23_POS_55 - Postulat Nicola Di Giulio et consorts - « Qui se préoccupe de l’état de santé de nos policières et policiers ? » (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 22 août 2023, point 10 de l'ordre du jour

Texte déposé

Titre : « Qui se préoccupe de l’état de santé de nos policières et policiers ? »

 

Chez nos voisins français, 34 policiers et 14 gendarmes se sont suicidés en 2022, qu'en est-il de l'état de santé de la police sur notre canton ? Qui s’en préoccupe ?

 

A Lausanne, sur la façade du Centre autogéré, les accusations mensongères prétendant que les polices suisses exécutent impunément hommes de couleur innocents fleurissent.

 

A la gare de Morges, un individu agresse les policiers au couteau, les obligeant à faire usage d’une arme à feu.

 

A Lausanne, c’est un requérant d’asile qui attaque et blesse un agent au couteau.

 

Le métier de policier devient chaque jour plus dangereux et astreignant et le nombre d’interventions à l’endroit d’individus armés ne cesse d’augmenter.

 

Nos autorités tolèrent toujours plus de manifestations de rues illégales, de la part de groupuscules pour lesquels tous les prétextes sont bons pour se faire remarquer.

De même, on accorde des autorisations en trop grand nombre pour des manifestations sportives ou culturelles, en constante augmentation, mais qu’importe !

 

On fait revenir des agents qui ont déjà travaillé la nuit précédente et l’on coupe dans leurs congés ou vacances, pour que le bon peuple puisse se distraire. En aval, c’est bien entendu toute la famille du policier qui en pâtit. Le deal de rue ne cesse d’augmenter, mais la Commune de Lausanne vend du cannabis et veut créer un nouveau local d’injection.

 

Lorsqu’un trafiquant meurt peu après une intervention de police, certains opposants affichent volontiers l’acronyme ACAB sur leurs pancartes, n’hésitent pas à calomnier la police et induire des manifestations de rue, sans détenir la moindre parcelle d’un indice convainquant. Dans le cas Ben Peter, quelqu’un s’est-il soucié de la pression et la souffrance morale que ces 6 policiers innocents, qui viennent d’être acquittés ont subie durant 5 ans ? Quelqu’un a-t-il imaginé ce qu’a été leur vie de famille durant une demi-décennie ?

 

Qui les dédommagera ? On retrouve le même schéma à Bex ou à Morges où l’agent a dû faire usage de son arme, en état de légitime défense. Là encore les contradicteurs ont causé des désordres en ville, sans avoir aucune connaissance des faits. Ce genre de choses crée une pression importante dont personne ne semble se soucier au sein des Autorités.

 

Lors des assermentions, on entend régulièrement les politiciens, tous bords confondus, affirmer qu’ils appuient leur police, sans réserve. Cependant le  travail de police est toujours plus astreignant pour les motifs évoqués et ceci, ajouté aux horaires difficiles à concilier avec une vie de famille harmonieuse fait que les effectifs des corps de police ne cessent de diminuer. 

 

Enfin, au niveau salarial, il existe de nombreuses disparités, entre gendarmes vaudois ou policiers communaux, par exemple, alors qu’ils ont suivi la même formation à Savatan.

 

 

Conclusions :

 

Au vu de ces éléments qui sont de nature à porter gravement atteinte à la santé et à la vie familiale des serviteurs de l’ordre et de la sécurité publique, le présent postulat invite donc le Conseil d’État d’étudier lopportunitéd’initier une étude et de tirer un bilan au sujet de l’état de santé des policières et policiers cantonaux et communaux.

 

Nicola Di Giulio

Député UDC

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Fabrice TannerUDC
Jean-François ThuillardUDC
Sylvain FreymondUDC
Nicolas BolayUDC
Grégory BovayPLR
Jean-Rémy ChevalleyPLR
John DesmeulesPLR
Andreas WüthrichV'L
Yvan PahudUDC
Jacques-André HauryV'L
Philippe MiautonPLR
Jean-Luc BezençonPLR
Fabrice MoscheniUDC
Nicolas GlauserUDC
Denis DumartherayUDC
Yann GlayreUDC
Philippe LinigerUDC
Fabien DeillonUDC
Charles MonodPLR
Kilian DugganVER
Romain BelottiUDC
Cédric WeissertUDC
José DurusselUDC
Philippe JobinUDC
Gérard MojonPLR
Pierre-Alain FavrodUDC
Mathieu BalsigerPLR
Laurence BassinPLR
Philippe GermainPLR
Laurence CretegnyPLR
Pierre-André PernoudUDC
Graziella SchallerV'L
Maurice NeyroudPLR

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Nicola Di Giulio (UDC) —

Je déclare mes intérêts : je fais partie de cette institution. Le métier de policier devient chaque jour plus dangereux et astreignant, et le nombre d’interventions – vous le savez – à l’endroit d’individus armés ne cesse d’augmenter. Nos débonnaires autorités tolèrent – hélas ! – toujours plus de manifestations dans nos rues. Je m’interroge : combien de policiers, aujourd’hui, sont épuisés, voire « brûlés » au sein des corps de police ? Quelques exemples : à la Gare de Morges, un individu agresse des policiers au couteau. A Lausanne, c’est un requérant d’asile qui attaque et blesse un agent avec un couteau. Un peu plus loin de chez nous, à Annecy, c’est un migrant qui blesse gravement bébés et vieillards. Cela sans parler des effectifs chroniquement en baisse, des salaires disparates et des horaires difficiles. Alors oui, il y a de quoi finir « brûlé » !

Le moment me semble opportun, surtout au terme de l’affaire Mike Ben Peter. Quelqu’un s’est-il soucié de la pression et de la souffrance morale que les six policiers innocents qui viennent d’être acquittés ont subies pendant cinq ans ? Quelqu’un a-t-il imaginé ce qu’a été leur vie de famille durant une demi-décennie ? Aujourd’hui, il est plus que temps qu’un véritable débat s’engage sur le fond, au Parlement, dans les médias et auprès de la population, car il est également grand temps de reconnaître que les forces de l’ordre accomplissent un travail de qualité. Maltraités de diverses manières – comme le montre encore un exemple à Lausanne où l’on peut lire depuis plusieurs mois, sur la façade du Centre autogéré, des accusations mensongères qui prétendent que des polices suisses exécutent impunément des hommes de couleur – nos policiers, plus que toute autre profession, se font cavalièrement accuser de tout et de n’importe quoi, mais surtout bien souvent de racisme. Est-ce l’asphyxie judiciaire qui maltraite les forces de l’ordre et les tribunaux en raison d’un Code de procédure pénale devenu incroyablement complexe ? Est-ce l’augmentation de la consommation de cannabis, qui explose, car il y a davantage de dealers dans nos rues, aujourd’hui, que de policiers ? Bref, promouvoir un discours anti-police accentue les divisions et entrave les efforts pour une société plus sûre et plus équitable pour tous. C’est pourquoi je me soucie grandement de l’institution et je demande au Conseil d’Etat vaudois de tirer un bilan sur l’état de santé de nos policières et policiers cantonaux et communaux.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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