21_RES_16 - Résolution Didier Lohri et consorts - Bugey, le « réinvention du nucléaire » aux portes de la Métropole lémanique et du Canton (Développement et mise en discussion avec au moins 20 signatures).
Séance du Grand Conseil du mercredi 15 décembre 2021, point 12 de l'ordre du jour
Texte déposé
La problématique nucléaire transfrontalière pose problème. La République Française annonce vouloir « réinventer le nucléaire » axe de toute sa stratégie énergétique et le juteux marché de l’atome.
De réinventer une chose non maîtrisée depuis plus de 50 ans pour la gestion des déchets hautement radioactifs fait peur.
Contrairement à d’autres énergies à faible émission CO2, le démantèlement d’une centrale et le stockage de ses déchets hautement radioactifs ont des répercussions sur la planète sur 7 périodes de 24 000 ans pour le plutonium soit 168 000 ans pour arriver à un niveau radioactif neutre. Ces matières sont des noyaux fissiles artificiels. L’être humain a besoin d’être mis sous une radioactivité naturelle mais pas artificielle.
Des questions orales ont été posées au Conseil d’Etat Vaudois au sujet de son soutien aux différentes démarches d’opposition à toutes modifications du site nucléaire du Bugey à moins de 100 km de notre métropole.
Le 2 décembre 2021, une information est donnée par le Conseil d’Etat Genevois.
Le site du Bugey n’est pas seulement prévu pour un site de stockage. Il est mis au bénéfice d’une prolongation d’exploitation des 4 réacteurs de 1978 pour 10 ans. Et pour couronner le tout, la république "réinventrice" du nucléaire veut réaliser l’installation de 2 réacteurs supplémentaires.
800 000 Vaudois et 500 000 Genevois ne subissent plus les risques de Mühleberg. Par contre, ils vont être soumis à une augmentation du potentiel de radiations venant de l’Ouest.
Il est donc maintenant impératif de demander au Conseil d’Etat Vaudois de ne plus se contenter de réponses peu rassurantes données au parlement de manière sibylline.
Il est demandé une prise en considération de cette résolution à savoir,
que le Conseil d’Etat Vaudois (membre de droit de l’agglomération valdo – genevoise) soit totalement solidaire des démarches de leur homologue genevois.
Il veillera à signer TOUTES LES OPPOSITIONS, au nom des 2 cantons pour tous changement d’affectation et d’agrandissement de la puissance nucléaire du site du Bugey.
La simplicité de l’action demandée ne nécessite pas de longues explications. Il s’agit de mettre en avant les principes de solidarité, de précaution afin de protéger notre population de cette misère écologique, d’une catastrophe peut-être mais surtout de création de déchets radioactifs pour des milliers d’années.
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Taraneh Aminian | EP |
Sylvie Podio | VER |
Pierre Zwahlen | VER |
Claude-Alain Gebhard | V'L |
Blaise Vionnet | V'L |
Anne Baehler Bech | |
Circé Fuchs | V'L |
Rebecca Joly | VER |
Guy Gaudard | PLR |
Nathalie Jaccard | VER |
Sabine Glauser Krug | VER |
Andreas Wüthrich | V'L |
Alice Genoud | VER |
Maurice Mischler | |
Felix Stürner | VER |
Léonard Studer | |
Elodie Lopez | EP |
Cloé Pointet | V'L |
Pierre Fonjallaz | VER |
Jean-Marc Nicolet | |
Claude Nicole Grin | VER |
Yannick Maury | VER |
Séverine Evéquoz | VER |
Olivier Epars |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa résolution étant soutenue par 24 signatures, la présidente ne demande pas l’appui de 20 membres.
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a été écrit dans le texte qui accompagne cette résolution. J’espère tout de même que nous sommes conscients de la proximité de cette centrale nucléaire et de ce site nucléaire aux portes de notre métropole lémanique. Aujourd’hui, des courants tentent de dédiaboliser le nucléaire en amenant des notions sur des microcentrales sans déchets, mais il faut faire très attention : le déchet restera et ce n’est pas du CO2. Le déchet de ces centrales nucléaires se traduit par des milliers d’années dans le cadre de plutonium. Dans le cadre de césium ou de strontium, des produits artificiels, nous aurons des déchets non traités et qui vont rester à demeure pendant des siècles pour notre civilisation future. De nos jours, tout est important : le CO2, mais aussi les déchets radioactifs dont nous ne saurons pas que faire. Aujourd’hui, le danger de la République française est de réinventer le nucléaire. N’oubliez jamais que ce nucléaire français est le cœur de toute la politique économique de la France et qu’elle s’est différenciée par rapport aux autres pays européens sur cette orientation nucléaire.
De plus, des questions orales ont été déposées à notre Conseil d’Etat, avec des réponses sibyllines qui ne rassurent pas réellement sur une politique claire de notre approvisionnement en matière énergétique. Je vous enjoins sérieusement à soutenir cette résolution, parce que le site du Bugey est en train de bouger. Ils parlent d’abord de faire un centre de stockage, puisque d’autres centres ne veulent plus accepter les déchets radioactifs de nos centrales. Ils vont prolonger des centrales nucléaires qui datent de 1978. Et le pompon – si vous me passez l’expression – sera de construire deux générateurs nucléaires sur ce site. Le but de cette démarche est d’être solidaire avec le canton de Genève et des régions françaises, de telle manière que nous puissions au moins avoir un mot à dire dans la construction et dans le changement d’affectation de ce centre du Bugey.
Je vous remercie de soutenir cette résolution. Pour la métropole lémanique et pour l’avenir de nos centrales, évitons de devoir distribuer des tablettes d’iode, comme nos amis bernois le faisaient avec la centrale de Mühleberg. Je vous remercie de votre attention et je compte sur votre soutien en faveur de cette résolution.
« Il est demandé une prise en considération de cette résolution à savoir, que le Conseil d’Etat vaudois (membre de droit de l’agglomération valdo-genevoise) soit totalement solidaire des démarches de son homologue genevois.
Il veillera à signer toutes les oppositions, au nom des deux cantons pour tous changement d’affectation et d’agrandissement de la puissance nucléaire du site du Bugey. »
La discussion est ouverte.
J’aimerais apporter mon soutien et celui du groupe Ensemble à gauche et POP à cette résolution qui nous paraît particulièrement opportune à l’heure où, comme l’a rappelé M. Lohri, certains milieux pronucléaires – je pense notamment à l’UDC, le premier parti de Suisse, qui a fait récemment une conférence de presse sur ce sujet – cherchent à utiliser, à mon avis de manière trompeuse et fallacieuse, l’urgence climatique pour favoriser le retour de l’énergie nucléaire. Je pense que c’est une tentation dangereuse et qu’il faut combattre. Comme l’a rappelé M. Lohri, c’est une énergie qui reste extrêmement dangereuse. Le terrible accident de Fukushima nous le rappelle et la présence de centrales parfois anciennes, voire vétustes, aux frontières de la Suisse est une menace réelle pour la population. C’est une menace d’autant plus réelle avec le dérèglement climatique, puisque les centrales anciennes pourraient être confrontées à des événements météorologiques extrêmes pour lesquels elles n’ont pas été conçues. Bien sûr, les déchets sont aussi un problème non résolu que l’on fait peser sur les générations futures, avec des temps de vie extrêmement élevés. Autant de bonnes raisons de demander au Conseil d’Etat vaudois une attitude claire face au danger de cette énergie, y compris lorsque cela concerne les pays voisins.
Dernière remarque : je suis absolument convaincu que le développement des énergies renouvelables, couplé à des mesures d’économie d’énergie et de sobriété, permettra de sortir des énergies fossiles rapidement et sans recourir au nucléaire. J’aimerais quand même rappeler l’évolution très impressionnante de l’Allemagne : en 2005, il y avait 11 % d’énergie renouvelable dans le mix énergétique ; aujourd’hui, elle est passée à 44 %. On voit donc un tempo très rapide du développement des énergies renouvelables. Cela montre la voie à suivre : suivons l’exemple de l’Allemagne et non pas celui de la France du point de vue de ce mix énergétique, tout en favorisant les économies d’énergie. C’est la priorité absolue, puisque la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas.
Monsieur Buclin, le Conseil fédéral parle de black-out, de problèmes d’approvisionnement pour les prochaines années. C’est vrai, à l’UDC, nous sommes cohérents et pragmatiques : il faut un mix énergétique et l’énergie nucléaire, qui est utilisée depuis plus de 50 ans de ce pays, en fait partie. Je rappelle que la Romande Energie, le fournisseur principal d’électricité dans ce canton, vend de l’énergie nucléaire. Si l’on veut être cohérent avec cette résolution, il faudrait dire que l’on ne veut plus du tout d’énergie nucléaire, mais il faut être conscient que nous allons faire face à des coupures d’électricité. Si la France construit une centrale nucléaire à nos portes, il faut être conscient – si l’on veut être cohérent – qu’on ne pourra pas acheter cette électricité. Dès lors, je refuserais la résolution qui nous est proposée.
Je me rallie aux propos de notre collègue Yvan Pahud : le black-out est imminent ; la presse et la Confédération nous en parlent. Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui disent non aux éoliennes, mais qui disent oui aux voitures électriques. Ceux qui veulent interdire les voitures thermiques, mais qui disent oui aux vélos électriques et qui souhaitent aujourd’hui nous mettre dans des situations compliquées dans l’approvisionnement en énergie. Sans être une pronucléaire, jusqu’à aujourd’hui, nous avions quand même l’occasion – et cela nous arrangeait toutes et tous – de nous approvisionner notamment en Allemagne avec une énergie qui vient du charbon. Est-ce mieux ? Aujourd’hui, l’Allemagne a décidé de faire un autre pas et elle ne souhaite plus approvisionner ses voisins. Nous risquons donc un black-out imminent. Aujourd’hui, une approche globale est nécessaire, sans dire non aux éoliennes, sans dire non au nucléaire, sans dire non à tout, car nous allons nous retrouver dans une situation plus que problématique. Une approche générale et globale est nécessaire pour notre approvisionnement en électricité. Arrêtons de prôner une certaine partie – comme pour la mobilité – et prôner de l’autre côté des événements comme Lausanne Lumières ou d’autres manifestations qui mettent en avant l’électricité et donc l’énergie. Cela n’a rien de cohérent ! Je refuserais donc cette résolution.
A titre personnel, je me félicite de l’orientation très claire prise la Confédération, depuis plus de 10 ans, de sortir du nucléaire. Je note aussi que cette voie n’a pas été remise en cause par le peuple suisse – dont un parti à la droite de l’hémicycle se réclame souvent. J’aimerais que l’on puisse aussi l’entendre et le redire aujourd’hui : je pense qu’une majorité du peuple suisse se retrouve aussi dans cette orientation de sortie du nucléaire.
Aujourd’hui, je suis surpris par ces discours très idéologiques de retour au nucléaire, ce qui serait la solution à tout. Cela manque de conséquence et ce n’est pas la voie que nous devons prendre. Au contraire, je crois qu’il faut accélérer la voie de la transition énergétique, des énergies renouvelables, des investissements que le groupe socialiste a demandés pour l’assainissement énergétique des bâtiments, sans qu’il se fasse au détriment des locataires. Sur ce sujet notamment, il y a des enjeux majeurs.
Je regrette aussi que ce Parlement ne nous ait pas suivis sur notre texte présenté il y a deux semaines qui demandait des bourses pour les métiers de la transition écologique. Nous répétons régulièrement à cette tribune qu’il faut passer à la vitesse supérieure, mais l’apparente sécurité nucléaire – qui est souvent mise à mal sitôt que se pose la question de désactiver ces mêmes centrales nucléaires, compte tenu des déchets réels et des questions que cela pose – est une fausse solution.
Chers collègues, si c’est ce que vous voulez, il faut aussi rappeler que la mise en place de centrales nucléaires prendra des années, souvent des dizaines d’années. Ces vœux que vous exprimez me paraissent totalement contraires par rapport à la stratégie énergétique de la Confédération, de notre canton, une stratégie que nous appelons aussi de nos vœux pour relever les défis qui se posent à nous. De ce point de vue, je pense que nous n’avons rien à envier à la France : un lobbyisme pronucléaire flagrant n’est à mon avis pas la voie que nous devons suivre. Dès lors, je vous invite à soutenir cette résolution. Nous n’avons pas eu l’occasion d’en parler avec mon groupe, je m’exprime donc à titre personnel, mais je vois cette résolution d’un bon œil.
Une brève réponse à M. Pahud qui a l’air de s’enthousiasmer devant la construction de nouvelles centrales par la France. Je lui rappelle que, jusqu’à présent, les projets se soldent par des échecs cuisants. Je pense par exemple au chantier de Flamanville où il y a eu une explosion des coûts et un report des délais. En réalité, les autorités françaises ont beaucoup de peine à construire de nouvelles centrales et elles ont plutôt tendance à prolonger les infrastructures anciennes, comme c’est le cas du côté du Bugey, où l’on veut prolonger la vie d’infrastructures vétustes et donc dangereuses. On est donc très loin d’une situation maîtrisée en France. C’est ce qui nous inquiète et ce qui justifie le soutien à la résolution de M. Lohri.
J’interviens ici à titre personnel : un vaste débat que le nucléaire ! Cela fait des années que les électriciens parlent des risques potentiels de black-out. Depuis que notre conseiller fédéral Guy Parmelin en a parlé et que cela a été relayé par la presse, cela devient une urgence nationale, mais la question est dans le pipeline depuis un bon moment. Des solutions existent et il est dommage que les énergies renouvelables, même si elles sont nettement moins chères que le nucléaire, prennent beaucoup plus de temps à mettre en place, parce qu’il y a de nombreux recours et beaucoup de problèmes administratifs. A titre personnel, je soutiendrai la résolution de notre collègue Lohri par solidarité régionale et parce que l’énergie nucléaire est beaucoup trop chère et risquée.
Je vais m’abstenir de poursuivre le débat, M. Suter ayant dit, avec une grande intelligence, l’importance d’un soutien à cette résolution. Je comprends M. Pahud et Mme Gross : lorsque j’étais jeune comme vous, j’étais fougueux, encore plus fougueux que les termes que j’ai utilisés dans ma résolution. Ma résolution est une affaire de précaution, de protection de la population. Vous faites partie de cette population et je ne vous souhaite pas d’avoir des déchets radioactifs des centrales suisses dans votre jardin. Un peu de bon sens ! Ma résolution est modérée et je remercie M. Suter pour son soutien.
Ne pas soutenir cette résolution, ça n’est pas forcément favoriser le nucléaire pour consommer plus. Je pense qu’il s’agit plutôt de se dire qu’il y a une période de transition qui va nous permettre de trouver des énergies de substitution – nous nous y appliquons – voire d’améliorer la sécurité du nucléaire. Dans l’immédiat, je préfère importer de l’électricité produite par du nucléaire que par du charbon qui pollue. C’est la raison pour laquelle je ne soutiendrai pas cette résolution et je vous invite à faire de même.
Monsieur Tschopp, j’ai parlé de cohérence, mais surtout de pragmatisme. Je n’ai pas parlé de construire de nouvelles centrales nucléaires, mais de prolonger celles déjà construites afin d’avoir un mix énergétique. Aujourd’hui, nous utilisons deux sortes d’énergie : les énergies intermittentes qui sont principalement issues du renouvelable et l’énergie sur demande, quand on en a besoin, qui est fournie par l’hydraulique et le nucléaire. Avec les énergies intermittentes, cela forme un mix énergétique. Si la solution qui nous est proposée par le parti socialiste et par le conseiller national Nordman est de construire plusieurs centaines de centrales à gaz dans ce pays pour fournir de l’énergie électrique, je prends note que notre collègue Lohri est d’accord d’accueillir une telle centrale sur la commune de Bassins pour produire une énergie qui est extrêmement émettrice de CO2. Il faut être cohérent ! L’énergie nucléaire n’émet pas de CO2. Que voulons-nous de ce pays ? Aujourd’hui, nous sommes dépendants de l’étranger en matière énergétique et je me vois mal refuser l’énergie qui viendrait de la France. Dans le cas contraire, nous allons droit dans le mur, avec des black-out comme cela a été annoncé par le Conseil fédéral.
Je déclare mes intérêts : je suis syndic de Lignerolle et porteur du projet éolien de Bel Coster. Ce projet a pour but d’installer neuf éoliennes à proximité de la frontière avec la France. Ce qui m’étonne, c’est que le canton de Vaud, au nom des bonnes relations entre voisins, a toujours informé ces derniers de la création de ce parc éolien ; il a même organisé une consultation sur le territoire français. Malheureusement, les opposants les plus actifs à ce projet se trouvent justement de l’autre côté de la frontière. Comment se fait-il que pour neuf éoliennes, on nous accuse de détruire la nature, alors que pour une centrale nucléaire, nous n’avons rien le droit de dire, parce qu’elle ne se trouve pas sur notre territoire ? De ce fait, je vais soutenir cette résolution. Pour rappel, une éolienne ne produit pas de déchets non recyclables.
Franchement, j’ai un peu de peine à suivre. On essaye de valoriser le développement de la mobilité électrique, on essaie de promouvoir d’énergie, mais on ne veut pas en assumer la paternité et les conséquences. Je ne vois pas comment on peut obtenir le résultat souhaité sans s’en donner les moyens. Ce n’est pas possible, on ne va pas y arriver. Je ne soutiendrai donc pas à cette résolution.
Je pense que nous nous éloignons un peu de l’objet qui nous occupe : nous sommes en train de parler d’ouvrir à nouveau le long et non fructueux débat sur le nucléaire. Je pense qu’il faut revenir aux faits, à savoir à la sécurité de notre canton et des personnes qui y habitent. Je pense que nous sommes effectivement dans une situation compliquée avec ces centrales nucléaires et qu’il faut aussi trouver des solutions à cette problématique. J’aimerais revenir sur quelques faits : je pense que l’on ne peut plus dire que le nucléaire n’émet pas de CO2. Par ailleurs, le grand problème avec le nucléaire, ce sont les déchets pour lesquels nous n’avons aujourd’hui aucune solution. Nous dire aujourd’hui que l’on veut un mix énergétique entre le nucléaire et d’autres solutions énergétiques, je trouve cela extrêmement problématique et je voudrais que cela soit dit une fois dans ce plénum. Je vous enjoins à soutenir cette résolution que je trouve mesurée et qui est aussi une question de sécurité pour notre canton. Il est important que le canton puisse se saisir de cette thématique extrêmement importante.
Je me rallie aux propos de mon collègue Nicolas Suter. J’aimerais aussi rappeler une chose pour que nous soyons tous sur la même longueur d’onde : en votation, le peuple a accepté la politique énergétique 2050. Cette dernière inclut un abandon progressif du nucléaire. Je comprends que l’on ne veuille pas se relancer dans la construction ou la prolongation du nucléaire, puisque, à terme. cette énergie devra être éliminée. Comme mon collègue Suter, je sais que les moyens actuellement à disposition permettent de produire de l’énergie, mais qu’il y a beaucoup trop de procédures de recours et qu’il est beaucoup trop long de les mettre en place. Pour que nous puissions avancer, je voudrais que l’entier de ce Parlement tire à la même corde et que l’on arrête ces procédures continuelles de recours qui prennent des dizaines d’années et qui nous empêchent de mettre en place les véritables énergies de demain. Je crois que notre Parlement doit être cohérent et que nous devons tous aller dans le même sens.
Je vous invite évidemment à soutenir cette résolution de notre collègue Lohri. Je rejoins les propos tenus par nos collègues Suter et Chevalley : je crois qu’il s’agit avant tout de stimuler l’innovation et les efforts pour rechercher d’autres sources d’énergie renouvelable. Si la Suisse, l’un des pays les plus riches, et le canton de Vaud, l’un des pays les plus riches, ne le font pas, qui va le faire ? Par ailleurs, je souligne ce problème de sécurité : avec le Bugey, on ne parle pas de l’autre côté de la frontière, c’est juste à côté de chez nous. On le sait, les problèmes nucléaires ne connaissent pas de frontières et je pense que ce risque doit être pris au sérieux.
Je déclare aussi mes intérêts : je suis municipal de la commune d’Ollon. Vous savez qu’il y a plus d’une trentaine d’années maintenant, cette commune s’est battue – presque seule – contre le Conseil fédéral et contre le Conseil d’Etat pour éviter la construction d’un réduit pour les déchets nucléaires à moins de 100 m des habitations. Vous l’avez peut-être lu, cela a fait l’objet d’un livre de notre ancien collègue Michel Renaud, avec une excellente préface. Dès lors, je ne peux que vous enjoindre, en tant qu’habitant du Chablais, à soutenir cette résolution.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
La résolution Didier Lohri est adoptée par 75 voix contre 31 et 13 abstentions.