21_RAP_9 - Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le Postulat Pierre-Alain Urfer et consorts - Une identité commune forte pour les produits du terroir vaudois (16_POS_202).

Séance du Grand Conseil du mardi 26 novembre 2024, point 37 de l'ordre du jour

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Laurence Cretegny (PLR) — Rapporteur-trice

Comme mentionné précédemment, c’est dans la même séance de commission du lundi 27 novembre 2023 que le rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur le postulat Pierre-Alain Urfer et consorts « Une identité commune forte pour les produits du terroir vaudois » a été traité.

M. le postulant n’étant plus parmi nous, il était représenté par M. le député Patrick Simonin. Le postulat était centré sur les produits et la création d’une marque afin de devancer la grande distribution et d’institutionnaliser la marque avec un cahier des charges crédible, tout en faisant place à l’innovation.

Le postulant remercie le Conseil d’Etat pour son rapport. Toutefois, il souhaite des précisions complémentaires : dans le label « VAUD+ CERTIFIE D’ICI », manque la notion de terroir. En effet, le système est aussi issu de « regio.garantie » qui certifie la provenance des produits du terroir. Le label garantissant un minimum de 66 % de valeur ajoutée générée dans le canton de Vaud, le postulant souhaite savoir si l’on pourrait importer du saumon, le transformer, le conditionner et le certifier d’ici. Il importerait d’expliquer qu’une entreprise peut travailler selon les standards du canton de Vaud et être ambassadrice, tout en bénéficiant du label « VAUD+ CERTIFIE D’ICI » avec des produits qui ne seraient pas de provenance vaudoise. Cela peut fonctionner pour des produits industrialisés avec des matières premières étrangères ; pour les produits du terroir, cela paraît être une porte ouverte à bien des abus.

Le Conseil d’Etat précise qu’il n’en est rien. Le label « VAUD+ CERTIFIE D’ICI », appartenant à la marque « VAUD+ », constitue la garantie de provenance des produits du terroir et garantit aux consommateurs la proximité, l’authenticité, la traçabilité et la qualité des produits vaudois. Ce nouveau label, qui remplace « Terre vaudoise », inclut les produits du label « Pays-d’Enhaut Produits authentiques » et crée une uniformité avec « VAUD+ ». 

Les proportions de matière première exigées sont les suivantes :

  • Produits non composés : 100 % de matière première agricole vaudoise ;
  • Produits composés : 80 % minimum de matière première agricole vaudoise et 20 % de matière agricole suisse ;
  • Produits transformés : 66 % de valeur ajoutée générée dans le canton de Vaud.

Ainsi, le saumon fumé emballé ne peut pas être certifié d’ici. La réponse concernant le saumon ayant été apportée, la commission passe le rapport en revue point par point.

1.2 Label VAUD+ CERTIFIE D’ICI

La phrase « pour le moment, les frais liés à la première certification sont pris en charge par la promotion du label » a fait réagir. La cheffe du département, Mme Valérie Dittli, a précisé que Vaud Promotion – indirectement l’Etat – a financé la première année afin d’éviter que la valeur ajoutée créée par la marque territoriale « VAUD+CERTIFIE D’ICI » soit entièrement absorbée par les coûts de certification.

1.3 Principales réalisations du « bureau de promotion des produits du terroir vaudois »

Plusieurs commissaires relèvent la difficulté de trouver « VAUD+CERTIFIE D’ICI » sur les réseaux sociaux. Le Département en convient, il y a une difficulté en sachant que c’est « myvaud » qu’il faut chercher sur Instagram et que le site officiel de Vaud Promotion est vaud.ch. Au vu de ces explications, il y a encore des efforts à faire afin que les consommateurs puissent s’y retrouver tant sur les réseaux que parmi les labels et certifications de production qui se retrouvent sur le marché.

2.1 Serait-il possible d’avoir une identité visuelle forte pour l’entier des produits du terroir vaudois ?

Le site vaud.ch ne met que peu en avant les images de champs ou de cultures, on y voit principalement des images de vigne, sport et montagne qu’il serait bien de compléter avec des images de champs de productions agricoles qui sont la base de nos produits du terroir, même si l’identité pour les produits agricoles est en cours de développement avec un accent sur les couleurs du drapeau cantonal et sera concrétisée aussi par la stratégie pour les produits agricoles. 

2.2 N’est-il pas envisageable de fédérer les marques et concepts existants dans le canton sous une même bannière et gagner en notoriété ?

Une simplification est en effet recherchée plutôt qu’un mille-feuille au sein de Vaud Promotion. 

2.3 Une signature vaudoise forte ne pourrait-elle pas générer une meilleure valeur ajoutée aux producteurs ?

Concernant cette dernière question du postulat, un commissaire émet un vœu afin de favoriser de nouveaux partenariats et poursuivre la promotion ailleurs que sur le plan digital, ceci afin d’augmenter la notoriété des produits.

A l’issue de la discussion, la commission se rallie sur le texte du vœu en ces termes :

« Ouvrir de nouveaux partenariats permettant une diffusion simplifiée pour les producteurs ainsi que de poursuivre la promotion (pas que digitale) permettant d’augmenter la notoriété de ces produits. »

Je me permets une remarque : je pense que le calendrier de l’Avent évoqué est une bonne idée de promotion et j’invite mes collègues à l’acheter.

Ainsi, la commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat, à l’unanimité, et remercie le Conseil d’Etat de prendre en considération le vœu émis par la commission.

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Sabine Glauser Krug (VER) —

Ma prise de parole concerne finalement aussi le point précédent de l’ordre du jour qui parlait aussi de VAUD+. En préambule, je dois annoncer mes intérêts : ma famille est productrice de pâtes dans le canton et nous sommes labellisés. 

Ce rapport dresse un état des lieux très positif sur l’état actuel de ce label. Toutefois, je relève une forme d’incertitude quant à l’adhésion des producteurs dans le futur. A titre personnel, aucune facture ne nous a été adressée, alors que ce label devait normalement être gratuit pour les producteurs uniquement dans un premier temps. Nous ne connaitrons le prix qu’au moment où nous recevrons la première facture. Par ailleurs, il était noté dans le rapport – et c’est quelque chose que nous avons aussi expérimenté – que la promotion des produits passait aussi par la mise à disposition de stands dans différentes foires. C’est quelque chose qui fait économiser de l’argent à partir du moment où l’on avait l’intention de le faire. Mais dans l’absolu, quand on est producteur, on n’a pas forcément énormément de temps pour faire ces stands. Finalement, ici et là, quelques producteurs vont faire la promotion de VAUD+ pour le reste des producteurs. Quand on voit l’investissement que cela nécessite pour animer un stand – en temps, en disponibilité et en effort – le prix pourrait devenir vraiment rédhibitoire. 

Puisque tout le monde parle du calendrier, je voulais juste préciser qu’il valait 149 francs l’année dernière. Cela ne rentre pas du tout dans le cadre des cadeaux que les députés peuvent recevoir. 

M. Patrick Simonin (PLR) —

Tout d’abord, je remercie le Conseil d’Etat pour la réponse apportée à ce postulat de notre ancien collègue Pierre-Alain Urfer. Cela a été dit, les discussions ont porté sur les deux postulats en même temps. Merci également pour le rapport exhaustif de notre président de commission qui a apporté beaucoup d’indications. Effectivement, par rapport à l’ancienne organisation, la reprise par Vaud Promotion des produits « certifiés d’ici » a été rapide. Vaud Promotion est certes encore jeune, mais un certain nombre de produits existaient déjà et faisaient préalablement partie de l’assortiment – il en va de même d’une partie de l’équipe de Vaud terroir. Je déclare mes intérêts : j’étais l’ancien président de cette association qui a été reprise. On ne partait donc quand même pas de zéro. 

Actuellement, de nombreux petits producteurs travaillent de leur côté sur le plan de la promotion. Il serait bénéfique d’indiquer au grand public où trouver ces produits, de manière à augmenter leur notoriété qui est encore relativement faible. Il y a beaucoup d’initiatives privées, des points de vente qui fonctionnent très bien – je pense notamment à des initiatives comme La Petite Epicerie – mais il y a encore beaucoup à faire. Maintenant que les équipes Vaud Promotion et des produits « certifiés d’ici » ont été renforcées, il conviendrait d’intensifier les choses en termes de manifestations et de partenariats. C’est pour cela que j’avais exprimé le vœu qui a été énoncé par la présidente de la commission. Je remercie cette dernière de l’avoir pris en compte pour continuer à mettre en avant nos magnifiques produits du terroir.

Mme Valérie Dittli (C-DFA) — Conseiller-ère d’Etat

Mon chef de service, M. Brand, vient de me dire que j’avais oublié de mentionner un élément qui répond un peu à la question posée auparavant. La Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires (DGAV) a décidé de transférer tout ce qui est en lien avec la promotion de la vente de produits. Par exemple, la DGAV a délégué la promotion de la vente du gruyère à Vaud Promotion. C’est cette dernière qui gère actuellement toutes les demandes de promotion de vente de produits. L’idée est d’aller vers le principe d’un guichet unique pour harmoniser le soutien de nos produits. Pour cela, ils ont un million de francs à disposition – cela figure dans les comptes de Vaud Promotion. De plus, nous avons transféré un ETP de la DGAV à Vaud Promotion pour renforcer cette dernière. En conclusion, nous allons de l’avant avec le soutien des produits vaudois.

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est close.

Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.

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