24_INT_18 - Interpellation Laurent Balsiger et consorts au nom de Circé Barbezat Fuchs, Florian Despond, Anna Perret, Maurice Treboux, Blaise Vionnet - Opportunité pour renforcer pas à pas le soutien vaudois à la coopération internationale (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 6 février 2024, point 9 de l'ordre du jour
Texte déposé
Dans son Agenda 2030 de durabilité, le Conseil d’Etat entend « honorer les engagements pris en matière de coopération au développement, en allouant une part du budget cantonal au financement de projets d’aide au développement contribuant à l’atteinte des cibles de l’Agenda 2030. » (Objectif X.e, page 35).
Les résultats obtenus par les organisations affiliées à la Fédération vaudoise de coopération (Fedevaco) impressionnent auprès de populations en précarité sur quatre continents. Malgré les crises et les conflits qui s’additionnent, et donc des besoins qui augmentent, des gens accèdent à l’eau potable et aux soins, gagnent en autonomie par des revenus pérennes, améliorent durablement leurs conditions de vie. Des enfants, des femmes exercent leurs droits, prennent leur place, restaurent un environnement mis à mal. Dûment validés par les expertes et experts de la Fedevaco, les projets s’inscrivent dans la réalisation des Objectifs de développement durable.
Le total des contributions de l’Etat aux projets d’aide au développement n’a cependant guère évolué depuis 2015. Alors que la loi genevoise vise une part de 0,7% du budget cantonal consacrée à la coopération internationale, notre Canton s’implique dix fois moins en comparaison.
Il y a bientôt cinq ans, le Grand Conseil avait très largement approuvé le postulat de Martine Meldem demandant d’accroitre la solidarité internationale de l’Etat (18_POS_101 Aider davantage des gens du Sud – une responsabilité).
Dans un monde de plus en plus globalisé et interdépendant, il est de notre responsabilité de trouver les voies possibles pour y répondre et de nous montrer solidaires des pays et de leurs habitants qui nous fournissent l’essentiel des matières premières que nous consommons. Le financement peut être libéré dans le cadre du bouclement des comptes 2023 par exemple : déboursés sur dix ans, cent millions de francs permettraient d’étendre progressivement la coopération, en lien avec la Fedevaco et les départements concernés. Un million de francs supplémentaire chaque année d’ici 2035 assurera le rôle et l’engagement d’un Canton prospère en faveur de personnes qui veulent sortir de la précarité ou de la violence loin de nos frontières.
Nous avons l’honneur de poser au Conseil d’Etat les questions suivantes :
- Comment accroitre raisonnablement la responsabilité de l’Etat ces dix prochaines années pour la coopération au développement ?
- Un financement conforme aux directives usuelles peut-il être créé à cet effet, en cas d’excédent lors d’un prochain bouclement des comptes ?
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Pierre Dessemontet | SOC |
Pierre Zwahlen | VER |
Florian Despond | PLR |
Martine Gerber | VER |
Elodie Lopez | EP |
Maurice Treboux | UDC |
Felix Stürner | VER |
Blaise Vionnet | V'L |
Circé Fuchs | V'L |
Hadrien Buclin | EP |
Anna Perret | VER |
Graziella Schaller | V'L |
Jean-Louis Radice | V'L |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourTout d’abord, je vous rappelle mes intérêts : j’ai été actif plusieurs années dans le domaine de la coopération et du développement et suis membre du comité de Compassion Suisse, une ONG qui soutient les enfants vulnérables dans les pays du Sud. Depuis 2015, la coopération vaudoise stagne entre 2,2 et 2,5 millions de francs par an pour soutenir des projets de développement, auxquels il faut ajouter 5 millions que le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) dépense pour les missions médicales du CHUV en Afrique en particulier, et pour la formation continue en opérant des enfants du Sud. C’est déjà très bien, mais c’est largement insuffisant en regard des besoins chaque jour plus criants de certaines régions de notre monde et des talents et ressources dont dispose notre canton. D’ailleurs, il y a bientôt 5 ans, ce même Grand Conseil, tous partis confondus, avait très largement approuvé le postulat de Mme Martine Meldem demandant d’accroître la solidarité internationale de l’Etat : « Aider davantage des gens du Sud – une responsabilité » (18_POS_101). Le 22 novembre dernier, en réponse à une question de notre collègue Nicole Grin, le Conseil d’Etat répondait : « Le projet de réponse est désormais en cours de traitement au Conseil d’Etat. Dans le cadre de son rapport, le Conseil d’Etat indiquera ses objectifs en matière d’aide au développement. »
Nous, les signataires de cette interpellation, issus de tous les partis de ce conseil, nous réjouissons beaucoup de lire cette réponse, prochainement je l’espère. Pour nous rapprocher de l’objectif et de l’exemple de soutien à la coopération au développement accordé par le canton de Genève, en proportion du budget de l’Etat, il serait important de prévoir une hausse progressive, pas-à-pas, par exemple d’un million de francs par an. Il y a lieu de saisir l’opportunité d’un éventuel excédent comptable pour financer cette augmentation de l’aide vaudoise au développement. Si les résultats financiers de 2023 sont positifs, notre canton peut se montrer plus solidaire à l’égard des populations souffrantes de notre planète. Voilà l’appel relancé par les signataires – de tous bords – de cette interpellation, qui ne font que rappeler le fort soutien au postulat Meldem, resté lettre morte à ce jour. Nous remercions par avance le Conseil d’Etat pour sa réponse prochaine et concrète à cette interpellation en saisissant l’occasion du bouclement des comptes 2023 pour un gros coup de pouce à la solidarité internationale vaudoise. En ces temps où les guerres et catastrophes naturelles s’amplifient, ce serait un message d’espérance de former un avenir meilleur pour toutes et tous, de tous horizons et origines, que d’octroyer des moyens renforcés pour agir, à la racine, sur les causes de la misère, de l’exil et de la migration. Merci de votre soutien et surtout de votre compassion.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.