23_REP_125 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Hadrien Buclin et consorts - Nouveau casino dans l’agglomération lausannoise : une perspective inconciliable avec une réelle politique de prévention des risques liés aux jeux d’argent (23_INT_80).
Séance du Grand Conseil du mardi 7 mai 2024, point 27 de l'ordre du jour
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe remercie le Conseil d'Etat pour la réponse à cette interpellation même si, sur le fond, la réponse ne me satisfait pas. Je retiens que le canton a la compétence de s'opposer à l'implantation d'un deuxième casino dans le canton, en plus de celui de Montreux. Le fait qu'il y ait aujourd'hui une nouvelle implantation, soit l’ouverture d'un deuxième casino annoncée, résulte bien d'un choix politique. Ce choix est de faire primer la liberté commerciale sur les enjeux de santé publique et de prévention du jeu excessif. Je regrette personnellement ce choix, un casino dans le canton étant largement suffisant, surtout compte tenu des dégâts occasionnés par l'addiction au jeu qui touche des personnes souvent de conditions modestes, qui souffrent d'un certain isolement social et qui sont des proies pour les casinos ou les autres formes de jeux d'argent. Je regrette donc que le canton n'ait pas choisi de faire primer la prévention du jeu et les enjeux de santé publique sur l'activité commerciale d'un nouveau casino.
D'un point de vue strictement comptable, l’implantation d’un deuxième casino n’est pas forcément une bonne affaire. En effet, si on prend en compte tant les coûts de la prévention et du traitement et de la prise en charge des personnes souffrant du jeu excessif que le programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu et le centre du jeu excessif présent au sein du CHUV, on s’aperçoit que les coûts engendrés par ce dispositif sont supérieurs aux recettes versées par la Loterie Romande au canton. D’un point de vue comptable, il ne s’agit pas d’une bonne opération pour le canton, même si cet enjeu financier passe après les souffrances humaines générées par ce jeu à risque. Je regrette donc l’absence d’opposition à l'ouverture, surtout en région lausannoise. Cette implantation touchera de nouveaux publics, notamment les jeunes et ce n'est pas un développement souhaitable pour l'agglomération lausannoise.
La discussion est ouverte.
Il y a quelques semaines, sur le même sujet, je vous avais demandé si, lorsque le seigneur accorde sa grâce au croyant, ce dernier était obligé de l'accepter – en allusion au fait que la Confédération avait octroyé un casino au canton de Vaud. Cette fois, la réponse du Conseil d'Etat est claire, M. Buclin vient de le relever. Le canton de Vaud aurait pu clairement s'opposer à ce deuxième casino, ce qu’il n’a pas fait ; je le regrette. A l'appui de ces casinos, comme de la Loterie Romande, on nous dit « oui, mais ce sont des lieux de jeux contrôlés et, au fond, les gens admis comme clients sont mieux protégés, que si on laissait la jungle s’y dérouler aux alentours ». Pour les jeux d’argent, cet argument ne me convainc pas beaucoup, mais je signale à la gauche qu’il s’agit exactement du même type d’argument qu'elle utilise pour la distribution de cannabis contrôlée par l'État.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.