23_INT_120 - Interpellation Théophile Schenker et consorts - Sanglier ou jument, il faut savoir faire la différence (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 22 août 2023, point 9 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le jeudi 8 juin dernier, à Bonvillars, une jument portante a été abattue par un chasseur, qui l’a confondue avec… un sanglier !

Deux jours plus tôt, le 6 juin, c’est un photographe animalier qui s’est retrouvé à plusieurs reprises dans la ligne de mire d’un chasseur dans la réserve des Grangettes. Par peur d’être pris pour du gibier, il n’a pas osé bouger avant le départ du chasseur et est resté bien plus tard que prévu.

 

Ces deux événements à deux jours d’intervalle ont légitimement de quoi interpeler, même effrayer une partie de la population. Si un sanglier peut être confondu avec une jument, alors une bécasse peut être confondue avec un chien, ou encore un renard avec un enfant.

 

Ose-t-on se promener en forêt sans craindre d’être pris pour cible ? Ou devrait-on porter des vêtements jaunes fluorescents pour rester en sécurité face à l’inconscience d’une minorité ? Les tirs sans identification préalable de la cible sont-ils monnaie courante ? On peut bien imaginer que dans une grande majorité des cas, lorsqu’il ne s’agit pas d’une jument, ces cas passent sous les radars.

 

Alors que l’on entend beaucoup parler de craintes des attaques de loup sur l’homme, il semble utile de rappeler qu’un promeneur ou une promeneuse risque bien davantage d’être victime d’un accident de chasse… Dès lors, sans tomber dans une paranoïa, il convient de s’assurer que toutes les mesures utiles sont prises afin de limiter ce risque. Il est à noter que dans le cas de Bonvillars, le permis de chasse a été retiré immédiatement après l’accident.

 

Ces événements rappellent également à quel point il est important que les chasseurs soient en pleine possession de leurs moyens pour pratiquer leur activité, c’est-à-dire notamment sans alcool dans le sang. Pour le moment, il n’existe pas de base légale pour interdire la consommation d’alcool pendant la chasse. Dans sa réponse à l’interpellation Claire Richard « Zéro pour mille pour les chasseurs : pour une sécurité accrue de tous les usagers de la forêt » (19_INT_397), le Conseil d’Etat a toutefois précisé que « En cas d’accident lors de l’exercice de la chasse, une enquête est ouverte par le Ministère public et la Police cantonale procède à un contrôle systématique du taux d’alcoolémie ».

 

Les cosignataires souhaitent ainsi poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  • Dans le cas de Bonvillars, le Conseil d’Etat peut-il confirmer qu’un contrôle du taux d’alcoolémie a été effectué par la Police cantonale ?
  • De manière générale, quel protocole de tir est enseigné par la Diana pour limiter les risques d’accident ?
  • Quelles mesures sont prises, notamment via les protocoles de tir enseignés, pour éviter que les chasseurs puissent se tromper de cible et tirer un mauvais animal, voire pire ?
  • Quelles mesures sont prises, notamment via les protocoles de tir enseignés, pour éviter de faire courir des risques aux promeneurs et aux professionnel·le·s de terrain ?
  • Quelles mesures sont prises, notamment via les protocoles de tir enseignés, pour éviter de faire courir des risques aux photographes animaliers, souvent bien camouflés ?
  • Quelles conditions figurent dans les règlements ou directives pour chasser à l’aube ou au crépuscule, soit « entre chien et loup » ?

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Alberto MocchiVER
Céline MisiegoEP
Mathilde MarendazEP
Martine GerberVER
Didier LohriVER
Felix StürnerVER
Pierre FonjallazVER
Nathalie JaccardVER
Yves PaccaudSOC
Yolanda Müller ChablozVER
Muriel ThalmannSOC
Alice GenoudVER
Pierre ZwahlenVER
Yannick MauryVER
Valérie ZoncaVER
Nathalie VezVER
Laurent BalsigerSOC
Claude Nicole GrinVER
Sébastien HumbertV'L
Monique RyfSOC
Julien EggenbergerSOC
Vincent BonvinVER
Hadrien BuclinEP
Joëlle MinacciEP

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Théophile Schenker (VER) —

En juin dernier, la presse relatait deux événements pour le moins inquiétants liés à la chasse :

  1. Le 6 juin dernier, un photographe animalier s’est retrouvé à plusieurs reprises dans la ligne de mire d’un chasseur dans la réserve des Grangettes. Il n’a pas osé bouger jusqu’au départ du chasseur et est resté bien plus tard que prévu, par peur d’être pris pour du gibier.
  2. Deux jours plus tard, le 8 juin, un chasseur abattait une jument portante, à Bonvillars, en la confondant avec un sanglier…

Je souhaite donc poser quelques questions au Conseil d’Etat afin de m’assurer que les mesures utiles sont prises, notamment dans le cadre de la formation des chasseurs par la Diana ou dans le cadre des directives qui concernent la chasse à l’aube ou au crépuscule, pour que chacun et chacune puisse continuer à se promener en forêt l’esprit tranquille, sans besoin d’un gilet fluorescent.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

Retour à l'ordre du jour

Partager la page

Partager sur :