21_POS_65 - Postulat Léonard Studer et consorts - Pour renforcer l'aide psychologique d'urgence immédiate et sur site du canton de Vaud. (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).
Séance du Grand Conseil du mardi 21 décembre 2021, point 6 de l'ordre du jour
Texte déposé
Les événements traumatisants majeurs comme la fusillade au parlement de Zoug, les attaques terroristes contre Charlie Hebdo ou le Bataclan, les accidents ferroviaires de Lac-Mégantic au Québec et d'Éséka au Cameroun, l’accident de train à Granges-Marnand, montrent à chaque fois la nécessité de fournir une aide psychologique d'urgence immédiate et sur site. Même lors d'événements d'ampleur plus restreinte, cette aide psychologique a tout son sens - l’accident de personne lors d’un entraînement de la cérémonie d’ouverture des JOJ avec de nombreux témoins, un accident de voiture ou l'incendie d'un appartement en sont des exemples. Ces événements aux échelles macro, méso ou micro offrent aussi après coup des enseignements très utiles pour améliorer continuellement la délivrance de cette aide nécessaire.
Dans le canton de Vaud, l'aide psychologique d'urgence immédiate et sur site est une prestation :
- Fournie par 5 organismes (CelPsyDIAM, CPV, AVP-Police, ESU, EMUS)
- Dirigée par 5 directions (CelPsyDIAM, CPV, AVP-Police, ESU, EMUS)
- Rattachée à 3 départements cantonaux (DIT, DES, DSAS) et 1 direction Sécurité et Economie de la commune de Lausanne
- Alarmée par 4 centrales (CET, FUS, CTA, CAE. Notons que CAE et CET se regrouperont au début 2022).
- Agissant sur 2 territoires séparés de facto (Lausanne, reste du canton)
- Couvrant 3 niveaux d'ampleur distincts (micro / meso / macro)
- Intervenant aussi bien soit sur les plans psychologique soit spirituel.
- Gérée selon un nombre indéterminé de statuts administratifs des intervenants (forfait horaire, salarié, sur appel, de piquet etc)
- Suivant des directives d'intervention et standards de formation en matière d'aide psychologique d'urgence émises par le RNAPU
Face à cette fragmentation organisationnelle et territoriale, on s'interroge sur les possibilités d'inefficacité voire de dysfonctionnements durant la phases aigüe de l'évènement, c'est-à-dire durant les heures qui suivent l'évènement.
D'autres cantons ont identifié le problème et ont reformé leurs systèmes; citons le Care team du Canton de Berne ou l'unité neuchâteloise d'intervention psychosociale (UNIP) qui couvrent à la fois tout le territoire cantonal et tous les niveaux d’ampleur (micro, méso, macro), en interprofessionnalité.
Aux yeux des postulants, il semble qu'une organisation plus homogène réunissant les acteurs en une seule entité pour couvrir d'une manière efficace, efficiente et coordonnée l'aide psychologique d'urgence immédiate et sur site serait mieux à même de fournir la prestation et réduirait d'une manière significative les risques de défaillances. Il n'est pas impossible non plus que les coûts soient aussi réduits.
Ceci étant posé, les postulants ont l'honneur de demander au Conseil d'Etat de bien vouloir étudier la situation et de faire rapport sur l'avantage de reformer dans une seule entité cantonale l'aide psychologique d'urgence immédiate et sur site.
Les postulants Léonard STUDER & Claude-Nicole GRIN.
AVP : Association vaudoise des psychologues
AVP-Police : collaboration entre la Police lausannoise et l’AVP (fournissant la première ligne de soutien psy à Lausanne et dans l’ouest lausannois
CAE : Centrale d’alarmes et d’engagement (Police municipale de Lausanne, le 117 lausannois)
CelPsy DIAM : Cellule psychologique DIAM (Directives d'intervention en cas d'accident majeur, l’équivalant du plan catastrophe ORCA du canton pour la ville de Lausanne)
CET : Centrale d’engagement et de transmission (Police cantonale vaudoise. le 117 cantonal)
CTA : Centre de traitement des appels, basé à Pully (Sapeurs-pompiers vaudois).
CPV : Cellule psychologique vaudoise (rattachée au Service de psychiatrie de liaison appartenant au Département de psychiatrie du CHUV et à la Protection civile)
DES : Département de l'environnement et de la sécurité
DIT : Département des institutions et du territoire
DSAS : Département de la santé et de l'action sociale
EMUS : Équipe mobile d’urgences sociales (rattachée à Unisanté)
ESU : Equipe de soutien d'urgence (Intervenants religieux de la Coordination œcuménique de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud)
FUS : Fondation Urgence Santé (la centrale 144 et la Centrale Téléphonique des Médecins de Garde)
RNAPU : Réseau national d’aide psychologique d’urgence (RNAPU).
Conclusion
Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Pierre Fonjallaz | VER |
Alice Genoud | VER |
Claude-Alain Gebhard | V'L |
Olivier Epars | |
Jean-Louis Radice | V'L |
Pierre Zwahlen | VER |
Philippe Vuillemin | PLR |
Delphine Probst | SOC |
Muriel Thalmann | SOC |
Nathalie Jaccard | VER |
David Raedler | VER |
Jean-Claude Glardon | SOC |
Sabine Glauser Krug | VER |
Pierre Wahlen | VER |
Andreas Wüthrich | V'L |
Anne Baehler Bech | |
Maurice Mischler | |
Jérôme Christen | |
Jean-Marc Nicolet | |
Claude Nicole Grin | VER |
Yannick Maury | VER |
Blaise Vionnet | V'L |
Séverine Evéquoz | VER |
Rebecca Joly | VER |
Hadrien Buclin | EP |
Didier Lohri | VER |
Felix Stürner | VER |
Circé Fuchs | V'L |
Anne-Laure Métraux-Botteron | VER |
Cédric Echenard | SOC |
Vassilis Venizelos |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLe texte parle de l’aide psychologique d’urgence, c’est-à-dire des soutiens spirituels qui se rendent sur place, sur les lieux des catastrophes. En examinant la situation vaudoise, on remarque qu’elle est extrêmement fragmentée, avec cinq organismes et directions, et plusieurs types de contrats de travail liant les personnes concernées. Les gens du métier m’ont fait part de leurs craintes, depuis quelques années, que la situation soit tellement fragmentée qu’elle risque de ne pas fonctionner en cas d’urgence avérée. C’est pourquoi je demande que le Conseil d’Etat étudie la question et établisse un rapport, pour voir s’il est possible d’améliorer la situation. Je vous remercie de soutenir le renvoi en commission.
Retour à l'ordre du jourLe postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.