21_INT_117 - Interpellation Dylan Karlen et consorts - La neutralité politique de l’école vaudoise est-elle encore garantie ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 28 septembre 2021, point 11 de l'ordre du jour
Texte déposé
En date du 26 août dernier, la DGEO a remis une circulaire aux directions des établissements de la scolarité obligatoire intitulée Agenda de l’élève 9-10-11S, rac et pictogramme arc-en-ciel. Ce courrier a, semble-t-il, été nécessaire pour donner suite à plusieurs réactions d’élèves et de parents d’élèves. Quelques jours après, une Feuille de route – arc en ciel a été envoyée aux mêmes établissements.
Le courrier du 26 août 2021 tente de justifier la présence explicite d’un pictogramme arc-en-ciel au verso de l’agenda de l’élève. Ce même courrier informe que ce dernier représente l’école, ses valeurs et ses actions et établit ensuite un lien direct et sans ambiguïté avec les orientations sexuelles.
Cette action de la DGEO s’inscrit malheureusement dans la continuité d’autres faits à caractère politique qui se sont manifestés au sein de l’école vaudoise, notamment en faveur de l’activisme climatique qui permet aux élèves qui manquent l’école d’être immunisés contre des sanctions pour leur absence des cours.
Les questions liées aux enjeux climatiques et à l’éducation sexuelle sont prioritairement du ressort des parents et subsidiairement une tâche scolaire. A cet égard, s’il apparaît pertinent de pouvoir thématiser en classe sur des questions existentielles telles que la protection de l’environnement ou l’orientation sexuelle avec des préadolescents et adolescents, il est inacceptable de faire figurer un drapeau non-officiel et fortement marqué idéologiquement sur du matériel scolaire ou d’offrir des immunités pour absence des cours en raison de motifs politiques.
A cet égard, ces agissements heurtent frontalement les art. 9 et art. 11 de la LEO, qui précisent que l’enseignement est neutre politiquement, que l’école respecte les convictions politiques des élèves et des parents et que toute forme de propagande est interdite.
Par voie de conséquence, j’ai l’honneur d’interpeller le Conseil d’Etat au travers des questions suivantes :
- Quelle appréciation le Conseil d’Etat a-t-il de la présence de drapeaux, symboles ou illustrations politiques non-officielles sur du matériel officiel ?
- Quelle appréciation le Conseil d’Etat a-t-il de la pratique permettant d’immuniser les élèves participants à des manifestations politiques ?
- Quelle est la lecture des situations présentement exposées au regard des art. 9 et 11 de la LEO ?
- Quelles suites entend donner le Conseil d’Etat aux possibles plaintes de parents ou d’élèves pour violation des articles précités de la LEO ?
- Quelle sera l’attitude du Conseil d’Etat à l’égard d’élèves et/ou de parents qui noircirait/masquerait volontairement le drapeau arc-en-ciel ?
- Quelle est l’attitude du Conseil d’Etat à l’égard d’élèves qui bénéficient de l’immunité pour leur absence mais qui ne se rendent pas à la manifestation politique justifiant ladite immunité ?
- Les élèves et/ou parents doivent-ils s’attendre à des plaintes pour homophobie si le drapeau arc-en-ciel de l’agenda est masqué, tagué ou caricaturé, par exemple avec une cible, des parties génitales ou tout autre symbole dégradant ?
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Sacha Soldini | UDC |
Cédric Weissert | UDC |
Werner Riesen | UDC |
Nicolas Bolay | UDC |
Jean-Marc Sordet | UDC |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa présente interpellation vise à éclaircir la position et les pratiques du Conseil d’Etat et de la Direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO) quant au respect des articles 9 et 11 de la Loi sur l’enseignement obligatoire (LEO). Ces articles précisent que l’enseignement est neutre politiquement, que l’école respecte les convictions politiques des élèves et des parents, et que toute forme de propagande est interdite. Notre interrogation fait évidemment référence au récent couac concernant l’agenda des élèves, remis à la rentrée dernière, arborant des emblèmes idéologiquement et politiquement orientés. Il en est de même avec l’activisme climatique qui a permis aux élèves qui manquent l’école d’être immunisés contre des sanctions pour leur absence des cours. Ces derniers éléments doivent aussi être mis en perspective avec certaines mesures du Plan climat, un objet non voté par le Parlement, rappelons-le, qui conçoit explicitement l’école comme un outil devant contribuer à une rééducation culturelle de la population.
De nombreux élèves et parents, le corps enseignant souvent dépourvu face aux conséquences de ces événements, ainsi qu’une part importante de la population ont absolument besoin d’être rassurés vis-à-vis de ces récents dérapages. Je remercie d’avance le Conseil d’Etat pour ses promptes réponses.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.