21_REP_156 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Céline Misiego et consorts - L'éducation sexuelle éduque-t-elle vraiment ? (21_INT_95).
Séance du Grand Conseil du mardi 13 septembre 2022, point 10 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourTout d’abord, dans cette réponse, je salue la reconnaissance de la part du département en charge de l’école de l’importance que l’ensemble des élèves ait accès à une éducation sexuelle holistique. Je suis rassurée de lire que le nombre d’heures dédiées à l’éducation sexuelle dans le canton de Vaud étant en dessous des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le département compte y remédier et a prévu une augmentation par étapes ces prochaines années. Nous notons tout de même que ce constat avait déjà été fait en 2009, dans le cadre d’une évaluation sur les prestations du service d’éducation sexuelle de la Fondation PROFA. Dès lors, je presse le nouveau conseiller d’Etat en charge d’accélérer l’augmentation des heures dédiées à l’éducation sexuelle, car comme nous venons de le voir, ce problème date.
De plus, comme relevé par le Conseil d’Etat dans sa réponse, une augmentation du nombre d’heures dédiées permettra de résoudre un autre problème connu des expertes et experts du domaine, à savoir la très grande quantité de thèmes à aborder, thèmes découlant du cadre de référence pour l’éducation sexuelle en Suisse romande, ainsi que des recommandations de l’OMS. J’encourage également le département en charge à vérifier que tous les établissements scolaires organisent une soirée à l’intention des parents, car comme relevé dans la réponse du Conseil d’Etat, actuellement seuls 80 % des établissements se plient à cette exigence.
Ces questions sont importantes, car il nous paraît primordial d’apprendre à l’ensemble des élèves du canton la tolérance envers les différentes formes de sexualité, comment avoir une sexualité sure et saine, et surtout de connaître son propre corps, le seul moyen de permettre aux hommes et aux femmes d’avoir une sexualité conforme à leurs envies et jouissive. Cela est encore plus vrai pour les femmes, car on a bien vu que le corps féminin et son appareil sont encore très méconnus pour beaucoup d’entre nous toutes. Le savoir a toujours été synonyme d’émancipation et donc de liberté. Tout individu doit avoir la liberté de choisir sa sexualité et d’en jouir pleinement. Le Conseil d’Etat doit donc continuer ses efforts dans ce sens.
La discussion est ouverte.
Madame la députée, c’est bien mon département qui est chargé de la prévention en milieu scolaire. Celle-ci est rattachée à la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ) qui pilote trois axes : la protection, la participation des jeunes, mais aussi la prévention et notamment en milieu scolaire. Il est clair que les liens sont très étroits avec le Département de la formation, mais aussi avec le Département de la santé et de l’action sociale. C’est la raison pour laquelle il existe une délégation du Conseil d’Etat, composée de nous trois, qui pilote toute la prévention en milieu scolaire. Il s’agit donc d’une compétence de mon département. Par ailleurs, vous avez raison de rappeler que tous les enfants, dans le canton de Vaud, n’ont pas accès aux cours d’éducation sexuelle, notamment les enfants qui suivent une scolarisation à domicile ou dans des écoles privées. Vous avez également raison de rappeler que le nombre d’heures dont disposent les enfants dans le canton de Vaud est inférieur aux recommandations de l’OMS.
Le Conseil d’Etat estime qu’un droit à une éducation sexuelle et à la santé sexuelle est un droit fondamental qui est d’ailleurs ancré dans la Convention relative aux droits de l’enfant ratifiée par la Suisse en 1997. La promotion de la santé sexuelle permet très clairement aux enfants de développer des attitudes de respect de soi et de l’autre et elle renforce la prévention des violences sexuelles. Il y a une volonté affichée du département d’étendre l’accès à l’éducation sexuelle à tous les enfants scolarisés, et donc aussi à ceux qui fréquentent des écoles privées ou sont scolarisés à domicile. Nous sommes en train d’évaluer la possibilité d’augmenter le nombre d’heures, avec une progression par étapes. Nous aurons l’occasion de revenir vers vous avec un projet. Pour l’heure, je vous remercie d’avoir interpellé le Conseil d’Etat sur cette thématique très importante, qui mérite effectivement d’être renforcée.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.