Centre d’exploitation des routes nationales (CeRN) de Bursins

SIPAL - Service Immeubles, Patrimoine et Logistique (DFIRE)

Contexte

En même temps que le Service Immeubles, Patrimoine et Logistique (SIPAL) inscrit le développement durable dans ses objectifs prioritaires en 1999, il met en place une démarche spécifique d'intégration du développement durable dans les concours d'architecture. L'organisation du concours pour le centre d’exploitation des routes nationales de Bursins (CeRN-Bursins) en 1999 stipule, pour la première fois en Suisse romande, en particulier à l’Etat de Vaud, que le développement durable sera parmi les critères d'appréciation du jugement. L’objectif était de faire de cet édifice un exemple d’application pratique du développement durable dans une construction publique, du concours à la réalisation.

Actuellement en première phase de construction, le bâtiment sera achevé en 2006.

Précisions sur le projet

Concours

Entre 1999 et 2000 le SIPAL organise un concours à deux degrés qui est remporté par l’atelier niv-o à Lausanne. Ce bureau a présenté un projet répondant aux exigences de base du maître de l’ouvrage en matière de développement durable avec une sensibilité particulière et un intérêt technique poussé. Pour ce projet, le mandataire a intégré le développement durable selon trois axes majeur. Les enjeux socio-culturels liés à l'insertion du bâtiment dans le site et à son fonctionnement pour les usagers, les aspects environnementaux et les contraintes économiques.

Type de bâtiment

Le projet du CeRN de Bursins est construit en lieu et place de l'ancien centre de 1964. Le nouveau programme comprend des garages pour véhicules, d'importantes places de stockage, des locaux techniques, ainsi que des locaux administratifs. L'activité courante du centre doit être maintenue pendant le chantier.

Prix

Le CeRN de Bursins a reçu le label eco-bau en octobre 2005 . Ce prix est décerné par l'association eco-bau, il récompense un mode de construction durable, sain et écologique.

Description du projet

L'intégration du bâtiment dans le site de Bursins, région viticole classée à l'inventaire des paysages, sites et monuments naturels d'importance nationale a été particulièrement soignée. La volumétrie ainsi que l'orientation des ouvertures rend compte des spécificités de ce site. L’architecture sobre du bâtiment et sa rationalité constructive assurent une bonne économie du projet. Le plan proposé est novateur dans son organisation, il permet un contact visuel entre les locaux techniques et administratifs, ainsi que des déplacements du personnel à l'abri. Le principe structurel flexible permet des évolutions d'affectations.

Choix des matériaux

Le choix des matériaux vise à minimiser les impacts environnementaux, à utiliser les ressources locales et à limiter les transports et l’énergie grise. Ces objectifs découlent d’une volonté d’économie et de rationalité. Les matériaux sont utilisés dans leur état le moins transformé possible. Pour la structure il s'agit du bois et du béton. Le principe constructif modulaire et la réalisation par étapes privilégient la préfabrication. Ce système a également de nombreux avantages, il permet entre autre d'optimiser la durée du chantier et d'assurer un désassemblage et une déconstruction en vue du recyclage en fin de vie du bâtiment.

Bois

Le bilan écologique du bois est particulièrement intéressant, puis que c'est un matériau renouvelable dont le bilan de CO2 est neutre. Dans le cadre de ce projet, ce matériau a été utilisé pour la construction et l'énergie. La charpente est en bois équarri afin d'utiliser la matière dans son aspect brut. Les poutres ainsi que les sommiers sont également en bois.

Béton

Du béton armé est utilisé pour la structure porteuse ponctuelle en relation avec le sol, car elle doit résister à d'éventuels chocs de camions. Par contre, l'ensemble des murs non porteurs et non exposés aux chocs est en béton recyclé. La mise en œuvre spécifique de ces murs a demandé un effort particulier des mandataires et des entreprises pour lesquelles cette mise en œuvre est innovante.

Toiture

L'étanchéité de la toiture plate est assurée avec de l'EPDM (caoutchouc synthétique), matériau écologiquement avantageux qui est préfabriqué et livré en rouleau sur le chantier. Il a été simplement déroulé et clipsé. Cette mise en œuvre simple facilite le recyclage en fin de vie. Une partie de la toiture est végétalisée.

Ressources énergétiques

Ce bâtiment a des besoins relativement limités de chauffage en rapport avec le volume construit puisque les locaux techniques doivent seulement être hors gel. Les mandataires ont recherché à combiner de manière optimale les sources énergétiques disponibles sur le site. Il s'agit de l'énergie solaire captée car l'orientation du bâtiment offre une longue façade de bureaux exposée au Sud, et de bois vert provenant de l'entretien de l'autoroute. Une installation de chaufferie au bois couvre les besoins de chaleur de novembre à mars, alors que le solaire thermique suffit à couvrir ceux du restant de l'année. La gestion optimale du stock de bois pendant toute l'année et la mise en place de capteurs thermiques non vitrés, ainsi que la contribution des usagers à être attentifs à leurs consommations énergétiques permettent à ce bâtiment d'être autonome. Des capteurs photovoltaïques assurent une partie de la consommations d'électricité.

Ventilation

Le confort des utilisateurs est assuré par une ventilation mécanique à double flux dans les bureaux permettant un rafraîchissement par des puits canadiens pendant l'été. Les gaz d'échappements dans la halle technique sont évacués naturellement par un effet de cheminée assuré par des fenêtres en hauteur.

Gestion de l'eau

Après des analyses économiques et écologiques comparatives, les mandataires ont décidé de travailler avec un double réseau. Le premier est branché sur une conduite d'eau conçue pour alimenter les vignes avoisinantes en provenance du lac. Le deuxième assure l'amenée d'eau potable. Ainsi de l'eau non potable est utilisée pour l'entretien des machines, les WC et l'arrosage, et celle qui est potable ne sert que pour les besoins spécifiques des utilisateurs. En complément de ceci, un bassin de rétention permet de diminuer l'effet de crue lors de fortes pluies, épargnant rivières et courts d'eau. Ce bassin est partiellement alimenté par la toiture. Une attention particulière a été portée sur le traitement des surfaces extérieurs dons les parties étanches ont été réduites au minimum.

Points clefs

La qualité globale du projet est rendue possible grâce à un engagement fondamental du mandataire et du maître de l'ouvrage à mettre en perspective les enjeux du développement durable tout en assurant une cohérence générale et la maîtrise des coûts. L'approche synchrone des performances énergétiques, des impacts écologiques et des coûts a permis une maîtrise totale du processus de construction. La recherche permanente de la solution la plus avantageuse selon ces trois axes a également permis de faire des choix stratégiques et des déterminer l'importance de chacun selon les exigences requises. Cette méthode de travail ne propose pas de processus linéaire s'appuyant sur ce que chacun sait faire, laissant ainsi ouvertes des questions pour y répondre mieux et différemment. Ceci implique un engagement hors du commun et un travail particulier pour obtenir l'adhésion des utilisateurs. L'ensemble de ces contraintes est la source d'un enrichissement et d'une stimulation qui ont permis la réalisation concrète d'idées conceptuelles innovantes

Publication

Jalons 3 — Le CeRN de Bursins, du concours au chantier, déc. 2004.

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