24_POS_47 - Postulat Géraldine Dubuis et consorts - Impliquons mieux les pères* dans le parcours de grossesse (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 12 novembre 2024, point 18 de l'ordre du jour

Texte déposé

Lorsque les femmes* enceintes suivent un cours de préparation à l’accouchement à l’hôpital ou chez une sage-femme, 150 francs sont pris en charge par leur assurance de base (art. 14 OPAS et art. 29 LAMal).

Comme cela est lié aux prestations particulières en cas de maternité, les pères* n'ont pas ce droit. Aucune adaptation de la législation au niveau fédéral ne se profile à l'horizon. 

Dans les cours de préparation à l'accouchement, les futurs parents apprennent beaucoup de choses intéressantes sur la naissance et le post-partum. Il est courant que les deux futurs parents suivent le cours ensemble. La phase entourant la naissance est le moment décisif pour l'établissement d'une relation entre le père et l'enfant et pour le développement des compétences. L'implication précoce des pères après l'annonce de la grossesse influence leur engagement paternel. 

Les rôles et les stéréotypes sexospécifiques sont encore présents dans les soins de santé périnatale et les institutions de la petite enfance. Ils influencent la manière dont les institutions et les professionnels entrent en contact avec les futurs pères. Dans cette situation, il peut être difficile pour les pères* de développer leur rôle et leur image en tant que père et d'obtenir des informations correspondant à leurs besoins. 

Il convient donc d'envisager des mesures qui rendent plus visible, reconnaissent et encouragent l'engagement actif des pères autour de la grossesse, de la naissance et de la petite enfance. 

Par le présent postulat, les signataires demandent au Conseil d’Etat d’examiner et de produire un rapport établissant : 

  1. Si une forme d’incitation afin d’encourager les futurs pères* à participer à des cours de préparation à l'accouchement peut être introduit dans le canton. 
  2. Quels canaux de communication doivent être utilisés ou créés pour que les futurs parents sachent comment et où les pères* peuvent obtenir cette offre (p. ex. flyers dans les cabinets gynécologiques, placement dans les sites web courants sur la parentalité). 
  3. Comment la diffusion de cette potentialité utilisée pour fournir aux futurs pères* des informations spécifiques sur la parentalité et la conciliation vie professionnel/vie privée.
  4. Quelles autres mesures peuvent être prises pour renforcer l'implication des pères* dans la grossesse, la naissance et la petite enfance, en tenant compte de la dimension de genre, chez les prestataires existants, par exemple : - formation des professionnel·le·s à la « paternité » - intégration de la paternité dans les lignes directrices et les concepts de conseil - possibilité pour le co-parent d'être présent en continu lors de l'accouchement dans les hôpitaux et d'avoir accès à un lit. 
  5. Comment les familles arc-en-ciel peuvent-elles être prises en compte de manière adéquate par ces incitations ?

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Alice GenoudVER
Sabine Glauser KrugVER
Théophile SchenkerVER
Didier LohriVER
Jean-Louis RadiceV'L
Vincent KellerEP
Oleg GafnerVER
Yannick MauryVER
Rebecca JolyVER
Joëlle MinacciEP
Yolanda Müller ChablozVER
Oscar CherbuinV'L
Circé FuchsV'L
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Sylvie PodioVER
Felix StürnerVER
Nathalie JaccardVER
Pierre WahlenVER
Sébastien KesslerSOC
Céline MisiegoEP
Martine GerberVER
Valérie ZoncaVER

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Géraldine Dubuis (VER) —

Comment impliquer les pères ou les coparents dans les parcours de grossesse ? La question pourrait paraître anecdotique, mais elle est pourtant importante. Les rôles et les stéréotypes sexospécifiques sont encore présents dans les soins de santé périnatale et les institutions de la petite enfance. Ils influencent la manière dont les institutions et les professionnels entrent en contact avec les futurs pères et coparents. Les pères et coparents sont souvent tiraillés entre leur volonté de s’impliquer dans la vie de leurs enfants et les pressions extérieures liées à leur rôle stéréotypé de soutien de famille. Dans cette situation, il peut être difficile pour eux de développer leur rôle et une image positive et impliquée en tant que père, mais aussi d’obtenir des informations correspondant à leurs besoins. La maternité est un lieu où les pères ont une chance d’acquérir les compétences parentales nécessaires à leur autonomie, mais peut également être considérée comme propice à la reproduction de leurs craintes et blocages. 

Une paternité impliquée est un facteur de protection de la santé de la famille. Selon certaines études, la probabilité d’un comportement violent de la part des pères peut être corrélée avec un manque d’engagement paternel. Un engagement paternel diminue la probabilité de séparation ou de divorce, et augmente la probabilité d’une réorganisation coopérative du système familial en cas de divorce. Par ailleurs, l’implication paternelle augmente la probabilité d’une relation durable et stable entre le père ou le coparent et l’enfant après une séparation ou un divorce. Finalement, réfléchir à une implication des pères, dès le début de la grossesse, c’est aussi permettre de repenser la répartition des tâches domestiques, des soins donnés aux enfants, et surtout de la charge mentale, qui reste, en Suisse, très traditionnellement en défaveur des femmes.  

Ce postulat a pour objectif d’entamer la réflexion sur le fait de favoriser la place des pères et coparents dans ce moment si particulier qu’est la grossesse. 

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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