22_HQU_73 - Question orale Vincent Keller - Hébergement d’urgence : un bateau en guise de solution?.

Séance du Grand Conseil du mardi 13 septembre 2022, point 9.14 de l'ordre du jour

Texte déposé

Les personnes sans abris continuent de poser des questions fondamentales aux communes qui s’en soucient. Pour autant, pas plus de solution qu’avant, et surtout, une stigmatisation des personnes concernées, qui rend difficile de trouver des solutions.

 

Les sans abris dérangent, ils sont bruyant, laissent de nombreux déchets, ne savent pas se tenir, etc.. pour ne citer que quelques idées reçues, et entendues. Pourtant, ces personnes sont là, et nous sommes convaincus qu’avec un soutien cohérent, elles parviendraient à retrouver une stabilité, si on leur en donnait la possibilité. En tout cas, pour un certain nombre.

Au vu des nuisances qu’on leur reproche pour justifier de laisser ces personnes dans la rue, en les laissant sur les bras des associations qui les accueille, nous pensons qu’une solution permettrait déjà de résoudre l’équation :

Pour éviter les nuisances, tout en offrant une solution d’hébergement aux personnes sans abris, ne pourrait-on affréter vieux bateau de la CGN ?

Cela aurait un mérite double : une réponse réelle et symbolique de la situation des sans abris, en attendant une réponse coordonnée à l’échelle du canton

Transcriptions

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Département de la culture, des infrastructures et des ressources humaines

M. Vincent Keller (EP) —

Question orale Vincent Keller - Hébergement d’urgence : un bateau en guise de solution ? (22_HQU_73)

Les personnes sans-abris continuent de poser des questions fondamentales aux communes qui s’en soucient. Pour autant, il n’y a pas plus de solutions qu’avant et, surtout, il y a une stigmatisation des personnes concernées, ce qui rend difficile de trouver des solutions.

Les sans-abris dérangent, sont bruyants, laissent de nombreux déchets, ne savent pas se tenir, etc. pour ne citer que quelques idées reçues, et entendues. Pourtant, ces personnes sont là, et nous sommes convaincus qu’avec un soutien cohérent, elles parviendraient à retrouver une stabilité, si on leur en donnait la possibilité – en tout cas, pour un certain nombre.

Au vu des nuisances qu’on leur reproche pour justifier de laisser ces personnes dans la rue, en les laissant sur les bras des associations qui les accueillent, nous pensons qu’une solution permettrait déjà de résoudre l’équation : pour éviter les nuisances, tout en offrant une solution d’hébergement aux personnes sans-abris, ne pourrait-on affréter un vieux bateau de la CGN ?

Cela aurait un mérite double : une réponse réelle et symbolique de la situation des sans-abris, en attendant une réponse coordonnée à l’échelle du canton.

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d’Etat

Comme le Conseil d’Etat a une nouvelle fois eu l’occasion de le rappeler dans sa réponse à l’interpellation Guy Gaudard et consorts « Un matelas, une couverture pour tous », communiquée le 8 septembre dernier, la situation des personnes sans-abri dans le canton est au cœur de ses préoccupations. D’importantes mesures d’amélioration du dispositif ont été réalisées ces trois dernières années. En outre, une étude est en cours au Département de la santé et de l’action sociale pour analyser l’adéquation entre l’offre et la demande de lits d’urgence, compte tenu du fait que d’autres dispositifs existent pour garantir l’accès à un hébergement, que cela soit pour les personnes bénéficiant d’un statut légal ou n’en bénéficiant pas.

Sur ces bases, l’opportunité sera évaluée d’élaborer de nouvelles propositions qui pourront être soumises aux différentes autorités compétentes – Conseil de politique sociale, Grand Conseil – pour améliorer la prise en charge des personnes ayant recours aux hébergements d’urgence. La piste évoquée par le député Vincent Keller, à savoir affréter un vieux bateau de la CGN pour héberger des sans-abris, peut paraître au premier abord intéressante, et ce, d’autant qu’une association accueille des personnes précarisées sur un bateau pendant la journée dans un canton voisin. Mais tous les bateaux de la CGN sont soit en exploitation, soit en maintenance durant l’année, et ils ne sont pas conçus pour que des personnes puissent y être hébergées. Les installations sanitaires notamment ne sont pas dimensionnées pour un tel usage. La CGN n’est ainsi pas autorisée à loger des personnes. A l’heure actuelle, un seul bateau, l’Helvétie, n’est pas en exploitation et il est actuellement au chantier naval pour y être rénové. Les sanitaires sont hors service et les ponts du bateau ne sont pas sécurisés. Il n’est d’ailleurs pas au bénéfice d’une autorisation de l’Office fédéral des transports pour naviguer. Ainsi, l’accueil du public sur l’Helvétie, à quai et pendant la journée, n’est actuellement pas autorisé par ledit office fédéral. Le recours à un bateau de la CGN n’est donc pas une solution qui pourrait permettre d’améliorer la prise en charge des personnes sans-abri.

M. Vincent Keller (EP) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse à ma question qui se voulait un peu un cri de détresse de certaines communes qui se retrouvent bien seules avec la situation des sans-abris. L’idée symbolique d’utiliser un bateau de la CGN comme radeau de vie, même provisoire, pour les sans-abris, est évidemment basée sur l’ancien bateau à vapeur le Genève ; et en voyant l’Helvétie en rade depuis 20 ans, c’est bien à lui que je pensais. Je me disais que l’on aurait pu l’utiliser intelligemment plutôt que de le laisser rouiller. Je demandais surtout que la réponse à la situation des sans-abris et à la problématique qu’elle engendre, et qui va probablement s’accentuer ces prochaines années, ne se résume pas qu’aux villes, mais soit cantonale.  

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