22_POS_49 - Postulat Yannick Maury et consorts au nom de Céline Baux, Jean-Daniel Carrard et Sébastien Cala - Sportives, sportifs et artistes d’élite : mettre fin à la différence de traitement entre les différentes filières gymnasiales et professionnelles (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 20 septembre 2022, point 12 de l'ordre du jour

Texte déposé

En accord avec notre Constitution cantonale, qui précise à son article 54 que « l’État et les communes favorisent la pratique du sport », le Département de l’économie, de l’innovation et du sport (DEIS) s’est attelé depuis plusieurs années à valoriser la pratique du sport. De même, le DJFC (désormais DEF), en accord avec l’article 53 de la Constitution, n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir la vie artistique et culturelle vaudoise.

 

Pourtant, lorsque l’on regarde concrètement les mesures particulières prises pour les artistes, sportives et sportifs d’élite au gymnase, on peut se rendre compte que les étudiantes et étudiants ne sont pas toutes et tous logé-e-s à la même enseigne.

 

Si les élèves qui souhaitent préparer un certificat de maturité gymnasiale parallèlement à la pratique d’un art ou d’un sport à haut niveau peuvent bénéficier de classes spéciales, il en va autrement pour les élèves de l’école de culture générale (ECG) ou de l’école de commerce (EC), qui ne peuvent bénéficier, sous conditions, que d’un horaire allégé ainsi que de congés ponctuels pour des stages d’entrainement ou des compétitions. Dans ces deux derniers cas, ce sont les directions d’établissement qui évaluent la demande et non la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP), comme cela se fait pour les élèves de la voie maturité qui aspirent à intégrer les classes spéciales du Gymnase Auguste Piccard.

 

Cette différence de traitement peut interpeller, dans un canton qui a fait de la promotion des sports et des arts un élément cardinal de sa politique.

 

Le cas de Zoé Claessens – médaillée d’or aux Championnats d’Europe de BMX 2021 et médaillée d’argent aux Championnats du monde de BMX 2022, ce qui en fait l’une des plus grandes athlètes vaudoises actuelles – est révélateur de ce problème. Durant son parcours gymnasial en voie diplôme, qu’elle a tout juste terminé en juillet 2022, elle a rencontré un nombre incalculable d’obstacles pour concilier son emploi du temps de gymnasienne et sa carrière de sportive d’élite.

Ses cours débutant en général vers 8h et se terminant vers 17h, elle devait réviser, de son propre aveu, la matière pour les tests et devoirs à la pause de midi ou après 22h, puisqu’elle avait quasiment quotidiennement des entrainements de BMX ou de musculation de plusieurs heures après son gymnase. Cette situation peut engendrer un stress inutile, générer de la fatigue et impacter fortement la vie sociale, avec un impact certain sur la santé mentale de l’athlète.

 

Dès lors, il apparait pertinent de questionner le Conseil d’État, respectivement le DEF, sur cette inégalité de traitement entre les différentes filières gymnasiales, voire d’étendre la réflexion à la formation professionnelle.

 

Aussi, fort de ce qui précède, les signataires du présent postulat demandent au Conseil d’État d’évaluer la possibilité d’ouvrir les classes spéciales aux étudiantes et étudiantes de toutes les filières gymnasiales (maturité, ECG et EC) ainsi que, dans la mesure du possible, aux écoles professionnelles. À défaut, des mesures alternatives et supplémentaires devraient être mises en place afin de renforcer le sport-études/arts-études pour les élèves de l’école de culture générale, de l’école de commerce et de la formation professionnelle.

 

 

Yannick Maury, Les Vert-e-s

 

Céline Baux, UDC

 

Jean-Daniel Carrard, PLR

 

Sébastien Cala, PS 

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Carine CarvalhoSOC
Géraldine DubuisVER
Carole DuboisPLR
Alexandre DémétriadèsSOC
Didier LohriVER
Maurice NeyroudPLR
Josephine Byrne GarelliPLR
Patricia Spack IsenrichSOC
Graziella SchallerV'L
Marc MorandiPLR
Fabrice NeyroudUDC
Sabine Glauser KrugVER
Laurence BassinPLR
Marc VuilleumierEP
Yolanda Müller ChablozVER
Céline BauxUDC
Cloé PointetV'L
Rebecca JolyVER
Oscar CherbuinV'L
Sébastien CalaSOC
Jean-Louis RadiceV'L
Sandra PasquierSOC
Julien EggenbergerSOC
Aliette Rey-MarionUDC
Claude Nicole GrinVER
Monique RyfSOC
Nicola Di GiulioUDC
Patrick SimoninPLR
Thanh-My Tran-NhuSOC
Sergei AschwandenPLR
Florence Bettschart-NarbelPLR
Nathalie JaccardVER
Cendrine CachemailleSOC
Kilian DugganVER
Felix StürnerVER
Elodie Golaz GrilliPLR
Cédric RotenSOC
Gérard MojonPLR
Sonya ButeraSOC
Mathieu BalsigerPLR
Aurélien DemaurexV'L
Théophile SchenkerVER
Pierre-André RomanensPLR
Isabelle FreymondIND
Jean-Bernard ChevalleyUDC
Grégory BovayPLR
Yves PaccaudSOC
Valérie ZoncaVER
Pierre WahlenVER
Chantal Weidmann YennyPLR
Jean-Daniel CarrardPLR
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Valérie InduniSOC
Regula ZellwegerPLR
Sylvie PodioVER

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Yannick Maury (VER) —

A l’heure actuelle, seuls les élèves de la voie gymnasiale de maturité peuvent bénéficier de classes spéciales pour pratiquer le sport d’élite ou une discipline artistique à haut niveau avec un horaire adapté sur l’ensemble de la semaine. Cette situation est regrettable dans la mesure où celles et ceux qui choisissent la voie diplôme, de l’école de commerce ou encore professionnelle, ne peuvent pas bénéficier d’une telle structure, alors même que cela devrait être un droit. Ainsi, les élèves du secondaire II qui pratiquent un sport ou un art à un haut niveau sont poussés à choisir la voie de maturité, quand bien même ils ou elles préféreraient se tourner vers un apprentissage ou la voie diplôme, faute de structures appropriées. Les questions d’effectifs ou de coûts ne doivent pas être un frein à l’ouverture de classes spéciales pour toutes les filières. Il s’agit d’une inégalité de traitement qui doit être corrigée. En effet, les élèves de culture générale ou de l’école de commerce ne peuvent bénéficier, sous conditions, que d’un horaire allégé ainsi que de congés ponctuels pour des stages d’entrainement ou des compétitions et ces allégements dépendent des différentes directions d’établissement. Les autorisations d’allégement sont ainsi accordées inéquitablement d’un établissement à l’autre, en fonction de la sensibilité de telle ou telle direction vis-à-vis du sport ou de la pratique artistique d’élite.

En 2019, notre collègue Serguei Aschwanden avait questionné le Conseil d’Etat au travers d’une motion transformée en postulat. Cet objet visait à donner davantage de moyens aux élèves du postobligatoire remplissant les critères sportifs ou artistiques de la filière sport-art-études (SAE). Le présent postulat va un cran plus loin en demandant au Conseil d’Etat d’étudier l’opportunité d’ouvrir des classes spéciales aux élèves de la voie diplôme, de l’école de commerce ainsi que des filières professionnelles. A titre d’exemple, il est regrettable que des athlètes tels que Zoé Claessens qui habite mon district – une des plus grandes sportives vaudoises et fraîchement sortie de la voie diplôme du gymnase – ait dû sacrifier entre autres leur vie sociale, faute de structures adaptées. Les postulants sont les suivants : Céline Baux, Jean-Daniel Carrard, Sébastien Cala et moi-même.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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