etc. Je précise que je faisais également partie de la commission.

Le PLR remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse qu’il appuie totalement. Il nous plait d’affirmer que, depuis que M. Borloz est entré au Conseil d’Etat, les choses évoluent en matière d’apprentissage, même s’il n’est pas à l’origine de toutes les réponses sur les initiatives relatives à l’apprentissage. On sent que les choses bougent et qu’il fait un excellent travail concernant la formation duale. Je l’en remercie.

Il est vrai que l’apprentissage permet à un jeune de vivre de son métier et de pallier les départs à la retraite de milliers d’employés des années 1950 et 1960. Les outils mis en place pour la promotion de l’apprentissage sont à souligner ; plus les jours passent, plus on sent que le département de M. Borloz en fait un de ses chevaux de bataille.

Parmi les mesures engagées, nous retiendrons l’encadrement des apprentis. Comme l’a dit mon collègue, dorénavant il y aura un commissaire d’apprentissage pour 350 apprentis, alors qu’il y a peu, c’était un commissaire pour 800 apprentis. C’est la mise en place d’aides et d’appuis aux apprentis pour augmenter le taux de réussite aux examens finaux ; c’est la valorisation des AFP comme démarche certifiante ; c’est la mise en place et la pérennisation du programme LIFT ; c’est de créer une cité des métiers ; c’est de pérenniser le salon des métiers, qui sera déplacé cette année. Quel bonheur pour notre jeunesse !

Je mets toutefois quelques bémols à mes propos et regrette qu’il faille plus de 4 ans pour répondre à une initiative qui concerne la formation de nos jeunes, soit une formation indispensable. On doit également encourager les parents à plus souvent orienter leurs enfants sur la voie de l’apprentissage. Il faut savoir que le taux d’échec, dans le canton de Vaud, approche 30 % en cours d’apprentissage ; sur ces 30 %, nous ne savons pas ce que font 25 % des apprentis qui disparaissent du radar. Il faut également savoir que plusieurs apprentis choisissent un métier en fonction des salaires et des vacances. Ceci explique peut-être cela. Les devoirs à la maison sont devenus compliqués à organiser pour un jeune qui, à un certain âge, découvre d’autres priorités. Souvent, la serviette de cours est posée à la maison en rentrant des cours et reprise à la même place la semaine d’après. Mais finalement, nous avons une belle jeunesse qui pourra trouver la place qu’elle désire. Cela prendra un peu de temps, mais elle y arrivera.

A titre personnel, je reste réservé sur les 900 élèves en école de transition dans le canton et pense que la moitié d’entre eux, en tout cas, pourrait commencer un pré-apprentissage, voire une AFP. On a besoin de former ! En conclusion, il faut dire aux jeunes « si tu veux des vacances, va au gymnase ! Si tu veux gagner ta vie, fais un apprentissage, mais choisis-le bien ! »

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est close.             

Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.

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