REP_689761 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Monique Ryf et consorts – Soutien pour les jeunes qui veulent débuter un apprentissage. (20_INT_478).

Séance du Grand Conseil du mardi 16 mars 2021, point 3 de l'ordre du jour

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Mme Monique Ryf (SOC) —

Je remercie le Conseil d’État pour sa réponse extrêmement complète à mon interpellation déposée le 12 mai 2020. Rappelez-vous, nous étions sur la voie de sortie du premier confinement, et des soucis se posaient pour les jeunes qui allaient terminer l’école obligatoire en juin de la même année et se destinaient à un apprentissage. Que dire du prolongement de cette situation ?

Dans sa réponse, le Conseil d’État rappelle que la valorisation de la formation professionnelle est l’une des premières mesures exprimées dans son programme de législature. J’avoue que la liste de ce qui a été déployé rapidement pour soutenir les jeunes qui se destinaient à un apprentissage, dans cette situation particulière de pandémie, est impressionnante. Je ne vais pas relever toutes les mesures, toutefois, il s’agit quand même d’évoquer les 16 millions débloqués pour financer la moitié du revenu annuel des apprentis qui ont débuté leur formation à l’automne 2020, pas moins de 3439 entreprises informées, dont 33 % ont demandé ce soutien, de la prolongation de la date limite pour l’enregistrement d’un contrat d’apprentissage, de la possibilité de commencer les cours en école professionnelle, de la création de réseaux d’entreprises formatrices, de celle de formations mixtes ou encore de la constitution de junior teams avec un soutien par les pairs, entre autres. Se sont ajoutées à cela d’autres mesures de soutien pour permettre d’atteindre l’objectif fixé, soit 95 % de jeunes disposant d’une formation certifiée secondaire II à 25 ans. Je remercie encore une fois très sincèrement le Conseil d’État pour toutes ces mesures.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Guy Gaudard (PLR) —

Je décline mes intérêts comme maître électricien d’une entreprise d’une cinquantaine de personnes à Lausanne qui forme de nombreux jeunes ; à ce jour, 35 ont quitté l’entreprise avec un CFC en poche. En préambule, je tiens à remercier ma collègue la députée Ryf pour son initiative et, au même titre, le Conseil d’État pour son soutien financier et logistique tant aux jeunes qui finissent leur scolarité qu’aux entreprises formatrices qui offrent la possibilité à un jeune de vivre de son travail, une fois sa formation duale terminée.

Rappelons que les besoins en main-d’œuvre, pour répondre à l’amélioration de l’efficience énergétique des bâtiments, vont grandissant. Il est donc important de former des jeunes dans ce secteur. Il faut cesser d’envoyer des jeunes au gymnase tout en sachant qu’ils ne termineront pas leur formation. La formation duale doit être mise en avant et valorisée encore plus qu’actuellement. Dans la réponse du Conseil d’État à Mme Ryf, je regrette que la visite des patrons, des formateurs, voire des apprentis dans les milieux scolaires ne soit pas proposée. Pour information, la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) organise deux fois par année ce type de rencontre. Nous sommes chaque fois bien accueillis, et certains élèves se trouvent des vocations. Ainsi, il est indispensable que nous, patrons, puissions présenter les diverses professions offertes — le secteur de la construction en ce qui me concerne — aux élèves. Ceci assez tôt, afin qu’ils puissent évaluer quel métier leur plairait. N’attendons pas que faute d’information suffisante, ils doivent procéder à un choix dans l’urgence. De plus, je rappelle que la génération des années 55 à 60 arrive à la retraite, que des dizaines de milliers d’employés pourront manquer d’ici quelques années. Si nous voulons respecter les échéances du programme de la stratégie énergétique fédérale de 2050, nous devons former, former et continuer de former nos jeunes à la vie professionnelle.

En conclusion, merci à tous les formateurs à tous les enseignants des écoles professionnelles, à tous ces jeunes qui nous donnent tant de satisfaction une fois leur CFC en poche. Merci de votre attention et du bon accueil que vous réserverez à la réponse du Conseil d’État.

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d'État

Je vous remercie pour vos interventions suite à cette interpellation. J’aimerais rappeler qu’au printemps 2020, le nombre de contrats signés, par rapport à 2019, était en très fort recul. Or, cet automne, finalement, 6469 contrats d’apprentissage ont été signés, soit une progression de 1,3 % par rapport à 2019. Comme cela a été dit, ce sauvetage a été rendu possible par la mobilisation très forte des entreprises formatrices, mais aussi de tous les autres acteurs de la formation professionnelle, par le soutien immédiat et important de la part du Conseil d’État. Pour exemple, plus de 3800 contrats ont pu bénéficier de la mesure de prise en charge de la moitié du salaire des apprentis de première année. Le Conseil d’État a prolongé le délai de signature des nouveaux contrats, permis à des jeunes de débuter leur formation théorique dans l’attente d’une signature ou renforcé le soutien au réseau d’entreprises.

Aujourd’hui, nous nous trouvons dans une nouvelle configuration. Actuellement, le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture a mis en place des solutions sur mesure pour les apprentis notamment du domaine de la restauration et du service, puisque ceux-ci se voient privés de pratique depuis la fermeture des restaurants. Il s’agit de leur permettre de réaliser le volet pratique de leur formation, dans la perspective des examens de fin d’année en juin et, pour ce faire, sont mises en place avec les organisations professionnelles des branches concernées des structures de formation temporaires, pour permettre aux apprentis d’acquérir la pratique professionnelle dans les domaines professionnels qui sont en arrêt, pour raison de pandémie, sur le modèle expérimenté par exemple pour les techniscénistes en 2020.

Le Conseil d’État a également assoupli les conditions de réalisation des stages en entreprise pour les élèves de l’école obligatoire afin que le contexte actuel entrave le moins possible la recherche d’apprentissage. Il a également modifié le format des différents rendez-vous qui permettent habituellement aux jeunes de s’informer sur une future formation, en développant massivement l’offre en ligne et à distance, comme pour le salon des métiers qui a déployé une offre importante et inédite en ligne.

Enfin, pour le futur, le Conseil d’État travaille en ce moment même sur de futures mesures pour soutenir la création et le maintien des places d'apprentissage, mais aussi pour permettre aux jeunes de se projeter dans le futur, ce qui est extrêmement difficile à l’heure actuelle, subissant cette période de pandémie qui traîne en longueur. Le département, de son côté, surveille de très près les principaux indicateurs dans le domaine. Ces derniers montrent que la difficulté principale, cette année, ne se trouve pas seulement du côté de l’offre des places d'apprentissage, mais aussi du côté de la capacité des jeunes à se mobiliser dans la construction de leur projet de formation postobligatoire, un aspect sur lequel le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture travaille en priorité. Les efforts déployés sont conséquents du côté des entreprises formatrices tout comme du côté de l’État, des enseignants, des jeunes ; il apparaît clairement que les mesures du plan de sauvetage initié l’an passé vont devoir être analysées afin d’identifier celles qui, le prochain printemps, devront être conservées pour maintenir l’effort non seulement au niveau de la stagnation du nombre de places, mais également de leur augmentation.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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