23_REP_93 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation David Raedler et consorts au nom Les vert.e.s vaudois.e.s - Etat des lieux des dépenses liées à la construction et à l’entretien des routes relevant de compétence cantonale (23_INT_58).

Séance du Grand Conseil du mercredi 18 décembre 2024, point 10 de l'ordre du jour

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M. David Raedler (VER) —

Je remercie Mme la conseillère d'Etat pour sa réponse à cette interpellation. L'objectif de cette interpellation était de comprendre, en réalité, le coût concret des aménagements routiers, suite à la discussion du budget menée ces dernières semaines. Ces aménagements servent, en effet, toutes les mobilités : aussi bien les véhicules individuels que les camions, ainsi que la mobilité active. Il est évident qu'il y a un coût dont il est important d’être conscient. La question demeure de savoir, étant donné que je suis membre de la Commission thématique des infrastructures et de la mobilité, comment nous votons souvent des crédits routiers sans avoir une vision d'ensemble. C'est dans cette optique que l'idée de cette interpellation a été formulée : pour avoir cette vue d'ensemble. Je remercie donc le Conseil d'Etat pour ses réponses, qui nous permettent d'identifier trois constats.

Le premier constat concerne effectivement le coût important des infrastructures routières. On le sait, cela a un coût. Dans les chiffres que vous avez fournis, on peut voir qu'entre 2018 et 2022, la construction de nouvelles routes ou le réaménagement de routes existantes a coûté 136 millions de francs. L'entretien ordinaire, uniquement pour les routes cantonales, a quant à lui coûté 234 millions de francs. Il est donc clair que ce sont des montants considérables. Il est important de bien en prendre conscience et de garder cela en tête dans ce contexte.

Le deuxième constat, qui est un point positif, concerne la question du respect des budgets prévus et, le cas échéant, des dépassements éventuels. A ce sujet, il faut souligner que le Conseil d'Etat mérite des félicitations car, selon la réponse à l'interpellation, les budgets sont respectés. Ainsi, même si les coûts sont effectivement importants, il est rassurant de constater que les coûts prévus ne sont pas dépassés, ce qui est naturellement un élément positif.

Le troisième constat, enfin, concerne l'importance du report modal, un point que l'on répète fréquemment, mais qui reste crucial. Il s'agit de la possibilité, dans toute la mesure du possible, de renforcer ce transfert modal entre, d'une part, les véhicules individuels et, d'autre part, les transports publics et la mobilité active. Pourquoi ? Parce que, naturellement, plus on réussit ce report modal, moins nous aurons besoin d'espace et d'aménagement sur les routes. Il faut bien prendre en compte qu'une voiture génère plus de 1500 fois l'usure d'une route par rapport à un vélo. Ce phénomène a un impact financier direct. Bien sûr, nous ne mettrons pas tout le monde à vélo ni dans les transports publics, mais il est crucial de connaître le coût de notre mobilité. Dans ce contexte, cela renforce nos efforts pour encourager le report modal, notamment en faveur de la mobilité active.

Ainsi, avec ces trois constats, je remercie le Conseil d'Etat pour sa réponse et j'invite toutes les personnes présentes ici à lire attentivement cette réponse. Il est important de garder ces chiffres en tête pour nos futures discussions sur le budget et, le cas échéant, sur les projets routiers sur lesquels nous serons amenés à voter.

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d’Etat

Je remercie le député Raedler pour sa prise de position qui souligne que, en effet, le Conseil d'Etat respecte les enveloppes budgétaires, tant pour l'investissement que pour l'entretien. Je dois cependant souligner que nous rencontrons plutôt le problème inverse : celui de pouvoir effectivement réaliser les travaux pour lesquels nous avons prévu des fonds. Souvent, pour des raisons de procédure ou de complications liées aux projets, ces derniers sont retardés. Cela représente un véritable problème de goulet d'étranglement pour nous, car nous planifions les travaux de manière à les répartir de façon équilibrée sur l'ensemble du territoire cantonal. Le fait que des travaux soient constamment replanifiés pour des raisons procédurales indique qu'il pourrait y avoir des goulets d'étranglement dans les dépenses et donc dans la réalisation des chantiers. C'est l’un des problèmes auxquels nous faisons face.

La deuxième préoccupation que nous avons, dans le respect de ces engagements, concerne également les entreprises. En effet, chaque fois que nous sollicitons des crédits, cela signifie que ces crédits sont basés sur des coûts relativement précis, qui sont dûment documentés grâce à des soumissions reçues. Cela implique que les entreprises se sont engagées à mobiliser leur personnel et, le cas échéant, leurs machines, pour un chantier dans une planification déterminée. Or, les retards dans la planification entraînent une série de replanifications pour ces entreprises, ce qui complique leur organisation. C'est pourquoi nous veillons à ce que les budgets ne soient pas seulement respectés, mais aussi que nous puissions atteindre les objectifs fixés. Comme vous l'avez constaté, par le passé, nous avons rencontré quelques difficultés, mais nous avons amélioré notre manière de gérer les fonds de l'Etat pour favoriser également la circulation de cet argent au sein de notre économie locale.

Les routes représentent des montants importants, mais il est essentiel de souligner que ce sont des fonds qui retournent à l'économie locale. La grande majorité des entreprises qui remportent nos marchés sont des entreprises vaudoises et romandes. Ainsi, ces investissements constituent également un moyen de soutenir notre économie, en créant des emplois, notamment dans le secteur de la construction, et en offrant de nombreuses places de travail pour les travailleuses et travailleurs de notre canton.

Dernier point sur lequel j'aimerais attirer votre attention : concernant les dépenses liées aux routes, oui, ce sont des montants considérables, mais il est tout aussi important de les engager au bon moment. Retarder les entretiens routiers n'améliore pas souvent la situation de la route. Plus on attend, plus le risque de complications augmente. Par le passé, il a été démontré que ne pas investir au moment adéquat pour la réfection d'une route engendre des risques accrus d'accidents. De plus, si l'intervention se fait trop tard, elle doit être plus importante, touchant les couches profondes de la route, ce qui augmente considérablement le coût des travaux. L'Etat devra de toute façon entretenir ce patrimoine routier de 1500 km de routes cantonales. Ainsi, la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR), lorsqu'elle vous propose des projets d'entretien ou de réfection lourde, le fait sur la base d'une observation constante de l'état de nos routes, en déterminant les interventions financières au moment le plus approprié pour garantir une dépense la plus efficiente possible, tout en assurant la sécurité des usagères et usagers, qui est de notre responsabilité.

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est close. 

Ce point de l’ordre du jour est traité. 

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