22_INT_136 - Interpellation Oriane Sarrasin et consorts au nom du Groupe Socialiste - “Non ma fille, tu ne seras pas roi”. L’école obligatoire peut-elle être impliquée dans des événements sexistes ? (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 4 octobre 2022, point 13 de l'ordre du jour

Texte déposé

De nombreuses actions sont menées (par ex., Futur en tous genres, cours Mathilda) dans le Canton pour que les écoliers et les écolières ne restreignent pas leur choix professionnel à des métiers traditionnellement associés à leur genre. En effet, l’article 10, alinéa 1, de la Loi sur l’enseignement obligatoire (LEO) stipule que “l’école veille à l’égalité entre filles et garçons, notamment en matière d’orientation scolaire et professionnelle”. Or, l’implication de l’école dans certaines activités semble en contradiction avec cette volonté. Par exemple, dans certaines communes vaudoises, les écoles accompagnent le traditionnel cortège de l’Abbaye locale. Or, certaines sociétés de tirs et Abbayes ne permettent pas à des femmes d’adhérer comme membres. Dans les Abbayes purement masculines, les fêtes couronnent comme rois les meilleurs tireurs, et des jeunes femmes, très souvent en robe de soirée, se tiennent à leur bras lors du cortège. Cette répartition des rôles met en avant les compétences des (meilleurs) hommes et l’apparence physique des femmes, conférant à ces dernières uniquement un rôle que l’on peut qualifier “de décoration”. Si nous apprécions que les écoles s’insèrent dans la vie associative locale, cela ne peut justifier de ne pas respecter les exigences légales d’égalité.

 

On peut donc s’interroger sur la participation d’écoliers et d’écolières à des événements qui excluent la possibilité pour les femmes de participer et mettent en avant une vision stéréotypée de chaque genre. Convaincu·es que l’égalité entre femmes et hommes est une priorité politique et nécessite d’agir dans de nombreux domaines avec cohérence, nous interpellons le Conseil d’Etat sur cette réalité, en lui posant les questions suivantes:

  1. A la connaissance du Conseil d’Etat, quelles sont les différentes activités auxquelles sont associés des établissements scolaires et qui seraient problématiques du point de vue de la promotion de l’égalité entre femmes et hommes?

  2. De quelle manière le Conseil d’Etat évalue-t-il la contradiction entre l’implication des élèves dans des événements par nature en opposition avec les objectifs d’égalité entre hommes et femmes et la promotion de cette même égalité?

  3. Comment le Conseil d’Etat envisage-t-il de mettre en conformité les objectifs d’égalité de l’institution scolaire et l’implication des écoles dans certaines activités associatives locales?

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Yves PaccaudSOC
Nathalie JaccardVER
Laurent BalsigerSOC
Jean TschoppSOC
Valérie ZoncaVER
Sébastien CalaSOC
Géraldine DubuisVER
Cédric RotenSOC
Isabelle FreymondIND
Valérie InduniSOC
Claire Attinger DoepperSOC
Julien EggenbergerSOC
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Pierre WahlenVER
Vincent JaquesSOC
Monique RyfSOC
Théophile SchenkerVER
Romain PilloudSOC
Sandra PasquierSOC
Yolanda Müller ChablozVER

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Oriane Sarrasin (SOC) —

En quoi consiste la présente interpellation ? Critique-t-elle le tir sportif ? Non, je l’ai d’ailleurs pratiqué et enseigné pendant plusieurs années. Critique-t-elle les abbayes en tant que sociétés locales privées ? Appelle-t-elle à leur contrôle ? Remet-elle en question leur importance pour la vie locale ? Non plus. Mon interpellation questionne le lien qui, dans certaines communes vaudoises, existe entre les fêtes des écoles et les fêtes de ces sociétés de tir parfois encore réservées aux hommes, où les femmes sont réduites à un rôle symbolique, ni plus ni moins. La question peut certes interpeller, c’est le but d’ailleurs, mais elle intéresse différents médias et suscite des commentaires sur lesquels je ne reviendrai pas. Dans son article 10, la Loi sur l’école obligatoire (LEO) stipule que « l’école veille à l’égalité entre filles et garçons ». On sait que les modèles présentés aux enfants influencent les aspirations qu’ils forment pour leur vie future.

Pour cette raison, de nombreuses activités sont proposées dans les écoles pour que les filles et les garçons considèrent tous les métiers possibles et pas seulement ceux associés généralement à leur genre. Connaissant cette volonté du système scolaire, il est surprenant que, dans certaines communes, les enfants participent, via l’école, à des cortèges de sociétés de tir qui mettent en avant, d’une part, les compétences des hommes, en couronnant rois les meilleurs tireurs et, d’autre part, l’apparence physique des femmes en leur donnant un rôle de faire-valoir. L’égalité de genre, qu’elle soit au niveau financier ou des représentations offertes aux plus jeunes, est un sujet important, une priorité de l’action de nos autorités, me semble-t-il. Je me réjouis donc de lire l’interprétation que fait le Conseil d’Etat de cette situation.  

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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