22_INT_67 - Interpellation Guy Gaudard et consorts - Une couverture, un matelas pour tous (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 24 mai 2022, point 17 de l'ordre du jour
Texte déposé
Lors de la séance du Grand Conseil du 3 mai, à l’heure des questions, Mme la Conseillère d’Etat Ruiz a donné une réponse aux questions de mes deux collègues Lopez et Keller.
Cette réponse me laisse perplexe et, à cet effet, j’interpelle le Conseil d’Etat car ce n’est pas de manière subsidiaire uniquement que l’Etat doit intervenir sur ce sujet mais de manière déterminée et engagée afin de pallier ce problème de santé publique.
En effet, Mme Ruiz ne doit pas jouer les petits bras mais inciter Lausanne à ouvrir les structures fermées du 1er mai au 31 octobre de sorte que ces structures soient disponibles toute l’année. En tant que payeur, sa voix est prépondérante.
On parle ici de précarité sociale. Ce qu’on fait pour les gens du voyage on doit également le dispenser à cette couche de population défavorisée. Il pourrait, parmi eux, y avoir un de nos enfants. Cessons de croire naïvement que ces personnes ont besoin d’un abri seulement en hiver et que le printemps venu ils n’ont plus de besoins, notamment sanitaires, de base. Ces gens méritent toute notre attention, notre écoute et bienveillance. Mon élection à la députation m’invite à prendre position en faveur de leurs requêtes.
Dès lors, une réponse parlant de la subsidiarité de l’Etat quant à la décision de la Ville de Lausanne de fermer ses structures d’accueil pendant la belle saison, à savoir le Répit complètement et la moitié des 42 places de la Maraude, me semble pour le moins très discutable. Je remercie le CE de répondre aux questions suivantes :
- Quels moyens peut-il mettre en œuvre pour que la Ville de Lausanne laisse ouvertes ses deux structures d’accueil toute l’année ? (Le Canton verse 4,9 mio aux diverses communes.)
- L’Etat pourrait-il proposer à la Ville de Lausanne de l’accompagner avec un contrat de confiance dans la mise à disposition d’un terrain où le camping serait autorisé sous contrôle et équipé de structures sanitaires ?
- Pour quels motifs le CE n’organise-t-il pas une table ronde avec les différentes parties concernées, notamment le collectif nommé 43m2 étant venu manifester devant le parlement ? Ceci semble être un minimum.
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Yannick Maury | VER |
Jérôme Christen | |
Pierre Fonjallaz | VER |
Vincent Keller | EP |
Taraneh Aminian | EP |
Jean-Marc Nicolet | |
Elodie Lopez | EP |
Didier Lohri | VER |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLorsqu’on est député, on doit tout faire en faveur de l’égalité des droits. Le mouvement social « 43m2 » – qui a manifesté pour une ouverture annuelle des structures en ville de Lausanne et ailleurs – ne doit pas attendre plus de 40 ans, comme les gens du voyage, avant que l’on mette à sa disposition des surfaces où il pourrait, sous la forme d’un contrat de confiance, aménager en équipements légers un endroit où dormir à l’abri. Le canton et de la ville seraient chargés d’équiper ces surfaces en sanitaires. Il en va de la sécurité sanitaire de ces personnes et de la santé publique. Peut-on admettre, à notre époque, que des gens dorment dans des cages d’escalier, sous des ponts ou sur des bancs ? Non ! Le canton paye une subvention de 4,9 millions de francs au total à plusieurs communes afin qu’elles mettent à disposition des infrastructures salubres, du 1er novembre au 30 avril. Ensuite, comme à Lausanne, ces infrastructures sont fermées et on prie les bénéficiaires de partir. Cela n’est pas admissible. A l’heure où chacun s’émeut du sort des Ukrainiens, le sort des SDF et des sans-abris en Pays de Vaud semble désintéresser le milieu politique. Il est urgent que le canton prenne la main et impose une ouverture annuelle à ces structures d’accueil. C’est un problème de société et j’ai peine à comprendre que l’on préfère laisser des surfaces d’accueil vides, plutôt que de les mettre à disposition toute l’année pour les plus défavorisés. Le canton ne peut pas se dédouaner en disant qu’il intervient subsidiairement : à hauteur de 5 millions de francs, ce n’est plus du subside, c’est de l’engagement. Ecoutez ces mouvements sociaux, organisez une table ronde avec tous les acteurs concernés et imposez aux bénéficiaires de vos subsides de fonctionner comme il se doit. Lausanne est une ville de gauche, me semble-t-il, mais elle abandonne ses défavorisés pour faire des pistes cyclables et supprimer les places de parc. Ce n’est pas sérieux. Ce problème doit être résolu dans les plus brefs délais, sans chercher d’excuses sur les responsabilités du canton ou de la commune. Vous n’avez pas le droit de laisser tomber cette couche de la population.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.