21_REP_212 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Gilles Meystre et consorts - Partout, foires et salons reprennent... Sauf dans la coquille éternellement vide des halles de Beaulieu! (21_INT_138).
Séance du Grand Conseil du mardi 7 mai 2024, point 26 de l'ordre du jour
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour(remplaçant M. Gilles Meystre, ancien député) Notre ancien collègue prend note que le Conseil d'Etat ne se mêle pas d'opérationnel et ne veut donc pas se prononcer. Il regrette une position qui aurait pu être plus visionnaire pour ce site. Il remercie néanmoins le Conseil d'Etat pour sa réponse.
La discussion est ouverte.
Ce n'est pas la première fois, et de loin pas, que nous discutons de la gestion du site de Beaulieu. Lors de la législature précédente, mon groupe politique avait même demandé une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur ce qui peut être considéré comme un fiasco, puisque des dizaines de millions d'argent public ont été injectés par le canton et les communes dans la rénovation du site, notamment 55 millions en 2009 pour la construction des Halles Sud, un site aujourd'hui sous-utilisé. Alors que les pertes pour les collectivités publiques se sont chiffrées en millions de francs, un acteur privé bâlois s'en est assez bien tiré, grâce à de nombreuses remises de loyer et autres avantages consentis pendant plusieurs années. Il y a donc eu un phénomène de socialisation des pertes et de privatisation des profits dans ce dossier.
Nul besoin de revenir en détail sur ces éléments, puisqu’un rapport de la Commission de gestion de 2022 a mis en lumière ces problèmes, ainsi que le manque de suivi par le Conseil d'Etat de l'époque dans ce dossier, malgré la présence de trois représentants de l'Etat au sein du conseil de la Fondation de Beaulieu. Je déplore également que l'ancien secrétaire de la fondation ait joué le rôle de bouc émissaire ou de lampiste, puisqu’après six ans de procédure pénale à son encontre, le dossier d'accusation s'est dégonflé à chaque étape de la procédure. Je suis mal à l'aise face à cette procédure pénale ayant fait porter sur un seul homme les déficits de surveillance de la gestion de ce site qui concerne tant l'autorité cantonale que la Municipalité de Lausanne.
Désormais, la gestion de ce dossier a été entièrement transmise à la ville de Lausanne. J’espère toutefois que le Conseil communal de la ville de Lausanne fera preuve d'un peu plus de vigilance dans le suivi de ce dossier, et que nous serons plus prudents dans le déploiement de ce type de partenariat public-privé, lequel montre, dans le cadre Beaulieu, toutes ses limites, la collectivité ayant investi des dizaines de millions pour un acteur privé qui est finalement parti après avoir licencié de nombreux salariés. Il s’agit, selon moi, d’un bilan très négatif, et cela vaut la peine de le rappeler.
C’est en tant que PLR lausannois que j'interviens, et je ne pense pas que mon collègue Gilles Meystre m'en voudra. La réponse du Conseil d'Etat me laisse très dubitatif, lorsque ce dernier rejette les responsabilités sur les décisions futures de Beaulieu SA et de la ville dépensière qui en est propriétaire. Aucune responsabilité du canton n'est engagée dans cette débâcle. Quel mépris et quelle désinvolture pour la population. Pour rappel, les communes ont financé certains travaux à Beaulieu pour plus de 80 millions. En deux coups de cuiller à pot, on les a invités à renoncer à un éventuel remboursement de leur mise suite à cette débâcle. Leur a-t-on au moins proposé de participer au futur des Halles Nord de Beaulieu, de manière à trouver un minimum de retour sur investissement, même partiel ? Par exemple – c'est une proposition parmi d'autres potentielles – en leur octroyant un intérêt sur le rendement qu'auront les Halles Nord pendant une période qui reste à définir.
Pour rappel, l'ancien directeur financier, Marc Porchet, a été lapidé par la presse qui a cru le politique, lequel affirmait, alors même qu’il s’agissait de fausses accusations, qu'il était responsable de nombreuses incompétences et profits de cette lamentable débâcle. Il serait temps de définir les responsabilités politiques afin de déterminer si l'argent des communes est définitivement perdu et à quoi est dû ce fiasco. Les procès de Marc Porchet ont démontré que le politique a une grande part de responsabilité. Il est urgent de changer de comportement dans les gestions de certains sites publics, de remplacer les « c'est pas moi, c'est lui » lorsque cela ne va pas, par des personnes compétentes et surtout de réhabiliter l'honneur de Marc Porchet, traîné dans la boue par cette triste saga.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.