21_POS_66 - Postulat Yann Glayre et consorts - Pour le respect du français académique.

Séance du Grand Conseil du mardi 14 décembre 2021, point 51 de l'ordre du jour

Texte déposé

Depuis maintenant quelques années, nous assistons à d'incessantes attaques de la langue française provenant de milieux politisés qui essaient par tous les moyens de déconstruire le langage à des fins idéologiques.

 

La langue française a toujours permis d'utiliser des termes inclusifs. Les bricolages orthographiques tels que le point médian, le tiret ou la barre oblique n'ont rien d'inclusif et sont exclusifs par rapport aux personnes ayant une acuité visuelle réduite ou des difficultés d'apprentissage.

 

L'Académie française, seule et unique institution et autorité morale, intellectuelle et référentielle garante de la langue française a fait, en date du 26 octobre 2017, à l'unanimité de ses membres, la déclaration suivante :

 

« Prenant acte de la diffusion d'une « écriture inclusive » qui prétend s'imposer comme norme, l'Académie française élève à l'unanimité une solennelle mise en garde. La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu'elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l'illisibilité. On voit mal quel est l'objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d'écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation.  Cela alourdirait la tâche des pédagogues.  Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs.  Plus que toute autre institution, l'Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu'elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c'est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme :  devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd'hui comptable devant les générations futures. Il est déjà difficile d'acquérir une langue, qu'en sera-t-il si l'usage y ajoute des formes secondes et altérées ? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit ? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s'empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d'autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète. »

 

Alors que l'apprentissage des langues est déjà compliqué pour beaucoup, rajouter de la complexité avec l'écriture inclusive dans nos écoles ne peut que péjorer l’apprentissage du français par les élèves vaudois. Il est impératif d’instruire correctement les élèves afin qu’ils soient capables d’écrire selon les règles du français académique. Par ailleurs, l’écriture inclusive peut représenter des difficultés pour les personnes dyslexiques ou pour les programmes d’aide à la lecture (screen reader) outil informatique pour les personnes mal voyantes et non voyantes.

 

Le canton de Vaud, fort de son appartenance à la francophonie à laquelle il tient, n'a pas à maltraiter le français en ne considérant pas comme, de référence, les prérogatives de l'institution qu'est l'Académie française. Défendre la langue française académique, c'est défendre l’héritage de notre langue qu’il est de notre devoir de préserver.

Les modifications arbitraires de la langue engendrent des victimes collatérales, par exemple celles et ceux qui ont de la peine lors de l'apprentissage du français, ou les personnes avec un handicap visuel. Ces personnes, généralement parmi les plus faibles, souffrent en silence et ne sont pas écoutés.

 

A l'heure actuelle, il n'est pas prouvé qu'une majorité de la population soutien ces changements de pratiques. Dès lors, il est temps de mettre un terme à ces bricolages et de faciliter l'accès à la langue à toutes et tous. Il est ainsi demandé au Conseil d'Etat :

 

Que tous les services de l'Etat appliquent les règles et directives de la bonne utilisation de la langue française

 

Que toutes les écoles et gymnases vaudoises instruisent aux élèves le français académique, qu’ils en soient les garants et les promeuvent en toutes circonstances, dans toutes leurs productions, et qu'ils n'en dérogent pas à des fins idéologiques ou pour tout autre dessein

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Jean-François ThuillardUDC
Pierre-Alain FavrodUDC
Cédric WeissertUDC
Philippe DucommunUDC
Philippe LinigerUDC
Serge Melly
Sylvain FreymondUDC
Dylan KarlenUDC
Nicolas GlauserUDC
José DurusselUDC
Jean-Bernard ChevalleyUDC
Philippe JobinUDC
François CardinauxPLR
Yvan PahudUDC
Jean-Marc SordetUDC
Claude MatterPLR
Nicolas BolayUDC

Documents

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