24_HQU_113 - Question orale Joëlle Minacci au nom d'Ensemble à gauche et POP - Des étudiants accusés à tort de slogans racistes par le Conseil d’Etat?.

Séance du Grand Conseil du mardi 12 novembre 2024, point 9.2 de l'ordre du jour

Texte déposé

En mai, les occupant.e.s de l’UNIL étaient contraints de quitter Geopolis à l’issue de négociations avec le rectorat. Une semaine plus tôt, le conseiller d’Etat Frédéric Borloz appelait à la fin de la mobilisation, faisant référence à «des slogans dont certains avaient un caractère raciste évident». Nous apprenons dans un article du Courrier qu’après analyse, l’Unil n’a rien trouvé de «juridiquement contestable» en ce sens. Alors qu’à l’époque M. Borloz refusait de donner des précisions, nous questionnons la légèreté des arguments menant un conseiller d’Etat à demander la fin d’une occupation pacifique. Nous relevons à quel point ces insinuations sont dommageables pour les étudiant.e.s concernées, au moment où le soutien à la Palestine paraît plus légitime que jamais vu les graves violation des droits fondamentaux par l’armée israélienne.

 

Le Conseil d’Etat n’aurait-il pas dû faire preuve de prudence dans ses prises de position sur l’occupation de l’UNIL vu l’absence de preuves à sa disposition?

Transcriptions

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M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

Département de l’enseignement et de la formation professionnelle 

Mme Joëlle Minacci (EP) —

Question orale Joëlle Minacci au nom d’Ensemble à gauche et POP – Des étudiants accusés à tort de slogans racistes par le Conseil d’Etat ? (24_HQU_113)

En mai, les occupant·e·s de l’Unil étaient contraints de quitter Géopolis à l’issue de négociations avec le rectorat. Une semaine plus tôt, le conseiller d’Etat Frédéric Borloz appelait à la fin de la mobilisation, faisant référence à « des slogans dont certains avaient un caractère raciste évident ». Nous apprenons dans un article du Courrier qu’après analyse, l’Unil n’a rien trouvé de « juridiquement contestable » en ce sens. Alors qu’à l’époque M. Borloz refusait de donner des précisions, nous questionnons la légèreté des arguments menant un conseiller d’Etat à demander la fin d’une occupation pacifique. Nous relevons à quel point ces insinuations sont dommageables pour les étudiant·e·s concerné·e·s, au moment où le soutien à la Palestine paraît plus légitime que jamais vu les graves violations des droits fondamentaux par l’armée israélienne.

Le Conseil d’Etat n’aurait-il pas dû faire preuve de prudence dans ses prises de position sur l’occupation de l’Unil vu l’absence de preuves à sa disposition ?

M. Frédéric Borloz (C-DEF) — Conseiller-ère d’Etat

Mme la députée questionne les arguments ayant mené le Conseil d’Etat à demander la fin d’une occupation non autorisée de locaux universitaires. Je les répète volontiers. Comme expliqué devant ce Grand Conseil en mai dernier, les missions premières de l’Université sont la formation et la recherche. Ces missions doivent pouvoir s’exercer en toute sécurité et dans un cadre d’apprentissage serein, tant pour les étudiants que pour le corps enseignant et le personnel de l’Université. 

En mai dernier, ces conditions n’étaient plus respectées. L’occupation de Géopolis n’a pas été autorisée. Il s’agissait donc d’une occupation illicite d’un bâtiment de l’Etat. Or, à l’Université comme ailleurs, il existe une multitude de possibilités de s’exprimer, mais il convient de respecter certaines règles. Cela n’a pas été le cas. En outre, le département a été alerté non seulement par l’Université, qui l’a tenu informé tout au long de l’occupation, mais également par de nombreux messages et témoignages d’étudiants et de professeurs qui se sentaient en insécurité ou très mal à l’aise en raison de cette occupation et des messages affichés sur les murs de l’Université. Certains ont même évité de se rendre en cours pour ne pas être confrontés à cette situation.

L’Université de Lausanne est un lieu de débat et d’expression libre, mais cela doit se faire dans le respect des autres et des règles établies. Enfin, je citerai Swiss Universities : « Les hautes écoles ne sont pas des acteurs politiques. Les hautes écoles ont pour mandat de remplir des missions académiques, de recherche et d’enseignement. » Pour toutes ces raisons, il semble évident que le Conseil d’Etat ne pouvait pas soutenir ces manifestations ni ces occupations.

Mme Joëlle Minacci (EP) —

J’ai une question complémentaire. Tout d’abord, je souhaiterais souligner la différence entre se sentir mal à l’aise et tenir des propos à caractère raciste, qui revêt une tout autre dimension. Or, cette dimension raciste n’a pas été vérifiée, bien que vous l’ayez avancée ce printemps. Dès lors, le Conseil d’Etat envisage-t-il de présenter des excuses aux étudiants engagés dans la mobilisation de soutien au peuple palestinien, en raison des insinuations formulées ce printemps concernant des propos à caractère raciste ?

M. Frédéric Borloz (C-DEF) — Conseiller-ère d’Etat

Non, je ne souhaite pas présenter d’excuses, car il n’y a pas de raison de le faire. A ma connaissance, aucune analyse juridique n’a été menée sur les slogans et messages scandés ou écrits sur des banderoles.

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