23_REP_145 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation David Vogel et consorts au nom Yannick MAURY, Vincent KELLER, Michael WYSSA - De l’efficacité d’un soutien pratique pour les membres du corps enseignant (23_INT_96).

Séance du Grand Conseil du mardi 27 août 2024, point 23 de l'ordre du jour

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M. David Vogel (V'L) —

Je tiens d’abord à préciser que je n'ai pas agi seul, mais que ce texte a été déposé en collaboration avec MM. Maury, Keller et Wyssa. Mon expérience, qui se consolide avec le temps, m’amène à constater que, bien souvent, lorsque le Conseil d’Etat répond à un postulat, il tend à adopter une approche consensuelle. En effet, peu importe le département concerné, la réponse est souvent un acquiescement de principe, assorti de la mention que les mesures sont déjà en place, ce qui rend superflu tout besoin d'aller plus loin. C’est exactement le type de réponse que nous rencontrons ici : le Conseil d’Etat approuve en apparence, en soulignant la pertinence du propos, mais en réalité, les actions concrètes tardent à se matérialiser. J’ai souvent observé que dans certains cas, le Conseil d’Etat adhère aux idées, en théorie, mais qu’en pratique, il se montre moins actif dans leur réalisation.

A mon sens, les trois réponses apportées par le Conseil d’Etat à ce postulat posent plusieurs problèmes. D’abord, si l’importance de la question est reconnue, il manque cruellement des éléments chiffrés précis ; on nous dit qu’il est difficile de quantifier de manière exacte le nombre de personnes bénéficiant de soutien et de coaching dans le cadre de l’enseignement. Je déplore également que malgré le constat que de nombreuses initiatives locales existent, qui sont saluées, il n'y a pas de véritable incitation pour encourager les établissements qui ne le font pas à mettre en place un programme de coaching.

Enfin, une question reste en suspens : on nous indique que le Conseil d’Etat ne dispose pas encore de retours d'expérience des établissements, mais qu'une étude menée par la HEP devrait fournir des données au courant du deuxième semestre de l’année scolaire 2023-2024. Or, nous sommes en 2024. Y a-t-il une erreur ? Devons-nous comprendre que les résultats sont déjà disponibles, ou alors le délai est-il repoussé à l’année scolaire 2024-2025 ? Si c'est une coquille, j’invite chacun à y réfléchir, car il semblerait que les chiffres soient déjà en notre possession. Cela dit, des données chiffrées existent, tout de même : on nous informe que 280 membres du corps enseignant vaudois sont actuellement encadrés dans le cadre du coaching. Or, si l’on considère qu’il y a environ 12’000 enseignants dans le canton, à ce rythme, il faudrait 42 ans pour que chaque enseignant puisse bénéficier d’un encadrement, ce qui me semble démesuré. En l’état, il est fort probable que certains atteignent la retraite sans n’avoir jamais bénéficié de ce soutien.

En résumé, je ne prétends pas que le Conseil d’Etat nous contredit ou considère que nous avons tort, mais il me paraît évident que le développement du coaching devrait être davantage priorisé. Je regrette sincèrement ce manque d’ambition dans les actions entreprises et souhaiterais voir une volonté plus affirmée de la part du Conseil d’Etat pour faire de ce dossier une véritable priorité.

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Frédéric Borloz (C-DEF) — Conseiller-ère d’Etat

Il semble que la réponse fournie ne comporte pas forcément une coquille, mais qu’elle soit plutôt incomplète. Elle aurait pu être complétée, mais je ne m’en étais pas aperçu lors de la relecture. Je précise donc que toute la Suisse romande a harmonisé l'encadrement des débuts de fonctions, pour les enseignants en première et deuxième années, puisqu’il est désormais possible d'accompagner et de soutenir les nouveaux enseignants pendant deux ans, quel que soit leur niveau d’enseignement. Actuellement, chaque canton a la liberté d'organiser ce soutien, et si nous en sommes toujours à une année, pour le moment, la possibilité est donnée d’un soutien une seconde année et nous réfléchissons à des modifications en ce sens.

Concernant le coaching, l'objectif de l'interplan n'était pas de coacher tous les enseignants une fois dans leur vie d’enseignant, comme cela a pu être compris. Cependant, si l’on calcule sur une carrière de 42 ans, quelque chose d’assez actif se fait, qui pourrait être plus déployé, c’est vrai. Mais il existe également des contraintes budgétaires qui influencent les décisions prises. Néanmoins, le message est passé et notre intention n'est pas de restreindre ces initiatives, mais plutôt de les permettre et qu’elles puissent se développer. Cela nous paraît profitable, tant pour l'enseignement en général que pour les enseignants individuellement.

M. David Vogel (V'L) —

J’aimerais répondre rapidement. En effet, la réponse porte surtout sur les nouveaux enseignants et il est très positif qu'ils soient coachés. Toutefois, notre question portait sur l'ensemble des enseignants. Nous sommes là en désaccord, car je pense que tous les enseignants sont « améliorables » et ainsi devraient être coachés durant leur carrière – ne serait-ce qu'une fois. 

M. Frédéric Borloz (C-DEF) — Conseiller-ère d’Etat

Je ne sais pas si l’interpellant fait référence à une évaluation du travail des enseignants, mais il s’agit-là d’une autre question. 

M. David Vogel (V'L) —

Ce n'était pas vraiment le sujet, mais j’y serais totalement favorable ! 

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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