21_POS_38 - Postulat Léonard Studer et consorts - Pour renforcer la protection des narcisses dans nos prairies (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 29 juin 2021, point 31 de l'ordre du jour

Texte déposé

Narcissus radiiflorus est une très jolie plante qui, dans notre canton, fleurit en mai dans quelques prairies de la Riviera, du Pays d'Enhaut et du Jura. Cette floraison est un ravissement et attire chaque printemps de très nombreux promeneurs dans les préalpes vaudoises. Ces prairies à narcisses sont un trésor de notre canton. Malheureusement, année après année, on constate le déclin de ces fleurs.

 

Les pressions sur les prairies à narcisses sont nombreuses. Il y a la fauche, le pâturage en pleine période de floraison, les promeneurs au sens civique peu développé qui cueillent "malgré tout" cette plante, l'avancée de la forêt et, bien sûr, les changements climatiques.

 

Le déclin est sérieux et l'espèce est désormais considérée comme potentiellement menacée. Si l'on continue sur cette voie, l'espèce risque de devenir vulnérable, en danger ou au bord de l'extinction. Heureusement, nous n'y somme pas encore mais il est temps de réagir !

 

Quelques efforts de protection sont entrepris depuis quelques années. Il faut citer ici la réponse du Conseil d'Etat en février 2021 à la question orale d'Olivier Epars à ce sujet. En particulier, « [grâce à l'article 42 du règlement sur l’agro-écologie,] le service (DGAV) peut accorder une aide financière portant sur les frais d'étude de projets permettant la sauvegarde d'un patrimoine paysager rural typique, tels que les prairies à narcisses ou riches en orchidées".

 

Toutefois ce qui est actuellement fait en ce domaine repose essentiellement sur des démarches volontaires des exploitants de ces prairies. Cela peut être soutenu par l'Etat ou par quelques communes. Mais, la situation est assez sérieuse pour qu'on ne puisse pas se contenter de quelques mesures de protection légères. Aujourd'hui, face à ce déclin continu, il s'agit de se montrer plus volontaire et actif. Ainsi nous demandons au Conseil d'Etat d'étudier la faisabilité:


1) d'établir un inventaire complet et récurrent des prairies à narcisses dans le canton
2) de mettre en oeuvre des mesures de protection de ces prairies
3) de renforcer le soutien aux exploitants de ces prairies afin que les mesures de protection ne les impactent pas excessivement

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Felix StürnerVER
Anne-Laure Métraux-BotteronVER
Vincent KellerEP
Taraneh AminianEP
Blaise VionnetV'L
Rebecca JolyVER
Yves PaccaudSOC
Sabine Glauser KrugVER
David RaedlerVER
Anne Baehler Bech
Muriel ThalmannSOC
Stéphane MontangeroSOC
Jean-Louis RadiceV'L
Cendrine CachemailleSOC
Andreas WüthrichV'L
Cédric EchenardSOC
Séverine EvéquozVER
Cloé PointetV'L
Olivier Epars
Nathalie JaccardVER
Elodie LopezEP
Jean-Marc Nicolet
Alice GenoudVER

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Léonard Studer —

Avec mes collègues, j’ai déposé un postulat afin de renforcer la protection des narcisses dans nos prairies. Si vous avez eu l’occasion de vous promener dans les Préalpes, au mois de mai, vous aurez vu de magnifiques prairies à narcisses. En réalité, les botanistes qui étudient cette plante estiment que la situation n’est guère glorieuse et que les prairies à narcisses sont en déclin. Dans le canton de Vaud, les narcisses sont un symbole assez fort et qui compte, mais pourtant et malgré cela, les narcisses potentiellement menacés inquiètent les botanistes. Le temps d’agir pour protéger ces fleurs me semble donc venu et c’est pourquoi, par ce postulat, je vous propose trois points.

  1. Procéder à un inventaire complet et récurrent, pour lequel il est possible de s’appuyer sur ce qui se fait déjà en partie dans certaines associations de sauvegarde de la nature. Elles font un travail excellent et pourraient être mandatées pour cela.
  2. Prendre des mesures de protection utiles et efficaces. Je n’ai pas envie d’en faire ici la liste, car je préfère laisser la parole aux spécialistes qui ont bien étudié le problème depuis de nombreuses années et sauront nous aiguiller sur ce sujet.
  3. Il est déjà certain que les mesures, quelles qu’elles soient, impacteront l’agriculture dans les Préalpes, ce qui nous amène au troisième point. S’occuper de l’impact des mesures sur les agriculteurs, qui ne peut être ignoré. Il faut trouver le moyen de les aider, de manière qu’ils travaillent aussi à la protection des narcisses.

Ce postulat est déposé afin de faire un pas de plus, pour aller au-delà des initiatives personnelles. En effet, aujourd’hui, la protection des narcisses passe essentiellement par des initiatives personnelles, alors que quelques communes aident un peu, mais sans faire grand-chose. Il faudrait maintenant une démarche plus soutenue et plus efficace. Ce postulat demande une démarche qui manifeste la volonté de notre canton de protéger le trésor botanique qu’est le narcisse des poètes.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 députés, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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