23_INT_146 - Interpellation Yann Glayre et consorts au nom du groupe UDC - Le canton de Vaud va-t-il devenir la capitale Suisse de la xylazine, connue sous le nom de drogue du zombie ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 19 septembre 2023, point 5 de l'ordre du jour
Texte déposé
Au printemps dernier, la DEA (Drug Enforcement Administration, agence fédérale américaine chargée de lutter contre le trafic et la distribution de drogues aux États-Unis) publiait une alerte de sécurité publique, signalant une menace généralisée liée à la consommation de fentanyl mélangé à de la xylazine.
Rappelons que le fentanyl est un opioïde synthétique jusqu'à 50x plus puissant que l'héroïne et 100x plus puissant que la morphine. La xylazine est un anesthésiant pour animaux, dont l'utilisation explose aux Etats-Unis de par son coût peu élevé et sa facilité d'achat. Cela inquiète parce qu'elle cause des sévères plaies et overdoses.
On la nomme "drogue du zombie" parce que l'effet causé entraîne chez les consommateurs une démarche un peu particulière, voutée et ralentie qui leur donnent l'aspect d'un zombie.
Toujours aux Etats-Unis, le gouvernement fédéral tire un bilan sévère en pointant une augmentation de 276% du nombre de décès par surdose de cette drogue
et recense plus de 100'000 décès l'an dernier.
Si pour l'instant la xylazine le combiné fentanyl-xylazine ne semblent pas concerner les villes vaudoises de manière significative, Lausanne a connu récemment une hausse du nombre de consommateur de drogue. Ces consommateurs sont vraisemblablement venus d'autres villes pour rejoindre des conditions de consommation plus favorable.
Les conditions sont malheureusement réunies pour qu'à court terme notre canton devienne la capitale suisse de la consommation de xylazine. Il est donc certain que les scènes de personnes dépendantes, en état second, titubant à travers les villes de Californie, atteindront prochainement l'Europe et la Suisse.
Même si l'on espère que ce phénomène sera marginal, il convient de protéger de ce fléau la population précaire exposée aux addictions. Il s'agit évidemment de santé publique, mais pas seulement. La réputation touristique de notre canton est déjà bien mise à mal par les scènes ouvertes de drogue et l'insalubrité qui en découle. Des hôteliers Lausannois en souffrent déjà aujourd'hui, en rapportant qu'il est fréquent que personnes marginales se droguent, défèquent dans la rue, hurlent dehors la nuit, nuisant à la quiétude de la ville et au repos des clients.
Considérant l'intérêt prépondérant de santé publique et les enjeux touristiques, j'adresse au Conseil d'Etat les questions suivantes :
- Par quels moyens les autorités cantonales peuvent-elles prévenir et empêcher le trafic de fentanyl et de xylazine ?
- Comment l'Etat de Vaud prévoit-il de réagir si des villes vaudoises deviennent malgré elles le théâtre de scènes de personnes dépendantes, en état second ?
- En cas de perte de contrôle par l'autorité communale, l'autorité cantonale pourra-t-elle intervenir afin de restaurer l'ordre public ?
Je remercie d'avance le Conseil d'Etat pour ses réponses.
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Cédric Weissert | UDC |
Stéphane Jordan | UDC |
Pierre-André Pernoud | UDC |
Pierre-Alain Favrod | UDC |
Yvan Pahud | UDC |
Maurice Treboux | UDC |
José Durussel | UDC |
Fabrice Moscheni | UDC |
Nicola Di Giulio | UDC |
Denis Dumartheray | UDC |
Nicolas Bolay | UDC |
Jean-Bernard Chevalley | UDC |
Fabien Deillon | UDC |
Romain Belotti | UDC |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour« Bienvenue à Crackland. » Voici comment l’Office du tourisme de Lausanne pourrait titrer sa prochaine campagne de promotion. Cette triste réalité est en train de rattraper les exécutifs à majorité de gauche des villes vaudoises, contraints de constater que tout miser sur l’encadrement de la consommation mène au chaos ! Si la situation peut déjà sembler extrême aujourd’hui, les villes vaudoises sont encore épargnées par ce qu’on appelle la « drogue du zombie », à savoir la consommation d’un mélange de fentanyl et de xylasine. Rappelons que le fentanyl est un opioïde synthétique jusqu’à 50 fois plus puissant que l’héroïne et 100 fois plus puissant que la morphine ! La xylasine est un anesthésiant pour animaux dont l’utilisation explose aux Etats-Unis du fait de son coût peu élevé et de sa facilité d’achat. On la nomme « drogue du zombie », parce que l’effet causé entraîne chez les consommateurs une démarche particulière, voûtée et ralentie, qui leur donne l’aspect de zombies. Si, pour l’instant, la xylasine et le combiné fentanyl/xylasine ne semblent pas concerner les villes vaudoises de manière significative, les conséquences de l’augmentation des scènes de drogue à ciel ouvert sont nombreuses.
La crise sanitaire en cours, à Lausanne, péjore la qualité de vie des Lausannois et fait fuir les touristes. Les hôteliers lausannois rapportent une insalubrité grandissante. Il est fréquent que des personnes marginales se droguent, défèquent dans la rue, hurlent dehors la nuit, nuisant ainsi à la quiétude de la ville et au repos des clients. Ces derniers repartent ensuite de la capitale en donnant des évaluations négatives aux établissements, mentionnant souvent l’aspect sécuritaire de la ville et le trafic de drogue. L’Etat de Vaud ne peut pas tolérer plus longtemps que des villes torpillent l’attractivité touristique de notre canton au nom du dogme de l’ultra-tolérance face aux vendeurs et consommateurs de drogue.
Considérant l’intérêt prépondérant de santé publique et les enjeux touristiques, j’adresse au Conseil d’Etat les questions suivantes.
- Par quels moyens les autorités cantonales peuvent-elles prévenir et empêcher le trafic de fentanyl et de xylasine ?
- Comment l’Etat prévoit-il de réagir si des villes vaudoises deviennent, malgré elles, le théâtre de scènes de personnes dépendantes en état second ?
- En cas de perte de contrôle par l’autorité communale, l’autorité cantonale pourra-t-elle intervenir afin de restaurer l’ordre public ?
Je remercie d’avance le Conseil d’Etat pour ses réponses.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.