21_INT_31 - Interpellation Julien Eggenberger et consorts - Quel bilan pour l’autonomie de gestion de l’Université de Lausanne ?.
Séance du Grand Conseil du mardi 16 février 2021, point 2.5 de l'ordre du jour
Texte déposé
Depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur l’Université de Lausanne en 2004, cette institution jouit d’une grande autonomie. Cette autonomie dans le domaine de l’enseignement et de la recherche est une garantie déterminante pour que les activités académiques puissent se dérouler. Dans ce cadre, la direction de l’Université jouit aussi d’une grande autonomie en matière de gestion. Celle-ci se décline en une dimension financière, dans les modalités d’engagement du personnel d’enseignement, mais aussi dans la détermination de l’encadrement des projets.
Après plusieurs exercices, il est temps de faire un bilan de cette autonomie, en particulier sur le mode de gestion financière. En effet, il semble que les fonds de réserve ont tendance à augmenter année après année. Ainsi, selon les comptes 2019 de l’Université de Lausanne, les fonds propres libres sont passés de 65,3 millions au bouclement 2018 à 75,8 millions au bouclement 2019. En 2016, les fonds propres affectés et non affectés se montaient à 46,6 millions, stables en comparaison des années précédentes. De leurs côtés, le fonds de réserve et d’innovation est passé de 33,3 millions à 38,2 millions. Manifestement, pour une raison qui nécessiterait des explications, l’Université n’arrive pas à dépenser la totalité des subventions et attributions de fonds. Il s’agit donc de savoir si cette autonomie répond aux attentes et si l’Université est dotée d’outils de gestion suffisants pour la mettre en œuvre.
En parallèle, sur le volet gestion du personnel, des besoins importants de renforcement de l’encadrement au vu de l’augmentation du nombre d’étudiant-e-s se font jour et on relève une tendance forte à utiliser les statuts précaires au motif de la volatilité supposée des financements. Depuis des années, comme dans de nombreuses hautes écoles, la dégradation des conditions de travail du personnel de recherche et d'enseignement et administratif et technique dans les Hautes écoles est une réalité. La succession de contrats à durée déterminée, les pressions de la hiérarchie et la mise en concurrence systématique nuisent à la santé des salarié-e-s comme à la qualité de la recherche et de la formation. Les montants figurant au bilan des comptes de l’Université ne pourrait-il par permettre de pallier ces différentes problématiques ?
Afin de faire le point sur ces questions, nous avons l’honneur de poser les questions suivantes :
1. Quelle évaluation le Conseil d’État fait-il de l’autonomie de l’université de Lausanne en matière financière et de gestion du personnel ?
2. Comment évoluent l’augmentation des fonds propres libres et des fonds de réserve et d'innovation de l’Université de Lausanne ces cinq dernières années ?
3. Et dans les autres écoles tertiaires (HEP, ECAL, HEIG, HESAV) ?
4. Quelles mesures pourraient être prises pour améliorer l’encadrement des étudiant-e-s et la poursuite des projets de développement de l’université sur la base des fonds disponibles ?
5. Quelles mesures pourraient-elles être prises pour limiter les statuts précaires sur la base des fonds disponibles à l’Université ?
6. Quelles mesures la direction de l’Université entend-elle prendre pour éviter que des projets validés dans le cadre du budget et du plan stratégique pluriannuel ne se réalisent pas et augmentent les réserves ?
Conclusion
Ne souhaite pas développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Cendrine Cachemaille | SOC |
Sylvie Pittet Blanchette | SOC |
Alexandre Démétriadès | SOC |
Taraneh Aminian | EP |
Yves Paccaud | SOC |