23_LEG_29 - EMPD Exposé des motifs et projet de décret sur le Plan stratégique pluriannuel 2022–2027 de l’Université de Lausanne (1er débat rapport complémentaire) (Suite des débats).
Séance du Grand Conseil du mardi 18 juin 2024, point 14 de l'ordre du jour
Documents
- Rapport de minorité de la commission - 23_LEG_29 - Jacques-André Haury
- Rapport complémentaire de la commission - 23_LEG_29 - Sylvie Pittet-Blanchette_avec annexe
- Rapport de majorité de la commission - 23_LEG_29 - Sylvie Pittet-Blanchette_avec annexe
- Texte adopté par CE - EMPD Plan stratégique pluriannuel 2022-2027 de l'UNIL - publié
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe vous rappelle que nous en sommes à l’examen des différents éléments du Plan stratégique pluriannuel 2022-2027 qui se tient à la suite du premier débat, ce dernier ayant été interrompu par le souhait du plénum que certains éléments soient réétudiés en commission.
Le débat est repris.
Axe 2 .–
Objectif 2.2
Au point 2.2, la commission propose un amendement dont je vous ai déjà amplement parlé, qui concerne l’intelligence artificielle. Nous avons souhaité modifier le critère du point 2.2.1 « Bilan de l’activité scientifique en lien avec la transition écologique » de la manière suivante : nous avons supprimé « numérique » et ajouté « Bilan de l’activité scientifique dans le domaine du numérique et de l’intelligence artificielle ». Nous vous proposons d’adopter cet amendement par 13 voix et 2 abstentions.
« Axe 2 .– Objectif 2.2 , mesure 2.2.1 :
– Bilan de l’activité scientifique en lien avec lalestransitionsécologiqueset numérique– Bilan de l’activité scientifique dans le domaine du numérique et de l’intelligence artificielle. »
Les débats menés en commission étaient tout à fait constructifs, et j’exprime mon soutien à l’ensemble de ses propositions.
L’amendement de la majorité de la commission est accepté avec 4 abstentions.
L’objectif 2.2, amendé, est adopté avec 2 abstentions.
Axe 3 .–
Objectif 3. 1
J’aimerais relever la qualité de la contribution de l’UNIL en lien avec la société et soutenir les objectifs et mesures définis dans cet axe 3. Il me semble que notre université est à la hauteur de sa mission. J’ai suivi avec intérêt quelques conférences publiques sur le thème « moins, c’est mieux » qui préparent la transition énergétique et écologique, la durabilité. L’université est un point, un pilier, un phare dans le domaine de la durabilité. Elle est ainsi perçue à l’échelon fédéral où plusieurs de ses membres sont des expert-e-s pour l’agenda Durabilité 2030. Par conséquent, ces mesures doivent être réalisées et méritent d’être appuyées.
L’objectif 3.1 est accepté avec 1 abstention.
Objectif 3. 2
Je souhaite déposer un amendement à l’objectif 3. 2 et modifier la mesure 3. 2. 2 « Encourager et valoriser la communication scientifique au service de la société » de la manière suivante :
« Axe 3 . – Objectif 3. 2. , mesure 3. 2. 2 : Encourager et valoriser
laune communication scientifiqueau service de la sociétéde qualité et respectueuse de la neutralité scientifique. »Cet amendement fait écho, entre autres, aux dérapages récents ayant amené à des publications de listes de professeurs dont les noms ont été mentionnés dans le cadre de leurs échanges avec des collègues israéliens. La plupart du temps, ces relations ont été entamées bien avant la guerre actuelle. La recherche scientifique doit pouvoir se réaliser dans un cadre neutre et sans considérations politiques qui peuvent évoluer dans le temps. Les professeurs doivent pouvoir être libres dans leur recherche et collaborer dans un intérêt supérieur à toute considération politique. Je reprends à ce titre les propos tenus par notre collègue Raedler lors des précédents débats, qui mentionnaient la liberté académique. Il est important que les professeurs puissent travailler librement et avec les universités de leur choix.
Cet amendement n’ayant pas été développé en commission, cette dernière ne s’est par conséquent pas prononcée.
Cet amendement n’a en effet pas été discuté en commission. Or, au début de ce débat, nous avons dit que le PLR s’en tiendrait vraisemblablement aux amendements déposés en commission. Il n’en demeure pas moins que cet amendement précise la question de la communication en y ajoutant « scientifique, de qualité et respectueuse de la neutralité scientifique » ce qui nous semble aller dans un sens conforme finalement à la LUL. Par conséquent, nous soutiendrons cet amendement.
Le texte original proposé – et accepté en commission – consiste à encourager et à valoriser la communication scientifique au service de la société. Les mots qui préciseraient le contenu de cette communication scientifique s’avèrent très dévalorisants pour les scientifiques eux-mêmes et elles-mêmes. Notamment sur le plan académique, la communication scientifique répond à des critères participant de la volonté de travailler à l’épreuve des faits ; c’est ainsi que travaille la communauté scientifique. Ainsi, cet amendement dévalorise le travail conduit dans les universités et dans les hautes écoles. Je vous invite fermement à le rejeter.
Je prends connaissance de cet amendement et aimerais comprendre pourquoi M. Weissert retire « au service de la société ». Je saisis mal la problématique. L’amendement change la nature de l’objectif qui tend à une communication scientifique avec la population et la société. Or, cette modification oblitère la notion de société ; cela me gêne. J’aimerais également comprendre la conception ou la définition de la neutralité scientifique pour M. Weissert. Je souhaiterais qu’il soit explicite. En effet, selon moi, la recherche scientifique implique entre autres des données et des archives qui sont ensuite analysées et discutées. Entre eux, les scientifiques exercent mutuellement leur esprit critique, remettant en question les positions respectives. Il serait fort souhaitable que M. Weissert explique ce qu’il entend par neutralité scientifique.
Je me joins aux demandes de M. Cala – et partage son opinion sur le caractère superflu – et ajoute une question que j’adresse au conseiller d’Etat – j’ignore d’ailleurs si ce dernier avait été averti du dépôt de cet amendement. Je peine à percevoir la plus-value de cet amendement – on peut se demander s’il n’est pas purement déclaratoire. Le département considère-t-il que l’amendement proposé améliore d’une quelconque manière le Plan stratégique de l’UNIL ?
Pour répondre à M. Cala, la neutralité scientifique ne permet pas aux chercheurs d’avoir une activité « libre », si comme cela s’est passé en l’occurrence, leur travail se voit épinglé par la faute de collaborations, d’éléments qui seraient à contre-courant de certaines pensées. J’estime qu’ils doivent pouvoir œuvrer dans un cadre totalement libre. La science doit primer, non les activités politiques. Cet amendement a pour objectif de clarifier cet aspect.
Je commence par déclarer mes intérêts comme employée de l’Université de Lausanne, c’est-à-dire au profit d’une bonne connaissance de l’université par l’intérieur. Le plan stratégique est indissociable de la temporalité ; à cet égard, cet amendement me paraît parfaitement inutile. La charte de l’Université, discutée collectivement et démocratiquement par les instances académiques, inclut un article relatif au savoir critique qui stipule : « L’UNIL vise à produire et à transmettre des savoirs validés par des mécanismes collectifs de vérification qui impliquent à la fois honnêteté, indépendance, interdisciplinarité, débat et transparence. » Si cette définition correspond à celle de M. Weissert relativement à la neutralité scientifique, alors son amendement me paraît complètement inutile. Par ailleurs, s’il le conçoit davantage en matière objectivité scientifique – une recherche honnête, indépendante, interdisciplinaire, ouverte au débat et à la transparence, ce qu’on appelle l’objectivité scientifique – cet amendement est encore inutile.
En d’autres termes, je plaide davantage pour l’objectivité que la neutralité scientifique – d’ailleurs, j’ignore ce que cette dernière sous-tend. Est-ce de ne pas avoir d’opinion ? Or, il y a des faits au sujet desquels les chercheurs ne peuvent pas se taire, des savoirs produits de manière objective. En conclusion, je vous invite à refuser cet amendement.
Je vous invite aussi à refuser cet amendement. L’université est autonome ; il lui incombe – plutôt qu’à nous – de poser son propre cadre. En outre, la subjectivité des termes de cet amendement n’est guère évocatrice. En effet, « de qualité et respectueuse de la neutralité scientifique » ne signifie pas grand-chose. Néanmoins, il me semble qu’une volonté implicite est exprimée. Je ne peux la suivre. Comme l’a rappelé précédemment ma collègue, l’autonomie de l’université doit être respectée. A cet égard, une charte pose un cadre et permet de réfléchir à son évolution, si besoin, mais toujours de façon autonome.
La neutralité scientifique reste un principe fondamental ; voilà ce qui me plaît assez dans cet amendement. En quoi cela consiste-t-il ? A mener des recherches, à formuler des conclusions sans biais ou influence externe. Pourquoi ? Parce que cela apporte de la crédibilité à toutes celles et ceux qui effectuent des recherches de qualité et qui s’y emploient encore à l’heure actuelle. Par conséquent, cela me paraît extrêmement important et contribue de manière significative au progrès de la connaissance et au bien-être de la société pour s’assurer que les recherches s’opèrent sans biais de gauche, de droite ou du centre. En conclusion, je vous encourage à massivement soutenir cet amendement.
Puisque les représentants de l’UDC ont déposé cet amendement, j’aimerais leur demander s’ils possèdent des exemples de communication scientifique qui souffriraient justement d’un biais politique. Personnellement, je n’en ai pas. Par conséquent, je me questionne sur le sens à donner à cet amendement.
J’avoue nourrir une certaine perplexité, voire inquiétude par rapport à la prise de position de M. Weissert et à sa réponse. M. Weissert évoque l’activité privée. J’en déduis que pour l’UDC, il est impossible de mener une recherche et à la fois de nourrir une opinion sur un autre sujet que sa thématique de recherche. La tendance à vouloir mettre l’UNIL et ses chercheuses et chercheurs sous tutelle m’inquiète grandement, de surcroît, lorsque Mme Bettschart-Narbel soutient cet amendement – surprenant pour un parti comme le PLR, qui compte des élus employés au sein de cette université. En effet, si l’ont tient compte de la position de M. Weissert, un chercheur ou une chercheuse n’a plus le droit ou ne devrait pas être engagé en politique dans un parti ou, par exemple, dans un Conseil communal. Cette dérive m’inquiète sincèrement.
Selon moi, il est parfaitement absurde de tracer « au service de la société », car cela reviendrait à vider l’objectif de son sens. A cet égard, je vous rappelle qu’il s’agit de l’axe 3 « liens à la société ».
Je m’exprime peut-être mal et, apparemment, certaines personnes me comprennent, d’autres pas. Je vais spécifier. Je n’ai nullement affirmé que les chercheurs n’avaient pas le droit d’avoir des idées politiques. Au contraire, ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent sur ce plan. Je dis simplement qu’ils n’ont pas à être épinglés – comme dans les récents débats – pour des recherches pour lesquelles ils ont décidé, de leur propre chef, car le jugeant utile, de collaborer avec d’autres chercheurs ou universités, dans le cadre de la neutralité de leur travail. A aucun moment, je n’ai affirmé qu’ils n’avaient pas le droit d’avoir des idées politiques ; ce sont des êtres humains qui peuvent même être engagés dans un parti, s’ils le souhaitent. Donc, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je pense avoir été clair.
Monsieur Weissert, je comprends votre point de vue. Je suppose que vous faites référence à cette liste de noms de professeurs ayant prétendument des liens avec Israël ou la communauté juive. Bien que cela ait pu être maladroit, cela n’a aucun rapport avec l’amendement que vous proposez. Donc, même si je comprends la problématique que vous soulevez, qui pouvait effectivement être délicate, je considère que cet amendement ne répond pas à cette question et, de ce fait, je ne peux pas le soutenir.
Cela fait un moment que j’essaie de comprendre l’amendement de notre collègue Weissert, en abordant la question avec bienveillance. Si je comprends bien, il souhaite ce que Mme Carvalho vient de décrire : une recherche rigoureuse, basée sur des faits et des données vérifiables et révisables. C’est peut-être cela qu’il aurait fallu préciser. En effet, lorsqu’il est question de communication scientifique, réfère-t-on à la communication scientifique individuelle ou à celle institutionnelle de l’université ?
Je viens de me livrer à un exercice que j’avais espéré amusant, mais qui ne l’est pas du tout : les dernières publications sur une des facultés de l’université, au hasard, HEC en l’occurrence. Une importante neutralité scientifique ne peut être considérée. En effet, différentes écoles scientifiques sont représentées, même si une orientation générale est définie. Je doute que cette faculté, par exemple, accueille favorablement votre amendement. Je vous invite donc à reformuler votre amendement pour le deuxième débat ou à maintenir la proposition du Conseil d’Etat.
Il est vrai que cette proposition d’amendement me laisse aussi songeur parce que je pense qu’il faudrait commencer par définir ce que signifie la neutralité scientifique, puisque nous avons déjà de la peine à définir ou à redéfinir la neutralité de notre pays. Qu’est-ce que la neutralité scientifique dans des domaines comme la philosophie ou la psychologie ? Difficile de l’établir. Allons-nous devoir créer une commission pour superviser et définir ce qu’est la neutralité ? Je pense que cela est inapplicable, voire dangereux, puisqu’on s’en remettrait à quelques personnes – et je serais curieux de savoir qui – pour juger ce qui est ou non neutre. En effet, les sciences ne se limitent pas à la physique ou à la mathématique où des formules peuvent être facilement appliquées. Beaucoup de sciences humaines interdisent une définition claire de ladite neutralité. En conclusion, je vous invite à refuser cet amendement.
J’ai aussi beaucoup de peine à comprendre les conséquences exactes de cet amendement. Prenons quelques exemples pour essayer de les imaginer. Par exemple, une étude de psychologie sociale qui essaie de détecter les mécanismes de discrimination au sein d’une classe en matière d’accueil d’enfants réfugiés. Qu’est-ce que la neutralité à la suite d’une étude qui montrerait des mécanismes de discrimination au sein de cette cohorte étudiée ? Qu’est-ce que signifierait la neutralité scientifique d’un biologiste qui, sur son terrain lausannois, découvre de la dioxine ? Il doit s’assurer d’une communication scientifique, neutre, scientifiquement. Comment assurer une étude sur l’impact, par exemple, de modification des régimes sociaux sur les conditions de vie des personnes ? Comment assurons-nous une communication neutre à la suite de telles études qui peuvent être, par ailleurs, mandatées par l’Etat, par des programmes de recherche nationaux ?
Ainsi, je considère que la formulation de cet amendement est particulièrement maladroite et que la version originale évite beaucoup d’écueils interprétatifs. Je vous laisse imaginer la confusion que pourrait engendrer un amendement mal rédigé chez les chercheurs de l’UNIL.
Suite aux remarques de notre collègue Bouverat, je souhaiterais illustrer ses propos par un exemple concret. J’ai vécu une situation similaire lors du vote sur l’initiative Minder, il y a plusieurs années. En tant que spécialiste des systèmes de rémunération, j’ai été chargé d’analyser les conséquences juridiques de cette initiative sur les rémunérations et les bonus des personnes concernées. Quelle que soit la position adoptée à ce sujet, il demeure intrinsèquement politique, et par conséquent impossible, en droit comme dans d’autres domaines des sciences humaines, de maintenir une neutralité scientifique totale.
Bien entendu, les aspects juridiques peuvent être examinés et permettre des arguments de cet ordre, mais la science humaine n’est pas exacte. Dans ce contexte, il est donc impossible d’adopter une position purement neutre. Ainsi, un amendement rédigé de cette manière empêcherait l’université de se prononcer sur des questions importantes de société. Cette formulation poserait donc un problème majeur, en particulier pour certaines facultés, comme celle de droit. Pour ces raisons, elle ne pourrait être admise.
En m’abstenant de gloser en long et en large, j’ai profité des différentes prises de parole pour mener quelques recherches rapides, non pas sur les sites de la faculté, mais simplement sur certains sites encyclopédiques et certains sites de recherche scientifique. On y trouve la définition de la neutralité scientifique suivante : « Il semblerait que la neutralité scientifique peut faire écho à l’absence d’énoncés ou de concepts normatifs au sein du discours scientifique. Cela peut aussi signifier qu’elle est neutre sur le plan du but ou sur le plan des effets. » Je souhaitais amener cet élément au débat relativement à la définition potentielle de la neutralité scientifique. Enfin, à titre personnel, je soutiendrai cet amendement et vous invite à m’imiter.
Monsieur de Haller, j’aimerais vous dire que jeudi passé, une table ronde était organisée à l’Université de Lausanne sur la question de l’engagement des scientifiques. Vous constaterez aisément à quel point elle travaille d’elle-même sur ces thématiques, sans qu’on le lui demande forcément, riche d’un regard très critique sur elle-même. En outre, les représentants PLR et UDC qui ont participé à la même table ronde que moi ont soutenu l’enjeu de l’engagement dans la société. Puisque le public cible était précisément composé de chercheurs, peut-être le message était-il consensuel. Le concept de neutralité scientifique a clairement été discuté dans ce cadre, il ne s’est pas limité à des chercheurs en sciences sociales. Une unanimité scientifique se manifeste au sein de cette communauté et exprime que la neutralité scientifique constitue un concept parfaitement dépassé. L’enjeu tend plutôt vers une neutralité qui stipule son origine et/ou la constitution de ses budgets. Ainsi, cette manière de présenter les choses – cet amendement – risque fort de faire rire l’université de Lausanne, même s’il s’agit plutôt, en réalité, d’un rire de peur.
Par ailleurs, j’ai une question à adresser à notre collègue Weissert. En effet, fort de ses explications, je comprends qu’il parle de liberté académique, du choix d’un chercheur de pouvoir définir les objets de recherche, et qu’il ne soit pas ennuyé à cet égard, qu’il ne soit pas l’objet de dénonciations, notamment. Il m’a semblé comprendre qu’il s’agissait du sens de son intervention. Or, la liberté académique est garantie tant par la Constitution suisse que vaudoise. Il n’est par conséquent pas forcément utile de le prévoir. Monsieur Weissert, est-ce vraiment de cela que vous parlez ? De la possibilité pour un chercheur de choisir le sujet sur lequel il travaille sans qu’il y ait d’influence négative contre lui ? Monsieur Weissert, un petit mouvement de tête en signe d’approbation ou de négation me serait utile. S’il s’agit vraiment du but de votre amendement – que je pourrais fort bien comprendre par ailleurs – il n’y a alors pas lieu d’amender le texte. Je vous sais gré de préciser le sens à donner à votre amendement. Est-ce la mention d’« au service de la société » qui vous dérange et qui motive sa suppression ? Souhaitez-vous ajouter de la qualité parce que vous estimez que les communications scientifiques actuelles n’en sont pas suffisamment pourvues ? Je vous serais reconnaissant de définir un peu mieux le sens de votre amendement. Enfin, je tiens encore à préciser que ce débat n’est pas anodin ni entre nous au Grand Conseil. La communauté scientifique, fondamentale pour notre canton, en est la spectatrice. Il me semble par conséquent judicieux d’éviter toute tentation de légèreté dans ce genre de débat.
J’aimerais simplement préciser que l’article 15 de la LUL répond déjà à la demande de M. Weissert – et lui faisant par conséquent perdre son intérêt – puisqu’il stipule « liberté académique » et précise que la liberté de l’enseignement et de la recherche est garantie, et que l’indépendance des activités d’enseignement, de recherche et de publication est garantie également, ce à l’alinéa 3.
Pour aller dans le même sens que mon collègue de Haller, je crois qu’il faut comprendre la neutralité scientifique comme un point d’équilibre que les chercheurs doivent trouver entre des points de vue opposés, de ne pas partir d’une prémisse déjà préconçue, mais d’un endroit qui permet d’examiner tous les points de vue possibles dans un domaine scientifique, l’examen de l’ensemble des points de vue avant de se conforter dans une idée, un panel de toutes les questions, notamment controversées. Voilà ce qui est attendu de la neutralité scientifique. Raison pour laquelle je considère qu’il s’agit d’une notion importante à respecter au sein de l’université.
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