19_MOT_083 - Motion Léonore Porchet et consorts - Médecines complémentaires au CHUV : cessons CEMICmac.
Séance du Grand Conseil du mercredi 15 décembre 2021, point 7 de l'ordre du jour
Texte déposé
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Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour(remplaçant Mme Sylvie Podio, rapporteuse) Je remplace notre collègue Sylvie Podio, excusée ce matin, pour vous faire part de la position de la commission¸, mais l’ayant appris il y a une demi-heure, j’invoque dès lors votre clémence. Cette motion déposée par notre collègue Léonore Porchet est passée deux fois devant la Commission de santé publique en raison d’une suspension afin d’attendre le nouveau plan stratégique du Centre de médecine intégrative et complémentaire du CHUV (CEMIC). La discussion a été relativement nourrie au sein de la commission ; toutefois, de manière générale, cela a aussi été l’occasion de discuter de la place des médecines complémentaires au CHUV. Il est rappelé que l’offre de médecines complémentaires est très appréciée et répond à un besoin ainsi qu’à une demande au sein du CHUV. Il s’agit d’une offre complémentaire à la médecine allopathique qui permet une prise en charge plus globale des patientes et des patients, dans l’optique d’atténuer par exemple certains effets secondaires de traitements ou maladies tels que la fatigue accrue.
Actuellement, le CEMIC se rend dans les services du CHUV sur la base d’une convention afin d’y dispenser une offre ambulatoire, à l’aide d’équipes mobiles. Cet aspect qui figurait dans la motion est donc déjà en cours de réalisation. Le CEMIC essaie de développer cette offre avec de plus en plus de services et on constate qu’il existe une demande de la part des services du CHUV, mais également des patientes et patients. Le CEMIC effectue un gros travail de persuasion auprès des services. Jusqu’à présent, une certaine hétérogénéité a prévalu dans l’accès aux soins complémentaires en fonction des services du CHUV, toutefois une démarche de conviction et de preuve par l’exemple semble fonctionner et de plus en plus de services font appel au CEMIC.
Dans ce contexte, nous avons étudié l’opportunité de transformer le CEMIC en un service, mais il semble que cela soit peu adéquat. En effet, la transformation du CEMIC, qui est une grosse structure, en un service exclusivement dédié aux médecines complémentaires fait émerger deux craintes auprès de sa directrice : d’une part, que la taille administrative soit trop importante et provoque un trop plein de charges administratives et ne réponde pas aux besoins actuels exprimés au sein du CHUV. D’autre part, il y a la peur du silo, c’est-à-dire que la forme d’un service, contrairement à un centre, permette moins de répondre à la transversalité inhérente à l’application des médecines complémentaires dans un complexe hospitalier. Cantonner ces dernières à un service serait contreproductif et irait à l’encontre de la nature même de l’introduction des médecines complémentaires dans le service hospitalier. L’objectif est que toutes les patientes et tous les patients du CHUV puissent avoir accès à un service de médecine complémentaire, en fonction de leurs besoins, ainsi que des spécificités des services concernés et des traitements qui y sont dispensés.
Les discussions de la commission ont également tourné autour de l’opportunité de transformer la motion en un postulat. Les commissaires estiment que la stratégie présentée par le CEMIC est bonne et qu’elle va dans la bonne direction. Concrètement, un postulat ne ferait pas plus avancer les choses. Nous avons plutôt envisagé que cette question soit mentionnée dans le prochain plan stratégique du CHUV. Ainsi, au terme des débats, la motionnaire a retiré sa motion, jugeant que les choses allaient déjà dans la bonne direction. La commission souligne que le retrait de la motion ne signifie pas que ses buts ne sont pas bons ; au contraire, elle estime qu’ils sont déjà en partie remplis et qu’on va dans la bonne direction dans le cadre de la stratégie présentée et du futur plan stratégique du CHUV.
La discussion est ouverte.
Mme Porchet m’avait demandé de défendre cette motion, ce que j’ai fait en commission et ce que je vais faire maintenant devant notre parlement. Cela a été dit, les thérapies complémentaires répondent clairement à un besoin de la population. Elles sont intégrées dans le système de santé et le monde hospitalier, tant auprès des patientes et patients que des praticiennes et praticiens, On sent toutefois, dans certains services, domaines et auprès de certains médecins, une réticence à s’intéresser aux médecines complémentaires. Pourtant, ces dernières peuvent apporter non seulement du bien-être aux patients, mais aussi une expertise en la matière. Nous avons souvent parlé de certaines médecines alternatives qui ne seraient ni en phase ni compatibles à la médecine allopathique. Là, en garantissant une forme d’expertise au sein des institutions, on évite des pratiques qui ne sont pas en phase avec ce que l’on souhaite proposer dans le cadre d’un système de santé.
Dans le cadre des travaux de la commission, nous avons pu entendre la nouvelle responsable du CEMIC qui nous a indiqué pouvoir bénéficier actuellement de moyens et d’infrastructures complémentaires et supplémentaires. Elle a aussi souligné l’important effort pour travailler en transversalité avec l’ensemble des services. A titre personnel, j’ai trouvé son discours convaincant. Un bilan nous a été présenté sur les différents renforcements et actions de la prise en compte des médecines complémentaires au sein du CHUV. Nous n’avons pas l’intention de créer du bonheur à la place du responsable du CEMIC, en forçant la main du Conseil d’Etat et en lui demandant de créer un service au sein de l’établissement du CHUV.
Toutefois, des retours du terrain nous indiquent qu’il existe toujours des résistances et que certains médecins rechignent à s’intéresser aux médecines complémentaires, qui représentent pourtant un complément aux médecines allopathiques. Nous avons pris note de l’engagement du Conseil d’Etat de renforcer cet élément dans le cadre de l’élaboration du plan stratégique du CHUV. Nous considérons ainsi qu’un nouveau rapport sur la question n’apportera pas de plus-value à la question et que, par conséquent, la transformation de la motion en un postulat n’est pas opportune. Nous renvoyons ce parlement aux résultats du plan stratégique du CHUV sur lequel nous débattrons probablement lors de la prochaine législature, raison pour laquelle nous acceptons de retirer cette motion pour le moment, tout en restant vigilants sur les développements envisagés pour renforcer la prise en compte des médecines complémentaires intégratives au sein du CHUV et de l’ensemble des sites hospitaliers vaudois.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
La motion est retirée.