24_REP_77 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Aliette Rey-Marion et consorts - Il est urgent de repenser les urgences dans toutes les régions du canton (24_INT_37).
Séance du Grand Conseil du mardi 8 octobre 2024, point 29 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJ'ai pris note des réponses fournies par le département concerné par mon interpellation. Je suis consciente des défis posés par la complexification des cas médicaux, le vieillissement de la population, l'augmentation du nombre de nouveaux habitants dans notre canton, ainsi que le manque de médecins, une problématique indéniable et difficile à gérer.
Lors de discussions avec certains médecins exerçant en cabinet de groupe, j'ai souvent posé la question suivante : « Pourquoi votre cabinet n'est-il pas ouvert plus tard le soir ou le week-end pour accueillir vos patientes et patients en cas d'urgence ? » La réponse qui revient systématiquement est que cela entraîne des coûts trop élevés. Voici peut-être une piste à explorer pour Mme Ruiz.
Le Département de la santé et de l’action sociale encourage les patientes et patients à consulter leur médecin traitant ou à contacter la centrale téléphonique des médecins de garde (CTMG) pour obtenir des conseils, ou encore à se rendre dans une pharmacie avant de se diriger systématiquement vers les urgences. Il est à saluer que ces initiatives aient permis de constater une diminution de 28,1 % des visites aux urgences.
J'encourage le Département de la santé et de l’action sociale à poursuivre ses investigations pour trouver des solutions efficaces et moins stressantes pour tous les acteurs impliqués. Des services tels que les équipes mobiles d'urgence (EMU), les maisons de santé, les assistants en cabinets médicaux et le programme InvestPro sont déjà des pistes explorées qui portent des fruits positifs. Je suis consciente que cette tâche est loin d'être simple.
Je remercie le département de continuer à mener des échanges réguliers intercantonaux, y compris avec le canton de Fribourg, afin de dégager d'autres pistes d'amélioration pour le modèle de garde vaudoise. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude au Conseil d'Etat pour ses réponses.
La discussion est ouverte.
En tant que médecin de premier recours et ayant été engagé jusqu'à récemment dans le service de la garde régionale, je souhaite apporter quelques précisions en réponse à l'interpellation de notre collègue Aliette Rey-Marion. Il est essentiel de rappeler que nous parlons ici des urgences non vitales, et non de celles relevant de la filière du 144.
Je tiens à souligner le travail accompli depuis de nombreuses années entre le Département de la santé et de l’action sociale et la Société vaudoise de médecine (SVM) pour trouver les solutions les plus adaptées afin de répondre à la demande en matière d'urgences non vitales. J’appartiens à une génération de médecins où chaque citoyen pouvait bénéficier d’un médecin généraliste attitré, accessible tous les jours de la semaine, y compris la nuit. Cependant, les temps ont changé. Nous manquons désormais de médecins de premier recours, et ceux qui exercent ne travaillent souvent qu'à temps partiel, ce qui rend difficile la prise en charge de gardes nocturnes et de week-ends.
Des solutions innovantes émergent, telles que les maisons de santé, les équipes mobiles d’urgence pilotées par des infirmières, ainsi que des permanences, comme celles du pôle régional du Nord-Vaudois à l’entrée de l’hôpital, ou des projets similaires au sein de l'ensemble hospitalier de la Côte, à Vevey ou aux HRC. Pour que ces initiatives soient viables, il est crucial d'assurer un nombre suffisant de consultations d'urgence pendant les horaires proposés. Autrefois, les gardes du samedi généraient souvent entre 20 et 30 consultations par jour. Aujourd'hui, un médecin généraliste en disponibilité pour ses patients ne reçoit guère que 4 ou 5 consultations, ce qui pose effectivement des problèmes de rentabilité.
Dans des régions rurales comme la Broye ou le Gros-de-Vaud, la viabilité des permanences serait compromise, sauf si un hôpital périphérique ouvre de telles structures. C'est pourquoi il est recommandé aux patients pouvant se déplacer de se rendre dans ces permanences, dans des pharmacies ou dans des centres d'urgence situés à proximité des hôpitaux. Il est également important de rappeler qu'il existe des équipes mobiles et une garde de médecins qui se déplacent à domicile pour les patients non déplaçables.
La situation a indéniablement évolué ces dernières décennies. Le Département de la santé et de l’action sociale et la SVM s'efforcent continuellement d'améliorer cette situation, mais il n'existe pas de solution miracle ; chaque canton cherche à développer des réponses qui s'adaptent à l'évolution des besoins.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.