23_INT_157 - Interpellation Sébastien Humbert et consorts au nom du groupe Vert'libéral - Contradiction n°2 – du « tourisme durable » pas durable (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 31 octobre 2023, point 3 de l'ordre du jour

Texte déposé

Vivons heureux et plein de contradictions !

« On a un bien joli canton :
Des veaux, des vaches, des moutons »

et même de belles contradictions

 

Voici le vers que l’on pourrait ajouter à la Venoge de Jean Villars-Gilles.

En effet, nous constatons que le Canton de Vaud vit (consciemment, ou non) en pleines contradictions sur plusieurs questions. Dès lors, nous nous permettrons d’interroger le Gouvernement lorsqu’il nous semble que les contradictions sont telles qu’elles méritent d’être interrogées, diminuées voire abolies.

 

Le Canton de Vaud a lancé en septembre 2023 une grande offensive afin d’améliorer la promotion touristique du canton en mettant l’accent sur la durabilité. Nous saluons cette démarche favorable aux acteurs du tourisme vaudois et – sur le papier – favorable au développement durable.

En effet, la Conseillère d’Etat Isabelle Moret - en charge de l'économie – a dit souhaiter faire du canton « une destination de référence en matière de tourisme durable ». Sur le site dédié, on peut même lire que « La durabilité est au cœur de la stratégie de la promotion du Canton de Vaud »[1].

 

Cependant, lors de la présentation de cette campagne, on apprend que les marchés ciblés se déclineront du côté alémanique, mais aussi sur d'autres marchés clés comme la France, l'Italie, l'Allemagne, le Bénélux, le Royaume-Uni, l'Amérique du Nord et le Moyen-Orient.[2]

Si les pays européens peuvent facilement accéder à nos infrastructures touristiques en train, la désignation des deux derniers marchés-cibles rentre en complète contradiction avec les objectifs de réduire les émissions de CO2 de moitié d’ici 7 ans.

 

Dès lors, nous avons le plaisir de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :

 

  • Comment le Conseil d’Etat peut-il, dans le même temps, vouloir baisser les émissions de CO2 tout en augmentant l’arrivée de touristes en provenance de destinations qui ne peuvent arriver ici autrement qu’en avion ?
  • Le Conseil d’Etat a-t-il soumis au préalable son projet de développement touristique à l’Office Cantonal de la Durabilité et du Climat qui est sensé assuré la « coordination des politiques de durabilité et climatique du Conseil d'Etat » ?
  • Si ce projet a été soumis au préalable à l’Office Cantonal de la Durabilité et du Climat, quelle a été sa recommandation ?
  • Si non, pourquoi?
  • Le Conseil d’Etat ne devrait-il pas allouer ses moyens au développement du marché intérieur (Suisse-alémanique en particulier) et aux pays limitrophes en mettant l’accent sur les accès possibles en train plutôt que de viser des pays plus éloignés ?

 

Nous remercions le Conseil d’Etat de l’accueil qu’il réservera à ces questions.

Sébastien Humbert, au nom du groupe Vert’libéral

 

[1] https://www.vaud.ch/durabilite/

[2] https://www.pme.ch/latest-news/2023/09/15/vaud-veut-ameliorer-sa-notoriete-et-son-attractivite-637339

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Théophile SchenkerVER
Aurélien DemaurexV'L
Yannick MauryVER
Valérie ZoncaVER
Jean-Louis RadiceV'L
Cendrine CachemailleSOC
Joëlle MinacciEP
Jacques-André HauryV'L
Hadrien BuclinEP
Felix StürnerVER
Kilian DugganVER
Laurent BalsigerSOC
Blaise VionnetV'L
Graziella SchallerV'L
Oscar CherbuinV'L
Didier LohriVER
Anna PerretVER
Jerome De BenedictisV'L
David VogelV'L
David RaedlerVER
Sylvie PodioVER
Martine GerberVER

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Sébastien Humbert (V'L) —

Plus personne ne remet sérieusement en question l’urgence climatique. Le canton de Vaud a lancé une offensive afin d’améliorer la promotion touristique en mettant l’accent sur la durabilité. Nous saluons cette démarche favorable aux acteurs du tourisme vaudois et – sur le papier – « favorable au développement durable. » Mais qu’en est-il en pratique ? On apprend que les marchés ciblés sont limitrophes, mais aussi l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. Si les Européens peuvent facilement venir en train, promouvoir notre canton en Amérique du Nord et au Moyen-Orient est en complète contradiction avec les objectifs du canton de réduire nos émissions de CO2 de moitié d’ici 7 ans.

  • Comment le Conseil d’Etat peut-il, dans un même temps, vouloir baisser les émissions de CO2 tout en augmentant l’arrivée de touristes en provenance de destinations d’où l’on ne peut arriver ici autrement qu’en avion ?
  • Ce projet a-t-il été soumis au préalable à l’Office cantonal de la durabilité et du climat, qui est sensé assurer la « coordination des politiques de durabilité et climatique du Conseil d’Etat » ? Si oui, quelle a été sa recommandation ? Et sinon pourquoi ?
  • Ne devrions-nous pas allouer nos moyens au développement du marché intérieur – la Suisse – et aux pays limitrophes, en mettant l’accent sur les accès possibles en train, plutôt que viser des pays plus éloignés d’où l’on ne peut venir qu’en avion ?

Nous remercions le Conseil d’Etat des réponses qu’il nous apportera.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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