22_REP_156 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Yvan Pahud et consorts - Maintenir des forêts productives ici, c’est garantir, notre indépendance énergétique et un approvisionnement en bois de construction local. (22_INT_99).

Séance du Grand Conseil du mardi 4 avril 2023, point 50 de l'ordre du jour

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M. Yvan Pahud (UDC) —

Je déclare mes intérêts : je suis président du Groupe filière bois du Grand Conseil (GFB) et vice-président de Lignum Vaud. Je souhaite remercier le Conseil d’Etat pour ses réponses et je tiens à saluer sa position qui partage les préoccupations citées dans l’interpellation. Nous relevons tous deux que les forêts sont utiles pour la population ainsi que la construction en bois. Je ne partage toutefois pas les arguments avancés. Si je soutiens la mise en place de réserves forestières, celles-ci doivent rester mesurées, entre le trop et le trop peu. En effet, le Conseil d’Etat aurait pu se limiter à 500 ha, le minimum recommandé par la Confédération pour les réserves dites d’importance. Il y en a une dans le Pays d’Enhaut, dans les Préalpes, une autre sur le Plateau et il en fallait bien une dans le Jura.

Nous aurions pu nous contenter de 500 ha au lieu de 1400. Nous aurions également pu nous contenter d’intégrer la partie supérieure des forêts, en lapiez et peu productives, ce qui n’aurait pas eu d’impact sur la production de bois. Quant à l’argument consistant à dire que l’on met en réserve parce qu’il n’y a pas de desserte pour chercher le bois dans la partie inférieure, il n’est pas fondé, puisqu’on a, depuis toujours, créé des dessertes pour aller chercher le bois. Dès lors, si l’on veut se donner les moyens d’aller chercher du bois, il faut créer des dessertes. J’imagine que ce projet n’aboutira pas, ces forêts étant sur des propriétés privées et appartenant à des Français. Actuellement, ces derniers ne sont pas convaincus par la mise en réserve de leurs forêts. Il reste toutefois important pour la filière bois de rappeler que, si l’on veut construire des maisons en bois et écologiques issues de nos forêts de proximité, il faut se donner les moyens d’exploiter le bois d’ici et non pas l’importer sur des milliers de kilomètres.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

A ce stade, je me permets une petite précision concernant la réponse du Conseil d’Etat. Comme vous l’avez noté, il s’agira d’une réserve mixte et seule une partie du périmètre, soit 190 ha, est en réserve naturelle, donc sans coupe de bois. Dans le reste du secteur, soit 1239 ha, des coupes de bois pourront être réalisées, pour autant qu’elles servent soit au maintien de la qualité naturelle et paysagère des pâturages boisés, soit au maintien d’espèces cibles prioritaires nécessitant des travaux. Il est certain - vous le développez dans votre interpellation, monsieur le député - que la forêt a plusieurs fonctions.

Le Canton a une politique et une stratégie forestière à l’horizon 2040 et il y a une forte pression sur les forêts. Le réchauffement climatique a un impact que l’on imaginait se déployer à l’horizon 2050. Or, nous avons déjà constaté cet été des dégâts importants et une évolution de certaines forêts qui ne va pas dans la bonne direction. En effet, plusieurs forêts sont impactées très fortement par le réchauffement climatique et l’on observe déjà l’arrivée du bostryche. La situation est inquiétante et l’on doit trouver le bon équilibre entre protection et utilisation du bois, que ce soit pour l’énergie ou pour la construction. C’est un équilibre que l’on doit trouver.

La préoccupation majeure du Conseil d’Etat reste d’assurer une protection des forêts afin de pouvoir traverser le réchauffement climatique qui impacte fortement les forêts. Les effets de ce réchauffement se font malheureusement sentir plus fortement et rapidement que ce qu’on pouvait attendre il y a quelques années. C’est sur ce point que nous devrons développer des moyens pour répondre à cet enjeu extrêmement important. Sur les équilibres à trouver, je partage toutefois votre position.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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