01. Population
Etat et structure de population
Avec 846'300 personnes à fin 2023, le canton de Vaud est le troisième plus peuplé de Suisse après Zurich et Berne. La population résidante permanente vaudoise compte 561'500 personnes de nationalité suisse et 284'800 personnes de nationalité étrangère; la part de la population étrangère se fixe à 34% en 2023.
En 2023, la population vaudoise a gagné 15’500 habitants, soit une hausse de +1,9%. La variation est supérieure à 2022 (+0,9%). Un tiers de la hausse peut être attribuée à la population fuyant l’Ukraine. Toutefois, l’essentiel du dynamisme du canton s’explique par une immigration importante, notamment en provenance de l’Union européenne.
Bilan démographique
Le bilan démographique est un outil essentiel pour comprendre l’évolution de la population d’une année à l’autre. Il permet de décomposer cette évolution, qu’elle soit à la hausse ou à la baisse. Sont pris en compte les éléments entraînant l’accroissement de la population (naissances, arrivées) et les éléments entraînant sa réduction (décès, départs).
Pour interpréter l’évolution de la population suisse et étrangère, il est également nécessaire de connaître le nombre de naturalisations puisqu’elles font augmenter la population suisse et diminuer la population étrangère.
Migrations
La démographie du canton est particulièrement dynamique depuis le début des années deux mille grâce à un double mouvement : la situation conjoncturelle favorable induit une forte demande de main-d’oeuvre pour répondre aux besoins du marché de l’emploi, expliquant le niveau élevé de l’immigration dans le canton. Ce flux entrant est lui-même soutenu par l’Accord sur la libre circulation des personnes, qui facilite l’arrivée de population active depuis son entrée en vigueur en 2002 et qui, à son tour, entretient l’économie. Même si le rythme a ralenti depuis quelques années, les flux migratoires entrants se maintiennent à un niveau élevé.
Outre l’immigration de travail, le pôle de formation vaudois attire chaque année des milliers d’étudiants étrangers venus suivre une formation dans les hautes écoles ou les établissements privés situés sur le territoire du canton. Vaud accueille le tiers de l’ensemble des personnes arrivées en Suisse pour suivre une formation.
Vaud doit ainsi la plus large partie de sa croissance démographique aux migrations : le solde migratoire avec l’extérieur du canton (différence entre arrivées et départs) explique deux tiers de la hausse contre un tiers pour le solde naturel (différence entre naissances et décès).
Naissances et fécondité
Plus de 8000 enfants naissent chaque année dans le canton de Vaud, un nombre qui n’est pas si éloigné de celui de 1870 (6800). Dans le même temps, la population du canton a plus que triplé. Alors que l’on comptait trente naissances pour mille habitants en 1870 (taux brut de natalité), elles sont neuf pour mille aujourd’hui.
Excepté le baby-boom de l’après-guerre et de brèves périodes de hausse des naissances, la fécondité vaudoise a notablement diminué depuis la fin du XIXe siècle, passant en dessous du seuil de renouvellement des générations (estimé à 2,1 enfants par femme), un sort commun à tous les pays occidentaux. Le nombre moyen d’enfants par femme est resté proche de 1,5 depuis le début des années 1970. Toutefois, il diminue nettement depuis deux ans.
Décès et mortalité
On enregistre quelque 5800 décès par année dans le canton de Vaud (moyenne 2014-2023), Le nombre de décès dépend tant de l’effectif des personnes âgées, en augmentation, que du niveau de la mortalité, en diminution. En effet, l’espérance de vie à la naissance continue d’augmenter et dépasse 80 ans pour les hommes comme pour les femmes.
Bien que les femmes aient une espérance de vie un peu plus longue d’environ 5 ans, le progrès est plus rapide pour les hommes, qui tendent à «rattraper» leur retard par rapport aux femmes. Des événements particuliers (notamment des épisodes de grippe, de canicule ou récemment la covid-19) peuvent ponctuellement faire augmenter le nombre annuel de décès, comme en 2020 (6700 décès) et en 2022 (6200 décès).
Mariages, divorces, partenariats
Entre 3300 et 4000 couples se marient chaque année dans le canton de Vaud. Si le nombre de mariages est stable depuis les années 1990, le taux de nuptialité (nombre de mariages par habitant), lui, a régressé de moitié depuis 1990. Depuis le 1er juillet 2022, les couples de même sexe peuvent se marier ou convertir leur partenariat enregistré en mariage auprès de l’office d’état civil.
Chaque année, un peu moins de 1800 couples divorcent dans le canton. Leur nombre évolue irrégulièrement avec le temps mais il est relativement stable depuis 2017. En Suisse, on estime que deux mariages sur cinq pourraient se terminer un jour par un divorce.
Acquisitions de la nationalité suisse
Les acquisitions de la nationalité suisse sont globalement devenues plus nombreuses en Suisse et dans le canton de Vaud au fil des décennies. A l’exception de quelques pics ou creux dus à des raisons administratives ou consécutifs à des changements législatifs, les naturalisations sont passées de moins d’un millier par an en moyenne dans le canton avant 1990, à 1400 dans les années nonante et à 4000 dans les années deux mille. La hausse a été particulièrement remarquable ces dernières années avec des valeurs historiquement élevées entre 2016 et 2018 (plus de 7000 naturalisations par an).
Ce bond est notamment lié au changement de la Loi sur la nationalité suisse en 2018 qui a eu un effet incitatif pour les candidats potentiels. En 2020, le mouvement a été freiné par la pandémie qui a ralenti le traitement des dossiers. Le nombre d’acquisitions a ensuite retrouvé un niveau normal dès 2021 (quelque 7400 en moyenne entre 2021 et 2023).
Familles et ménages
En 2022, on recense quelque 370 400 ménages privés dans le canton de Vaud dans lesquels vivent près de 815 000 personnes. Les ménages de personnes seules sont les plus nombreux avec presque quatre ménages sur dix (38%). Suivent les couples avec enfants (28%) et les couples sans enfant (23%). Les ménages monoparentaux représentent 8% des ménages, le solde regroupant les autres types de ménages : ménages multifamiliaux, ménages non familiaux de plusieurs personnes et ménages de type indéterminé. A souligner que si les ménages de personnes seules représentent la plus importante catégorie dans le canton, la plupart des Vaudois résident dans un ménage de couple avec enfants : 49% contre 17% pour les personnes seules.
Perspectives démographiques
Statistique Vaud réalise périodiquement des perspectives démographiques portant sur le canton et ses régions à des fins de planification et d’aide à la décision. Ainsi, trois scénarios cantonaux pour la période 2021-2050 sont proposés en fonction d'hypothèses concernant l’évolution future de la mortalité, de la fécondité et des migrations. Ces scénarios sont régionalisés pour la période 2021-2040 selon deux découpages différents : les treize arrondissements et sous-arrondissements électoraux d’une part, et sept régions dont les six agglomérations du canton d’autre part.
Langues et religions
Dans le canton de Vaud, 83% de la population résidante permanente a indiqué le français comme une (de ses) langue(s) principale(s) en 2022. L’anglais est ensuite la langue la plus mentionnée aussi bien comme langue principale (8%) que comme langue parlée habituellement à la maison (9%) ou au travail (24%). Le portugais (7%) et l’allemand (4%) sont ensuite les langues principales les plus répandues. Près de quatre personnes sur dix âgées de 15 ans ou plus ont mentionné une autre langue que le français comme langue principale et un cinquième (19%) de la population a indiqué plusieurs langues principales. Jusqu’à trois langues principales sont prises en compte par personne.
Religions
Le paysage religieux vaudois a subi d’importantes mutations durant la dernière décennie. La part des personnes se déclarant sans confession s’est fortement accrue, passant de 26% en 2010 à 40% en 2022%, tandis que la communauté protestante a reculé de 29% à 19% dans le même intervalle de temps. La communauté catholique est quant à elle restée relativement stable (de 31% à 26%), tout comme les autres communautés religieuses.
Les églises et autres lieux de culte n’attirent plus autant les fidèles que dans le passé. En 2019, seule une personne sur cinq s’est rendue environ une fois par mois à un service religieux collectif. Une part semblable a déclaré prier tous les jours ou presque. Toutefois, plus de la moitié de la population vaudoise (55%) a indiqué pratiquer une ou plusieurs activités religieuses ou spirituelles.