22_INT_47 - Interpellation Rebecca Joly et consorts au nom Les Vert-e-s vaudois-e-s - Congé menstruel : quelle prise en charge pour les employé-e-s de l'Etat ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 22 mars 2022, point 7 de l'ordre du jour
Texte déposé
Aujourd'hui, la parole des femmes et le rapport à leur corps se libère enfin. De plus en plus de sujet complètement tabou il y a encore quelques années commencent à prendre de la place dans l'espace public et médiatique. C'est le cas des règles, notamment. Tabou ultime dans énormément de culture, y compris la nôtre, considérées comme sales et honteuses, les règles ont toujours et partout été un sujet réservé aux femmes, un secret que l'on se transmettait de générations en générations.
Or, ce secret est en train de tomber, et c'est heureux. Petit à petit, les règles deviennent un peu moins taboues. Toutefois, en parler reste parfois gênant et peu mener à des remarques ou comportement inadéquats de la part des interlocuteurs et surtout dans le monde professionnel. On sait aujourd'hui qu'entre une femme sur dix et une femme sur cinq souffrirait d'endométriose ou de règles douloureuses. Le tabou entourant cette question associé à la minimisation fréquente de la douleur des femmes a longtemps poussé les femmes souffrant de douleurs durant leurs règles à faire le poing dans leur poche, mettant en danger leur santé physique ou mentale ainsi.
Cette situation doit changer. La douleur invalidante que certaines femmes subissent lors de leurs menstruations doit être reconnue et prise en charge, dans le domaine professionnel aussi. C'est ce qui commence à émerger dans plusieurs pays dans le monde sous le terme de "congé menstruel".
Dans la loi sur le personnel et son règlement, rien n'est expressément prévu. Le règlement sur le personnel de l'Etat prévoit que le recours à un médecin conseil est prévu en cas d'absences répétées. La question de la prise en charge d'une absence périodique de courte durée n'est pas traitée.
Ainsi, nous avons l'honneur de poser les questions suivantes au Conseil d'Etat :
1) Quelle est la politique concernant le congé menstruel au sein de l'Etat de Vaud ?
2) Est-ce que les cadres avec fonction managériale sont formés à cette question ?
3) Comment la problématique des règles douloureuses avec ou sans endométriose est traitée par le service du personnel ?
Nous remercions d'avance le Conseil d'Etat pour ses réponses.
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
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Yannick Maury | VER |
Felix Stürner | VER |
Nathalie Jaccard | VER |
Didier Lohri | VER |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourCette interpellation concerne ce qu’on appelle aujourd’hui communément « le congé menstruel ». Les menstruations douloureuses concernent entre une femme sur dix et une femme sur cinq. Ces douleurs liées aux règles peuvent être très handicapantes et paralysantes. Elles ne se produisent pas forcément lors de tous les cycles et ne sont pas forcément toujours de la même intensité, mais parfois, elles peuvent entraîner une grande gêne qui peut aller jusqu’à l’arrêt de travail. Comme on le sait, la question des règles et menstruations a été très longtemps et reste malheureusement un sujet tabou, qualifié de sale et d’intime. En bref, le sujet n’appartient ni à la sphère publique ni à la sphère professionnelle. Et pourtant, quand cette question affecte nos performances au travail, ou ne serait-ce que notre bien-être au travail, cela impacte la sphère professionnelle et nécessite donc que l’on en parle et que l’on trouve des solutions d’aménagement possible, sous la forme d’arrêts de travail intermittents, ou d’aménagement du travail.
Je pose donc au Conseil d’Etat quelques questions sur le traitement des règles douloureuses au travail.
- Comment l’Etat en tant qu’employeur prend-il en charge ces questions ?
- Comment les cadres qui ont des responsabilités sont-ils formés sur ces questions ?
- Comment la parole peut-elle être déliée pour les personnes réglées qui souffrent lors de leurs menstruations ?
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.