21_HQU_30 - Question orale Olivier Epars - Quid des narcisses de la Riviera.
Séance du Grand Conseil du mardi 9 février 2021, point 3.7 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le narcisse (Narcissus radiiflorus) fait partie depuis longtemps du patrimoine de la Riviera vaudoise, à tel point qu'à l'époque une fête lui était dédiée. Hélas cette valeur a diminué drastiquement ces dernières décennies. La principale cause en étant la pâture par le bétail en lieu et place de la fauche.
Malgré quelques mesures prises le déclin se poursuit inexorablement tant et si bien qu'en plus de la modification du paysage (le narcisse est aussi appelé « Neige de mai »), le narcisse est maintenant classé comme espèce potentiellement menacée.
D'où ma question : Que compte faire le Conseil d'Etat pour protéger les derniers paysages à narcisses de la Riviera ?
Transcriptions
Le narcisse (Narcissus radiiflorus) fait partie depuis longtemps du patrimoine de la Riviera vaudoise, à tel point qu’à l’époque, une fête lui était dédiée à Montreux. Hélas, cette valeur a diminué drastiquement ces dernières décennies. La principale cause en étant la pâture par le bétail en lieu et place de la fauche.
Malgré quelques mesures prises, le déclin se poursuit inexorablement tant et si bien qu’en plus de la modification du paysage — le narcisse est aussi appelé « Neige de mai » — le narcisse est maintenant classé comme espèce potentiellement menacée. D’où ma question : que compte faire le Conseil d’Etat pour protéger les derniers paysages à narcisses de la Riviera ?
Retour à l'ordre du jourLe Conseil d’Etat accorde une attention particulière à ce patrimoine comme l’atteste depuis 2010, l’article 42 du règlement sur l’agro-écologie qui prévoit que : « Le service — Direction générale de l’agriculture, de la viticulture (DGAV) — peut accorder une aide financière portant sur les frais d’étude de projets permettant la sauvegarde d’un patrimoine paysager rural typique, tels que les prairies à narcisses ou riches en orchidées ». La Direction générale de l’environnement (DGE) finance aussi les démarches de conservation de ce patrimoine à l’exemple du projet Narcisses du Parc Naturel Régional Gruyères Pays-d’Enhaut (PNRGPE). Ce projet a permis, entre 2016 et 2017, d’inventorier toutes les prairies à narcisses sur l’ensemble du territoire du Parc et de proposer des mesures permettant de promouvoir cette espèce emblématique. Tant la DGAV que la DGE soutiennent les agriculteurs qui prennent des mesures dans les surfaces concernées. Des communes en font de même, à l’instar notamment de la commune de Montreux.
Toutefois comme l’ont décidé le Grand Conseil et le Conseil d’Etat, l’adaptation des mesures de gestion repose sur des démarches volontaires des exploitants concernés. Seules les surfaces inscrites à des inventaires fédéraux peuvent faire l’objet de mesures ordonnées conformément aux dispositions des ordonnances de protection des biotopes. Ce facteur ne suffit toutefois pas à expliquer à lui seul le recul de cette espèce. En effet, de nombreux exploitants ont pris volontairement des mesures pour maintenir les prairies à narcisses dans le cadre des réseaux agroécologiques ou, dès 2014, via le projet qualité paysage des Alpes vaudoises, ce également hors des biotopes. Comme l’atteste l’étude du PNRGPE, la disparition des prairies à narcisses s’observe non seulement dans la Riviera, mais aussi dans les régions du Pays-d’Enhaut, de l’Intyamon et de la Jogne. Les causes de cette diminution semblent être diverses : outre les pratiques agricoles, l’urbanisation, l’avance locale de la forêt et les changements climatiques semblent aussi avoir un impact sur le narcisse.
Le Conseil d’Etat entend en conséquence poursuivre son soutien aux mesures agricoles, et poursuivre également les investigations sur les causes de ce déclin, ainsi que la recherche d’éventuelles autres mesures que celles proposées actuellement pour la conservation de ce patrimoine précieux.