23_HQU_8 - Question orale Didier Lohri - Trou de Tolochenaz et les interpellations de 2021.
Séance du Grand Conseil du mardi 7 février 2023, point 3.5 de l'ordre du jour
Texte déposé
En novembre 2021, il avait été déposé 2 interpellations au sujet des infrastructures ferroviaires entre Lausanne et Genève suite au trou de Tolochenaz.
Depuis plus d'un an ces interpellations sont sans réponse. Plus inquiétant, la sortie de documents tel que " Mobilité tous azimuts" de Daniel Mange éminent spécialiste ferroviaire, confirme certaines incohérences de l'utilisation des deniers publics au sujet de ces projets CFF et prise de position cantonale.
Je pourrais comprendre que la parution tardive de l'analyse de Daniel Mange en novembre 22 ne correspondait pas au délai imposé par le traitement des interpellations mais je peine à comprendre le besoin de communiquer faite par le Conseil d'Etat au travers le quotidien du Temps.
Ainsi ai-je l'honneur de déposer la question suivante :
En supputant que l'attente du rapport Daniel Mange " Mobilité tous azimuts" au sujet de la liaison Lausanne - Genève ne permettait pas de respecter le délai de 3 mois afin de répondre aux interpellations, quelles sont les actions concrètes demandées par le Conseil d'Etat aux CFF au sujet des supports de transmission des voyageurs entre les gares des capitales valdo-genevoise ?
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourDépartement de la culture, des infrastructures et ressources humaines
Question orale Didier Lohri – Trou de Tolochenaz et les interpellations de 2021. (23_HQU_8)
En novembre 2021, deux interpellations avaient été déposées au sujet des infrastructures ferroviaires entre Lausanne et Genève, à la suite du trou de Tolochenaz. Depuis plus d’un an après, le spécialiste ferroviaire, Daniel Mange, a publié un document intitulé « Mobilité tous azimuts ». Je peux comprendre que la parution tardive de l’analyse de Daniel Mange en novembre 2022 ne correspond pas au délai imposé par le traitement des interpellations, mais je pose la question suivante : en supputant que l’attente du rapport de Daniel Mange au sujet de la liaison Lausanne – Genève ne permettait pas de respecter le délai de 3 mois afin de répondre aux interpellations, quelles sont les actions concrètes demandées par le Conseil d’Etat aux CFF au sujet des supports de transmission des voyageurs entre les gares des capitales valdo-genevoises ?
Le Conseil d’Etat défend la création d’une nouvelle ligne Lausanne-Genève, avec comme première étape un nouveau tronçon entre Morges et Perroy, à l’horizon 2035. Depuis le célèbre trou de Tolochonaz, révélateur de la fragilité de l’unique liaison ferroviaire entre deux grandes villes suisses, nous avons reçu le soutien de l’ensemble des cantons romands pour défendre ce scénario alternatif aux bouts de troisième voie prévus jusqu’à présent. Mais comme le Grand Conseil ne l’ignore pas, ce n’est pas le Conseil d’Etat – ni même les CFF – qui décide de la réalisation des grandes infrastructures ferroviaires. Aujourd’hui, nous attendons encore un positionnement de l’Office fédéral des transports (OFT) et c’est le Parlement fédéral qui tranchera finalement entre les deux solutions dans le cadre du message ferroviaire 2023 intitulé « Perspective Rail 2050 ». Le Conseil d’Etat, la députation vaudoise aux Chambres fédérales, la Conférence des transports de Suisse-Occidentale, l’association Ouest-Rail et de nombreux autres acteurs de la mobilité sont mobilisés depuis plus d’une année pour défendre la réalisation de ce premier tronçon d’une future ligne Lausanne-Genève, dont l’OFT devrait présenter prochainement une étude préliminaire.
La défense de cette nouvelle ligne est aussi un des combats de Daniel Mange, comme il l’a rappelé régulièrement dans ses chroniques publiées dans le quotidien Le Temps ces dernières années, et qui ont fait l’objet du recueil « Mobilité tous azimuts », à la fin de l’automne dernier. Le Conseil d’Etat n’a donc pas attendu la parution de cet ouvrage pour réfléchir à l’avenir de la liaison ferroviaire entre Lausanne et Genève. Si le gouvernement s’excuse de ne pas avoir répondu à vos interpellations dans les délais, il peut difficilement analyser vos propositions dans le contexte de défense d’un premier tronçon entre Morges et Perroy, aujourd’hui au cœur d’un consensus romand. Proposer, par exemple, de relier les chemins de fer à voie métrique des MBC au Nyon-St-Cergue est certes ambitieux, mais ne résout pas les problèmes de capacité et de redondance du réseau ferroviaire national, à voie normale, des CFF entre Lausanne et Genève.
Cette année 2023 est cruciale pour obtenir enfin des Chambres fédérales une première étape d’une nouvelle ligne Lausanne-Genève. C’est loin d’être d’une évidence tant la Confédération peine parfois à admettre le retard pris dans le développement des infrastructures ferroviaires de ce côté de la Sarine. Evoquer d’autres idées avec les CFF et l’OFT dans la même région, même si elles n’ont pas la même temporalité ni le même objectif, c’est prendre le risque de brouiller le message. Pour le Conseil d’Etat, appuyé fortement par la députation vaudoise aux Chambres fédérales, la priorité est de convaincre une majorité des Chambres fédérales d’inscrire dans le message ferroviaire 2023 la réalisation d’un nouveau tronçon à double voie entre Morges et Perroy et une diminution du temps de parcours entre Lausanne et Berne pour compenser l’abandon de la technologie WAKO par les CFF. Je sais, et vous l’avez fait savoir à de multiples reprises, que je peux compter sur un large soutien de ce Grand Conseil pour défendre ces projets essentiels pour notre canton et le fonctionnement de l’ensemble du système ferroviaire romand.
Je tiens à remercier Mme la conseillère d’Etat pour cette réponse. Dois-je considérer qu’il s’agit de la réponse aux interpellations, car, en définitive, le travail est fait ?
Je pense avoir été claire. Le travail est largement engagé depuis de nombreux mois. Je le redis : dans le prochain message fédéral, il faut que le canton de Vaud et les cantons romands figurent en bonne place et il est important de ne pas se tromper de projet. En effet, lorsque l’argent est si rare, les concurrences intercantonales doivent reposer sur une alliance large de l’ensemble des actrices et acteurs. C’est ce à quoi nous nous sommes attelés : à d’abord fédérer les cantons romands, l’ensemble des parlementaires fédéraux et, enfin, les CFF et l’OFT pour essayer d’obtenir cet argent qui va se chiffrer en milliards. Vous imaginez dès lors que le travail n’a pas démarré aujourd’hui.
Retour à l'ordre du jourJe me suis mal exprimé. Il s’agissait juste de souligner que cette réponse orale pourrait être mise par écrit pour répondre aux deux interpellations que j’avais déposées il y a une année et trois mois.