21_REP_88 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Florence Gross et consorts - Chasselas recalés par le laboratoire cantonal : la perte du sens de l'humour est-elle un symptôme de la COVID-19? (21_INT_47).

Séance du Grand Conseil du mardi 21 décembre 2021, point 13 de l'ordre du jour

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Mme Florence Gross (PLR) —

Je tiens tout d’abord à remercier le Conseil d’Etat pour sa réponse, même si celle-ci peut décevoir. En effet, de nombreux médecins ont affirmé que la légèreté et l’humour sont de bons mécanismes de défense pour évacuer l’anxiété ambiante. « Chasselas-grippe », « Antidote » et « Chardonne-le-moral » – soit des jeux de mot que tout un chacun est apte à comprendre – sont aujourd’hui interdits sous prétexte que la population pourrait croire acheter un médicament ! Cela nous paraît toujours exempt de bon sens. Toutefois, la loi est la loi. Malgré tout, la viticulture vaudoise vit des périodes compliquées que la crise sanitaire n’a absolument pas améliorées. Une légère tolérance aurait été bienvenue auprès de ces producteurs qui tentent l’originalité au vif de leur métier. Une tolérance que le canton a pourtant pour d’autres substances, dont certaines sont illicites, notamment au travers des tests de qualité des drogues, qui avant d’être testées sont vendues et achetées – des actes illégaux – puis sont consommées, un acte également illégal. Autre loi, autre application. Dans le cas du Chasselas, pas de tolérance, mais de l’interdiction sans incitation, sans recommandation, sans aucune proposition, telle par exemple que demander d’ajouter « Ceci n’est pas un médicament » sur l’étiquette au cas où certaines personnes auraient réellement pu le penser. Toutefois, nous pourrons continuer à boire de la « Mort subite » ou de la « Cuvée du docteur », du « Delirium tremens » et du « Red Bull qui donne des ailes », car dans ces cas-là, l’égalité de traitement et la proportionnalité dont il est largement fait appel dans la réponse à mon interpellation n’ont plus lieu d’être.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Philippe Leuba — Conseiller-ère d’Etat

Je tiens à remercier Mme Gross pour son interpellation, car elle met en lumière l’esprit d’entreprise de certains de nos vignerons. Il faut le saluer, s’en réjouir et au nom de nos autorités, je tiens à les en féliciter. Ensuite, je comprends parfaitement les remarques acides, voire vinaigrées, de Mme Gross à l’endroit de la législation telle qu’elle est. Elle a parfaitement raison, car la législation est extrêmement contraignante et ne tolère pas que l’on joue avec les mots. On peut le regretter, mais cette législation a été faite pour protéger d’abord le monde viticole de toute contrefaçon, quelle qu’elle soit, et de toute incitation à l’erreur. C’est là l’effet pervers, l’effet « gueule de bois » d’une législation restrictive. On ne peut faire autrement que d’appliquer la loi et je forme le vœu que cette vigueur soit aussi présente lorsqu’il s’agit de lutter contre d’autres substances autrement plus négatives pour la santé humaine. Je pense que tout le monde se sentirait ensuite beaucoup mieux.

Voilà donc ce que je puis dire. Je comprends parfaitement ce que dit Mme Gross et, sur le fond, elle a raison. Le problème, c’est qu’il n’y a aucune marge de manœuvre dans une législation fédérale. D’autres hommes politiques se sont amusés à commenter les bienfaits de l’humour et du rire et je renonce à m’exercer dans ce type d’exercice qui a fait le tour du monde. Sur le fond, Mme Gross a raison ; sur la forme, nous avons raison. Je crois qu’il n’y a pas d’autre solution que celle trouvée en la matière, même si je peux le regretter profondément : Dieu sait si j’aime les vignerons et le vin.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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