22_POS_63 - Postulat Nicola Di Giulio et consorts - Des machines à sous à tuer le temps ayant remplacé les puzzles, les flippers et les mots croisés. Une sensibilisation aux addictions des jeux d’argent semble importante. (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 15 novembre 2022, point 7 de l'ordre du jour

Texte déposé

J’aimerais braquer les projecteurs sur l'addiction aux jeux d'argent et plus particulièrement sur nos jeunes post-ados. En effet, ils seraient jusqu'à 4 fois plus vulnérables que les adultes, ce qui n'est pas sans poser des problèmes de décrochage scolaire, de dépression, voire d'isolement, ceci à un âge où ils devraient penser à leurs études, leur apprentissage et leur avenir.

 

Les classes sociales les moins favorisées se retrouvent à être les plus touchées par ces jeux d'argent, car elles ont foi en un geste du hasard qui pourrait les enrichir miraculeusement. Ceci n'aide pas à entrer dans la vie active ou aux études de la meilleure des manières. Il faut dire que le marketing agressif des sociétés, qui cible particulièrement cette catégorie de population, en sponsorisant notamment les clubs de foot et leurs publicités sur les maillots, ne facilite pas la vie des personne fragiles et habituées à "jouer" sur toutes sortes de plateformes en ligne depuis leur plus jeune âge.

 

Arrivée à l'âge adulte cette addiction, devenue trop souvent pathologique, entraîne d’innombrables malheurs, souvent comparables à ceux générés par l’alcoolisme et la toxicomanie : ruine des finances personnelle et familiales – dissentions de couples – violences conjugales – divorce – baisse de rendement professionnel – perte d’emploi et de logement – poursuites – mise sous tutelle - voire commission de délits, dans certains cas.

 

Au final, les gens qui se seront endettés à cause de cette addiction, tomberont au social, devront être aidés par les collectivités et traîneront un boulet financier durant toute leur vie, ou au moins jusqu’à extinction de leurs dettes. Donc la présence de casinos sur sol vaudois et en ligne est de nature à faire augmenter nos budgets sociaux, sans aucune nécessité réelle et je pense que nous devons tout faire pour préserver notre canton de ce fléau.

 

Par rapport aux problèmes évoqués ci-dessus, il apparaît que la Loi fédérale sur les jeux d’argent (LJAr) mise en vigueur le 1er janvier 2019, soit peu efficace et difficile à appliquer. Bien que cette loi interdise les jeux d’argent aux personnes âgées de moins de 18 ans, dans les établissements ou en ligne, il y a de nombreuses possibilités de la contourner, notamment avec des moyens informatiques qui évoluent beaucoup plus rapidement que nos lois. De plus, nombreuses sont les sociétés de jeux en ligne étrangères qui sont accessibles aux Suisses, faute d’intervention efficace de la Confédération à leur encontre.

 

Une fois de plus, il est de la responsabilité de nos exécutifs de tout faire pour que nos jeunes ne tombent pas dans cette infernale spirale du jeu d'argent qui hypothéquera leur vie entière. Ce n’est pas à l’Etat de compenser financièrement le manque de raison et de prévoyance des addicts, mais il peut aider à les prévenir.

 

Je crois en l'école de l'inclusion et non pas de l'exclusion. C'est pour cette raison qu'il serait judicieux d’organiser au niveau cantonal ce levier scolaire pour protéger notre jeunesse, et par là même continuer de construire notre société avec de futurs adultes responsables à qui nous aurons donné toutes les chances de réussir et de s'épanouir dans leur vie.

 

La mise en place de formation aux encadrants scolaires, pour détecter les enfants à risques, serait souhaitable.  Ils pourraient être à même de les prendre en charge et de les diriger vers les professionnels adaptés. On doit vraiment convaincre nos enfants que dans ces jeux, le casino est le seul gagnant.

 

Les concessions de ce type sont attribuées aux casinos pouvant réaliser un produit brut annuel de plus de 30 millions de francs avec son offre de jeux sur place.

 

C’est pourquoi au regard de ce qui précède, j'ai l'honneur de demander au Conseil d’État un rapport sur l’évolution des comportements de nos jeunes face à l’accès incitatif et facilité aux jeux d’argents en ligne et, selon la teneur du rapport, d’étudier l’opportunité d’instaurer une sensibilisation ciblée auprès des jeunes de notre canton.

 

 

 

Nicola Di Giulio

Député                                                                              

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Yannick MauryVER
Fabien DeillonUDC
Jean-François ThuillardUDC
Géraldine DubuisVER
Pierre ZwahlenVER
Philippe LinigerUDC
Nicolas GlauserUDC
Philippe JobinUDC
Sylvain FreymondUDC
José DurusselUDC
Yvan PahudUDC
Cédric WeissertUDC
Kilian DugganVER
Théophile SchenkerVER
Denis DumartherayUDC
Valérie ZoncaVER
Fabrice MoscheniUDC
Céline BauxUDC
Fabrice TannerUDC
Yann GlayreUDC
Pierre-Alain FavrodUDC

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Nicola Di Giulio (UDC) —

Des machines à sous et à tuer le temps ! Les machines à sous ont remplacé puzzles, flippers, mots croisés et j’en passe. Une sensibilisation aux addictions aux jeux d’argent semble importante, surtout pour notre jeune génération qui serait jusqu’à quatre fois plus vulnérable que nous autres adultes. Cet état de fait n’est pas sans poser de problèmes, notamment de décrochage scolaire, de dépression, voire d’isolement, à un âge où nos jeunes devraient plutôt penser à leurs études, à leur apprentissage et à leur avenir. La présence de casinos sur sol vaudois, mais également en ligne, est de nature à faire augmenter nos budgets sociaux sans aucune nécessité réelle. Aujourd’hui, je pense que nous devrions tout faire pour préserver notre canton.

Bien que la loi interdise les jeux d’argent aux personnes âgées de moins de 18 ans dans des établissements ou en ligne, il existe bien entendu de nombreuses possibilités de la contourner et notamment avec des moyens informatiques qui évoluent beaucoup plus rapidement que nos lois. Or, je crois en l’école de l’inclusion et non à l’exclusion. C’est pour cette raison qu’il serait judicieux d’organiser, au niveau cantonal, un levier scolaire afin de protéger notre jeunesse et rappeler à nos jeunes enfants que, finalement, le casino est le seul gagnant.

C’est pourquoi, au regard de ce qui précède, j’ai l’honneur de demander au Conseil d’Etat un rapport sur l’évolution des comportements de nos jeunes face à l’accès incitatif et facilité aux jeux d’argent en ligne ; et ensuite, selon la teneur du rapport, d’étudier l’opportunité d’instaurer une sensibilisation ciblée auprès des jeunes de notre canton.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

Retour à l'ordre du jour

Partager la page

Partager sur :