23_INT_77 - Interpellation Pierre Dessemontet et consorts - Horaires CFF 2025 et dégradation de l’accessibilité croisée entre arcs lémanique et jurassien : que compte faire le conseil d’état ? (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 23 mai 2023, point 3 de l'ordre du jour

Texte déposé

Depuis quarante ans, l’amélioration constante des liaisons, notamment ferroviaires, entre la ville d’Yverdon-les-Bains, et avec elle le Nord Vaudois et l’ensemble de l’arc jurassien, et l’arc lémanique ont joué un rôle fondamental dans la « sortie de crise » de la région suite aux débâcles industrielles des années 1970 et 1980. Ces dernières années, Yverdon-les-Bains a ainsi gagné plus de 5'000 habitantes et habitants, ainsi que 4'000 emplois. Il ne fait aucun doute que l’amélioration des liaisons ferroviaires avec l’arc lémanique ont dopé démographiquement et économiquement la région, et pour être responsable de l’économie de la ville-centre, je sais à quel point l’argumentation « à 22 minutes de Lausanne, à moins d’une heure de Genève, en liaison directe avec l’aéroport de Genève-Cointrin » porte lorsqu’il s’agit de promouvoir la place yverdonnoise et celle du nord vaudois.


Or, les annonces faites par le CFF en date du 5 mai dernier concernant l’horaire 2025 portent un coup très dur à la qualité des liaisons entre l’arc jurassien et l’arc lémanique, Yverdon-les-Bains étant en première ligne de cette dégradation. Qu’on en juge :


- Dès décembre 2024, Yverdon-les-Bains perdra sa liaison non-stop avec Lausanne. Ce trajet sera en outre rallongé d’au moins quatre minutes, avec arrêt systématique à Renens. L’allongement de ce trajet est plus important encore pour les autres villes du pied du Jura.

 

- Yverdon-les-Bains, et avec elle l’ensemble des villes de l’arc jurassien, perdra la relation directe avec Morges et Genève. Ce trajet, outre qu’il comportera désormais un transbordement, au sujet du confort et de la fiabilité duquel nous n’avons aucune assurance, sera rallongé d’au moins onze minutes.

 

- Yverdon-les-Bains, et avec elle l’ensemble des villes de l’arc jurassien, perdra sa relation directe à l’aéroport de Genève-Cointrin, alors que celle à l’aéroport de Zurich-Kloten sera maintenue.

 

Qui plus est, l’ensemble de ces dégradations, annoncées pour une durée minimale de dix ans, sont clairement pérennes. Elles vont avoir un effet structurel sur l’attractivité, tant économique que démographique, de nos villes et de nos régions à qui on reproche déjà trop souvent leur modestie et leur manque de dynamisme, tout en habituant pour longtemps une région entière à une qualité diminuée de sa desserte en transports publics, au profit direct du transport individuel, ce qui entre en contradiction avec les objectifs déclarés du plan climat cantonal.


Fort de ce qui précède, j’ai l’honneur d’interpeller le conseil d’état sur les points suivants :


1. Le Conseil d’Etat estime-t-il acceptables les changements d’horaires annoncés le 5 mai dernier par les CFF et qui péjorent l’accessibilité de très nombreuses localités vaudoises et de Suisse occidentale, prétéritant en particulier les liaisons entre l’arc lémanique et l’arc jurassien ?

 

2. Si oui, de quelle manière le conseil d’état compte-t-il pallier aux effets, notamment économiques, démographiques et environnementaux, de la dégradation annoncée et pérenne de ces relations ferroviaires ?

 

3. Si non, de quelle manière et avec quels alliés le conseil d’état compte-t-il intervenir auprès des CFF afin d’obtenir la correction ou l’annulation de toute ou partie des mesures annoncées ?

Je remercie d’avance le conseil d’état de son attention, de ses réponses, et de son travail.

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cédric RotenSOC
Yves PaccaudSOC
Josephine Byrne GarelliPLR
Vincent BonvinVER
Alexandre BerthoudPLR
Felix StürnerVER
Julien EggenbergerSOC
Valérie InduniSOC
Isabelle FreymondIND
Laurent BalsigerSOC
Olivier PetermannPLR
Grégory BovayPLR
John DesmeulesPLR
Denis CorbozSOC
Yannick MauryVER
Vincent JaquesSOC
Sébastien PedroliSOC
Carole SchelkerPLR
Vincent KellerEP
Martine GerberVER
Carine CarvalhoSOC
Fabrice TannerUDC
Romain PilloudSOC
Sylvain FreymondUDC
David VogelV'L
Patrick SimoninPLR
Monique RyfSOC
Carole DuboisPLR
Blaise VionnetV'L
Jessica JaccoudSOC
Cendrine CachemailleSOC
Claude Nicole GrinVER
Muriel ThalmannSOC
Jean-Daniel CarrardPLR
Marc VuilleumierEP
Oriane SarrasinSOC
Yvan PahudUDC
Amélie CherbuinSOC
Elodie LopezEP
Alice GenoudVER
Michael WyssaPLR
David RaedlerVER
Sabine Glauser KrugVER
Philippe GermainPLR
Sébastien CalaSOC
Sandra PasquierSOC
Céline MisiegoEP
Jean TschoppSOC
Mathilde MarendazEP
Anna PerretVER
Jean-Franco PaillardPLR
Théophile SchenkerVER
Kilian DugganVER

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Pierre Dessemontet (SOC) —

Je déclare mes intérêts : j’interviens non seulement en tant que député, mais également comme syndic d’Yverdon-les-Bains et président du réseau des villes de l’Arc jurassien qui regroupe 14 communes s’étalant de Le Chenit à Delémont. Le 5 mai dernier, les CFF ont annoncé une dégression significative et à long terme de la liaison entre les villes de l’Arc jurassien et de celles de l’Arc lémanique, à la surprise générale des premières concernées tenues à l’écart des discussions et non consultées. A l’exemple d’Yverdon-les-Bains, la dégradation de la relation ferroviaire est lourde, avec une perte de la liaison non-stop avec Lausanne et un allongement du trajet. On note également la perte de la liaison directe avec Morges et Genève, avec la nécessité d’un changement annoncé comme problématique et un fort allongement du temps de parcours. Enfin, il y a aussi la perte de la liaison directe avec Genève-aéroport. On notera par ailleurs que la liaison avec Zurich Kloten est maintenue.

Pour d’autres villes affectées – au premier rang desquelles Morges – la situation est encore pire. Ces dégradations sont en plus annoncées pour le long terme, puisqu’elles devraient durer au moins dix ans. En termes de développement territorial, il ne fait aucun doute que l’amélioration de l’accessibilité joue un rôle majeur dans l’attractivité des lieux. Par exemple, le brusque développement d’Yverdon-les-Bains de 5000 habitants et de 4000 emplois supplémentaires depuis 2008 est consécutif à l’amélioration de son attractivité et accessibilité ferroviaire. A l’inverse, la disparition de la ligne directe Arc jurassien-Arc lémanique occidental va avoir des répercussions immédiates et évidentes sur l’attractivité de notre région au sens large. Ces mesures auront donc un effet structurel sur l’attractivité de notre région, raison pour laquelle, avec 53 cosignataires issus de tout l’hémicycle, nous posons les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  1. Le Conseil d’Etat estime-t-il acceptables les changements d’horaires annoncés le 5 mai dernier par les CFF et qui péjorent l’accessibilité de très nombreuses localités vaudoises et de Suisse occidentale, prétéritant en particulier les liaisons entre l’Arc lémanique et l’Arc jurassien ?
  2.  Si oui, de quelle manière le Conseil d’Etat compte-t-il pallier les effets – notamment économiques, démographiques et environnementaux – de la dégradation annoncée et pérenne de ces relations ferroviaires ?
  3. Si non, de quelle manière et avec quels alliés le Conseil d’Etat compte-t-il intervenir auprès des CFF afin d’obtenir la correction ou l’annulation de toute ou partie des mesures annoncées ?

Je remercie d’avance le Conseil d’Etat pour son attention, ses réponses et de son travail.

M. Laurent Miéville (V'L) — Premier vice-président

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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