22_REP_205 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Oriane Sarrasin et consorts au nom du Groupe Socialiste - “Non ma fille, tu ne seras pas roi”. L’école obligatoire peut-elle être impliquée dans des événements sexistes ? (22_INT_136).
Séance du Grand Conseil du mardi 27 août 2024, point 24 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse, bien que je ne la trouve que partiellement satisfaisante. En la lisant, j’ai eu le sentiment que le Conseil d’Etat cherche à ménager « la chèvre et le chou », qu’il veut apparaître moderne sans froisser les plus traditionalistes. Dans sa réponse, il reconnaît en effet que certaines traditions peuvent véhiculer des images discriminantes à l'égard des femmes, mais au lieu d’interroger ces traditions, il préfère en rejeter la responsabilité sur le milieu scolaire. Pour reprendre ses mots, « il ne s'agit pas d’interdire la participation des élèves à l’ensemble des activités ou événements liées à la culture ou aux traditions » dès lors que certains éléments peuvent contredire les objectifs d'égalité de l’école. La solution proposée est « d'outiller les élèves pour développer leur regard critique (…) en vue de repérer les éléments en contradiction avec les valeurs prônées par l'école », une tâche attribuée aux enseignantes et enseignants. En d’autres termes, il semble que le Conseil d’Etat accepte le caractère potentiellement sexiste de certaines traditions, mais laisse aux enseignants le soin d’expliquer et de contextualiser ces pratiques.
Comment les enseignantes et enseignants peuvent-ils et elles développer concrètement ce regard critique chez les élèves ? Quels soutiens l'Etat prévoit-il pour les aider dans cette tâche ? Y aura-t-il une obligation d'avertissement lorsque des élèves participent à des événements de société excluant des personnes du fait de leur appartenance à un certain groupe social ? Quid si des personnes extérieures critiquent ce regard critique ? Est-ce que les enseignants et les enseignantes seront soutenus ? Je trouve cette réponse particulièrement ironique si l’on considère que peu après sa publication, il y a plus d’une année, le même Conseil d’Etat interdisait les débats politiques équilibrés dans les écoles avant les élections, alors que ces débats permettent justement de développer un regard critique. La réponse à mon interpellation semble donc susciter plus de questions – du moins chez moi – que proposer de réponses. Pour ma part, je continuerai à explorer le rôle de l’école dans le développement du regard critique chez les enfants et les adolescents.
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