22_INT_122 - Interpellation Carine Carvalho et consorts au nom du Groupe socialiste - Pour une formation secondaire cohérente et de qualité : quelles conséquences du passage à la maturité en quatre ans ? (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 27 septembre 2022, point 4 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le Conseil fédéral a mis en consultation une révision de l’Ordonnance fédérale sur la Reconnaissance des certificats de Maturité gymnasiale (ORM). La nouvelle ordonnance prévoit que «la durée des filières de maturité́ gymnasiale est de quatre ans au moins».

 

En comparaison intercantonale, les modalités d’application de l’ORM sont très diverses. Parmi les cantons romands, Genève et Fribourg offrent déjà un modèle dit 11+4 (onze années d’école obligatoire plus quatre ans de gymnase). Le Valais a un système 10+5. Dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Jura on obtient encore sa maturité après trois années gymnasiales et 11 années d’école obligatoire (11+3). Ces cantons devront adapter leur système au nouveau cadre. Outre-Sarine, onze cantons et demi-cantons optent pour une solution 10+4.

 

Les différentes modalités (11+4 ou 10+4 par exemple) ont des incidences importantes en termes notamment de sélection plus ou moins précoce des élèves, de recrutement et formation des enseignant·e·s.

 

Les organisations syndicales appellent à ce que le passage au gymnase en quatre ans ne se fasse en aucun cas « aux dépens de l’école obligatoire et des écoles professionnelles, notamment en réduisant d’une année la formation de base des élèves qui se destinent à l’École de maturité́ »[1].

 

Ces organisations défendent la solution 11+4 (en opposition à une solution 10+4) qui permettrait une meilleure adéquation avec le Plan d’études romand (PER). Ce dernier planifie en effet les objectifs du cycle 3 de l’école obligatoire en trois ans (9e, 10e et 11e Harmos). Amputer l’école obligatoire d’une année, reviendrait à faire fi d’apprentissages considérés tant dans le PER, que dans la LEO, comme essentiels. De plus, la solution 11+4 permettrait d’accroitre les chances de réussite des élèves. La surcharge des grilles horaires est aujourd’hui un des obstacles à la réussite de nombreuses et nombreux élèves et génère un important taux d’échec et de redoublements.

 

Le Grand Conseil est dans l’attente de la réponse au postulat (20_POS_192) sur les conséquences pédagogiques d’un passage à 4 ans de la maturité fédérale sur l’enseignement gymnasial lui-même. Le modèle 10+4 et le raccourcissement de l’école obligatoire pour une partie des élèves aura un grand impact sur l’école obligatoire. Par ailleurs, l’étude EVAMAR permet probablement de tirer quelques conclusions autour de l’enjeu de de la préparation des élèves à l’entrée aux hautes écoles et du lien entre les différences dans les taux de réussite entre cantons et le modèle d'organisation du secondaire.

 

J’ai ainsi l’honneur de poser les questions suivantes :

  • Dans la variante 10+4, qui impliquerait le sacrifice d'une année d'école obligatoire pour les élèves se destinant à une maturité fédérale, quelles seraient les conséquences concrètes, notamment à l’égard de la mise en œuvre du Plan d'études romand et de la sélection précoce des élèves ?
  • Dans l’éventualité où la variante 10+4 était privilégiée dans le canton de Vaud, comment s'assurer que les apprentissages prévus actuellement en 11e soient réalisés ?
  • En moyenne, en comptant les redoublements, quelle est la durée effective des études en voie maturité dans le canton de Vaud ?
  • Quelles sont les causes expliquant les redoublements ?
  • En comparaison avec la situation vaudoise, quelle est la grille horaire de la voie maturité dans les cantons romands appliquant la solution 11+4 ?
  • Le Conseil d’État estime-t-il qu'un étalement des cours sur 4 ans pourrait favoriser la réussite des élèves et diminuer les redoublements ?

 

[1]https://vaud.ssp-vpod.ch/downloads/documents-enseignement/maturite-11-4-argumentaire-pour-les-collegues-de-lenseignement.pdf

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cendrine CachemailleSOC
Oriane SarrasinSOC
Valérie InduniSOC
Laurent BalsigerSOC
Sébastien CalaSOC
Denis CorbozSOC
Sonya ButeraSOC
Claire Attinger DoepperSOC
Thanh-My Tran-NhuSOC
Muriel ThalmannSOC
Alberto CherubiniSOC
Amélie CherbuinSOC
Géraldine DubuisVER
Yves PaccaudSOC
Romain PilloudSOC
Isabelle FreymondIND
Vincent JaquesSOC
Julien EggenbergerSOC
Patricia Spack IsenrichSOC
Sandra PasquierSOC
Valérie ZoncaVER
Aude BillardSOC
Cédric RotenSOC
Felix StürnerVER
Marc VuilleumierEP
Monique RyfSOC
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Jean TschoppSOC

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Carine Carvalho (SOC) —

La consultation sur l’Ordonnance fédérale sur la reconnaissance des certificats de maturité gymnasiale (ORM) est en cours. Elle prévoit que la durée minimale pour la maturité gymnasiale soit de 4 ans. Notre canton devra ainsi adapter son système au nouveau cadre. Le débat sur les différentes modalités d’adaptation est déjà lancé avec des incidences importantes en termes de sélection plus ou moins précoce des élèves, des recrutements et des formations des enseignantes et enseignants. A l’instar des organisations syndicales, mon groupe politique estime que le passage au gymnase en 4 ans ne doit pas se faire aux dépens de l’école obligatoire. Amputer l’école d’une année reviendrait à faire fi d’apprentissages essentiels. Seule la solution « 11 années d’école obligatoire et 4 ans de gymnase » permettrait une meilleure adéquation avec le Plan d’études romand. En effet, la surcharge des grilles horaires constitue actuellement un des obstacles à la réussite des nombreuses et nombreux élèves et génère un important taux d’échec ainsi que de redoublement. J’interroge ainsi le Conseil d’Etat sur les implications d’un éventuel sacrifice d’une année d’école obligatoire et les conséquences concrètes, notamment à l’égard de la sélection précoce des élèves. Ainsi, comment s’assurer que les apprentissages prévus actuellement en 11e année soient réalisés ? Enfin, je m’interroge sur les redoublements et la grille horaire dans la filière maturité et les effets qu’un étalement des cours sur 4 ans pourraient avoir sur la réussite des élèves.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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