RAP_677230 - Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le Postulat Jean-Bernard Chevalley et consorts au nom du groupe UDC - Pour une agriculture productrice et nourricière résolument inscrite dans le développement durable.

Séance du Grand Conseil du mardi 5 avril 2022, point 21 de l'ordre du jour

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Pierre Fonjallaz (VER) — Rapporteur-trice

Il s’agit de la même commission que le rapport précédent. Le chef du Département de l’économie, de l’innovation et du sport dit que la politique agricole cantonale ne peut pas être déconnectée de la politique agricole fédérale, puisque c’est elle qui fixe les grands principes des filières. Toutefois, le canton dispose d’une marge de manœuvre en matière de formation agricole, de formation continue et dans le choix des différents outils mis à disposition par la Confédération. Il a incorporé, à la fois, les défis de production et de développement durable dans le cadre du Plan Climat, qui contient un important volet agricole. Il y a également, dans le cadre d’une politique de coordination avec le canton de Fribourg, la mise en place d’un grand projet dans la Broye-Vully sur la gestion des eaux ; c’est un nouvel outil faisant suite à des modifications du droit fédéral ; le canton de Vaud est l’un des cantons pilotes en la matière. Les réformes mises en place sur le plan tant cantonal que fédéral visent à associer la production agricole et la préservation de l’environnement. La production locale, destinée à la consommation en Suisse, a clairement un meilleur bilan environnemental que les produits importés. Une production plus locale, avec des circuits courts, s’inscrit à la fois dans l’objectif d’une agriculture nourricière en Suisse et de la préservation de l’environnement.

D’autre part, la conservation des sols à terme est la seule manière d’assurer une agriculture de production. Vouloir transformer les agriculteurs en paysagistes, c’est supprimer la vocation
essentielle nourricière de l’agriculture ; vouloir une agriculture hyper-productiviste mène à la dégradation des sols. Il est rappelé que l’agriculture suisse est régie par des normes sévères, à la fois pour la culture et pour le bétail, normes qui n’ont rien à voir avec ce qui se passe en Europe, en Amérique du Nord ou en Amérique du Sud.

Le postulant remercie le Conseil d’Etat pour la description exhaustive des actions du canton afin de promouvoir une agriculture durable et nourricière dans le canton. Il apprécie également le développement du projet IMAGO sur le site de Grange-Verney et les importantes mesures déjà mises en place par le canton au travers des projets. Il salue le Plan d’action Biodiversité, le Plan climat vaudois, le Plan phytosanitaire vaudois et le Plan d’action cantonal Alimentation. Il espère que ces soutiens ne deviendront ni trop lourds ni trop coûteux en administration. Il insiste sur l’importance de communiquer jusqu’au consommateur pour promouvoir une agriculture régionale non industrielle.

Deux commissaires rappellent qu’en Suisse l’immense majorité des agriculteurs veulent nourrir sainement le pays, car la terre est leur outil de travail. Le chef du département explique, à la suite de la demande d’un commissaire impressionné par toutes les actions du canton, que des communications se font régulièrement, mais que cela n’intéresse pas grand monde, car la population est de moins en moins en contact avec le monde agricole. Beaucoup de choses se font actuellement pour renouer ces liens, avec des processus de production alimentaire. C’est un défi qui dépasse les frontières du canton. Les citoyens ne se rendent pas compte des efforts consentis par la profession et les filières de l’administration cantonale à travers ces différents projets. Le président-rapporteur interroge sur une filière 100 % bio, un mode de production qui répond très bien aux critères de productivité et de durabilité. Deux commissaires proposent l’introduction d’une quatrième année d’apprentissage pour la filière agricole, car les jeunes sont surchargés de matières ; cela permettrait aussi d’introduire un cours sur la durabilité. Un communiqué de presse, sur demande de la commission, a été publié officiellement le 2 juin par le Bureau d’information et de communication (BIC) de l’Etat de Vaud, pour informer sur tout le travail effectué pour une agriculture nourricière et respectueuse de l’environnement, et pour transmettre les inquiétudes du postulant si les deux initiatives contre les produits de synthèse étaient acceptées. Pour conclure, la commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat à l’unanimité des membres présents.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — pré

La discussion est ouverte.

M. Jean-Bernard Chevalley (UDC) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour ce rapport très détaillé. Je rappelle mes intérêts : je suis agriculteur. La première partie – soit la description exhaustive de ce qui est fait dans le canton en matière de formation, de recherches, de pratiques agricoles – me réjouit et démontre l’engagement réalisé ces dernières années pour promouvoir à la fois une agriculture durable et nourricière de notre canton, par l’ensemble de la filière.

Sur la deuxième partie – soit la mise en place de mesures de soutien – j’apprécie de constater que le projet IMAGO, et son développement sur le site de Granges-Verney, permettra la mise en application d’une recherche appliquée et de la vulgarisation des techniques de production qui garantissent une agriculture durable et nourricière, tout comme les projets de collaboration avec d’autres sites ou organisations agricoles et viticoles.

La troisième partie – soit les différentes mesures de soutien déjà mises en place – montre le soutien que notre canton apporte déjà aux secteurs agricoles et viticoles. Les mesures de la future politique agricole, ainsi que du Plan climat vaudois, du Plan phytosanitaire ou du Plan cantonal d’alimentation, montrent des pistes. Je souhaite toutefois rendre attentif à ce que ces différents plans ne se transforment pas en mastodontes administratifs absorbant, au niveau des protocoles et des mesures, l’ensemble des aides financières. En revanche, je regrette le peu de développement du Plan d’action Alimentation ; dans le cadre d’une production durable, il est vraiment primordial d’aller de la fourche à la fourchette et de développer la communication aux consommateurs. On a pu s’en rendre compte dans le débat précédent. En conclusion, l’approche globale de cette réponse détaillée me satisfait pleinement. Je remercie les personnes ayant travaillé à son élaboration.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.

Retour à l'ordre du jour

Partager la page

Partager sur :