23_REP_255 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Yolanda Müller Chabloz et consorts au nom Les Vert.e.s vaudois.e.s - Dans les PIG, tout est-il vraiment bon ? (23_INT_163).
Séance du Grand Conseil du mardi 27 août 2024, point 16 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe déclare mes intérêts : je suis médecin-cadre au sein d’Unisanté, un établissement autonome de droit public subventionné par l'Etat et indépendant du CHUV, et je suis membre du corps académique de la Faculté de biologie et de médecine de l'Université de Lausanne. A ce titre, je participe à l'enseignement et à la recherche en médecine. Je tiens à remercier le Conseil d'Etat pour sa réponse et les précisions apportées, notamment sur la prise en charge des coûts par l'Université de Lausanne, en dehors de l'enveloppe académique. Toutefois, j’aimerais formuler quelques observations quant à cette enveloppe et aux enjeux liés à la recherche.
Le Conseil d'Etat indique que l'enveloppe académique a été augmentée d'environ 20 millions depuis 2006 pour répondre à des développements spécifiques, sans lien direct avec l’augmentation du nombre d'étudiants. Certes, qu'ils s’adressent à 150 ou 300 étudiants, les cours magistraux en amphithéâtre n’exigent pas davantage de ressources humaines, mais les infrastructures génèrent des coûts supplémentaires. Néanmoins, la formation clinique en médecine nécessite un enseignement en petits groupes, voire individualisé, ce qui impose une augmentation du nombre d’enseignants en fonction du nombre d’étudiants. Cela concerne notamment les enseignements au lit du malade, les cours en bloc et les stages cliniques, ainsi que l'encadrement des mémoires de master et des doctorats. Il est donc difficile de comprendre pourquoi l’enveloppe budgétaire n’évolue pas proportionnellement à l’augmentation du nombre d’étudiants, du moins pour les années cliniques.
Par ailleurs, la réponse indique que le nombre d'heures allouées aux enseignements n'est pas précisément déterminé et que l'évolution de ces heures reste mal connue. Il semble que le Conseil d'Etat n'ait pas une vision claire des flux financiers impliqués ni des coûts réels liés à la formation médicale dans le canton. Bien que cette problématique soit également rencontrée par d'autres universités suisses, les données disponibles sont rares. Le dernier rapport que j'ai consulté, publié par l'Office fédéral de la statistique en 2003, relevait déjà des incohérences dans l'évaluation des coûts de la formation clinique dans le canton de Vaud, avec des valeurs étonnamment basses, difficiles à interpréter. C’est une difficulté rencontrée également dans les autres universités suisses.
Concernant le financement des activités de recherche, le Conseil d'Etat mentionne l'étroite interdépendance entre la recherche et l'enseignement, rendant la répartition budgétaire entre ces deux activités complexes. Bien que j'admette cette difficulté, il est important de noter que d'autres facultés parviennent à distinguer les budgets dédiés à la recherche et à l'enseignement, ce qui devrait également être possible en biologie et en médecine. De plus, dans d'autres facultés, les chaires professorales sont dotées de financements pour le corps intermédiaire assurés par l'Université de Lausanne, ce qui n'est pas le cas en médecine où le corps intermédiaire est financé par d'autres moyens.
Ainsi, il me semble crucial que le Conseil d'Etat s'intéresse de manière plus approfondie aux coûts réels de la formation médicale, notamment afin de permettre des comparaisons avec d'autres cantons. Mon hypothèse est que, à ce jour, l'enveloppe académique ne couvre que partiellement les coûts réels de cette formation, et il serait dans l'intérêt de toutes les parties d'obtenir une vision plus précise des répartitions financières.
Je me réjouis des avancées dans ces réflexions, saluant l'engagement affiché par l'Etat et la faculté en faveur d'une plus grande transparence. J'espère que ces démarches aboutiront à une estimation plus juste des coûts, ainsi qu'à une reconnaissance accrue du travail fourni pour former les médecins de demain, tant en qualité qu'en quantité. Cela rejoint le débat sur les classements universitaires, où le ratio entre enseignants et étudiants joue un rôle essentiel. Une meilleure prise en compte de cet aspect pourrait également contribuer à l'amélioration des classements académiques.
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