22_REP_184 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Alberto Mocchi et consorts - Du gaz dans l'eau ? (22_INT_115).
Séance du Grand Conseil du mardi 4 avril 2023, point 46 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse à mon interpellation, dans laquelle on apprend que l’extraction d’hydrocarbures dans notre canton serait potentiellement dangereuse pour nos nappes phréatiques, complètement contraire à nos objectifs en matière de réduction de nos émissions de CO2 et de diminution de notre dépendance à l’égard des énergies fossiles, qu’elle serait inutile pour une quelconque transition énergétique et que, même si l’on souhaitait aller de l’avant au vu de tout cela, par pur masochisme, cela prendrait de 8 à 10 ans. Cela étant, doit-on modifier la Loi sur les ressources naturelles du sous-sol (LRNSS) pour permettre ladite extraction ? Comme le disait un célèbre philosophe, la question est vite répondue.
La discussion est ouverte.
Je remercie également le Conseil d’Etat pour cette réponse claire à propos du forage des hydrocarbures dans le canton et sur la contradiction que serait le projet de modification de la LRNSS avec nos objectifs et les impératifs climatiques. La réponse du Conseil d’Etat est claire sur quelques points, à propos du ralentissement des actions des autres acteurs que produirait l’ouverture de nouvelles infrastructures gazières et qui enverrait ainsi le signal que les énergies fossiles seraient soutenues par le gouvernement. La réponse est claire sur le fait qu’au niveau global, cela produirait un élargissement de l’offre de gaz, ce qui contribuerait à l’augmentation ou la pérennisation de la demande en gaz au détriment du déploiement des énergies renouvelables ainsi que de l’efficacité et de la sobriété énérgétiques. L’agence internationale pour l’énergie, citée dans cette réponse, établit que pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, aucun nouveau gisement de gaz ne doit être exploité dans le monde par rapport à ceux en développement en 2021.
Il y a deux semaines est sortie la synthèse du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirmant que quels que soient les scénarios d’émissions, le climat mondial atteindra déjà en 2030 un réchauffement de 1,5 degré par rapport à la période préindustrielle, ce qui est très grave. Nous devons donc redoubler d’efforts pour ne pas augmenter ce réchauffement dont les conséquences seront déjà très lourdes. La synthèse de ce rapport amenait trois messages clés au-devant des recommandations politiques. Premièrement, il est urgent d’agir rapidement ; deuxièmement une transition inclusive qui met l’accent sur l’équité et la justice est indispensable ; troisièmement, réduire les combustibles fossiles est le premier levier pour atténuer le réchauffement climatique. Avec ces trois messages clés, les sirènes du passé que nous avons entendu sonner cet automne avec la motion de M. Buffat qui visait à ouvrir une nouvelle source de combustion fossile dans le canton me paraissent aujourd’hui aussi dangereuses que rouler à contresens sur l’autoroute.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.