Paysage et Parcs naturels
Le canton de Vaud se situe à un carrefour biogéographique naturel entre les Alpes, le Plateau et le Jura et abrite une grande diversité de paysages. Plusieurs paysages sont inscrits à des inventaires d’objets d’importance nationale. Certains paysages bénéficient d’une protection cantonale complémentaire spécifique comme le Lavaux ou la Venoge. Plusieurs participent à l’attractivité des parcs naturels d’importance nationale présents dans le canton.
Le canton a prévu de compléter les inventaires fédéraux par des inventaires des paysages et géotopes d’importance régionale et locale et de se doter d’ici 2025 d’une conception paysage cantonale.
De gauche à droite : Etang Chalet des enfants (PNP Jorat), vue depuis le Mont-Tendre (PNR Jura Vaudois), Allières (PNR Gruyère Pays-d’Enhaut),
Sommaire
Parcs naturels d'importance nationale
Territoires labellisés grâce à leurs patrimoines naturel, paysager et culturel de haute valeur, les parcs naturels d’importance nationale sont un élément clé de la politique cantonale sur les espaces protégés. Les exigences à respecter par les parcs, ainsi que les soutiens financiers dont ils peuvent bénéficier, découlent de la Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN). Les parcs sont portés par des associations au sein desquelles les communes ont une représentation déterminante. Pour soutenir ces initiatives, le canton s'est doté en 2008 d'une loi d'application sur les parcs d'importance nationale (pdf, 29 Ko). Les objectifs visés par chaque parc et les compétences de mise en œuvre sont inscrits dans la mesure E12 du Plan directeur cantonal (pdf, 458 Ko).
Trois parcs naturels d’importance nationale sont reconnus dans le canton :
- Le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut, labellisé en 2012 et 2022, chevauche les cantons de Vaud, Fribourg et Berne. Son territoire de 630 km2 rassemble 17 communes situées dans les Préalpes occidentales entre Gruyères et Corbeyrier, Montreux et Rougemont.
De gauche à droite, Chartreuse de la Part-Dieu et Gorges de la Jogne
- Le Parc naturel régional Jura vaudois, labellisé en 2013 et 2023, s’étend sur 568 km2, de La Dôle au bourg de Romainmôtier, des villages du Pied du Jura à la Vallée de Joux, en passant par ses crêtes ou ses trois cols – La Givrine, Le Marchairuz, Le Mollendruz. Il rassemble 34 communes territoriales.
De gauche à droite : L’Orbe (Vallée de Joux), Chalet à Roch Dessus
- Le Parc naturel périurbain du Jorat, labellisé en 2021, s’étend sur 9.37 km2 sur la commune de Lausanne. Son aire forestière protégée de 4.4 km2 offre un refuge naturel important sur le Plateau, à mi-chemin entre les Préalpes et le Jura.
Copyright R. Dupertuis
Contribution en 2023 des parcs naturels à la mise en oeuvre de la politique cantonale Nature et Paysage
Projet phare 2023 du Parc Gruyère Pays-d’Enhaut – Projet vergers haute-tige :
Le Parc Gruyère Pays-d’Enhaut met en œuvre chaque année un projet de plantation d’arbres fruitiers haute tige qui représentent une plus-value importante à la fois pour le paysage et la biodiversité, sans oublier bien sûr la production de fruits. Un accent particulier est mis sur la sauvegarde des variétés anciennes. Les bénéficiaires du projet peuvent commander leurs arbres auprès du Parc selon une liste de 67 variétés adaptées au territoire du Parc. Une fois livrés, les arbres sont plantés par les acquéreurs selon un tutoriel. Grâce à un contrat, la taille de ces arbres est ensuite assurée durant 5 ans en collaboration avec des professionnels de la région. En 2023 ce projet a connu un vif succès, avec 236 arbres plantés, dont une trentaine de variétés anciennes formées avec des greffons du Parc. Cela porte à près de 1500 arbres plantés dans le Parc depuis le début du projet. Un cours de taille a également été proposé avec succès (36 participants). A l’automne des actions de récolte de fruits et production de jus de pommes sont régulièrement réalisées avec les classes d’école.
https://www.gruyerepaysdenhaut.ch/fr/biodiversite/planter-des-arbres-fruitiers
Crédit photo PNR Gruyère Pays-d’Enhaut
Projet phare 2023 du Parc Jura vaudois - Projet « rougequeue à front blanc »
Le Parc Jura vaudois mène un projet régional en faveur du rougequeue à front blanc, en collaboration avec quatre communes : L’Abbaye, Le Chenit, Le Lieu et Vaulion. Des mesures concrètes sont mises en place dans ces villages pour offrir à cet oiseau migrateur potentiellement menacé des habitats favorables et des ressources en nourriture. En 2023, 25 arbres et plus de 300 arbustes indigènes ont été plantés, 30'000 m2 de zones herbeuses bénéficient d’un entretien différencié et 30 nichoirs à rougequeue à front blanc ont été installés. Une exposition itinérante a sensibilisé, durant tout l’été, habitants et visiteurs au sort de cet oiseau. Un projet pédagogique spécifique a également été conduit dans sept classes des communes concernées.
Crédit photo : PNR Jura vaudois
Projet phare 2023 du Parc naturel du Jorat - Projet « Sauvetage batraciens »
Projet phare 2023 du Parc naturel du Jorat - Projet « Sauvetage batraciens »
En mars 2023, le Parc naturel du Jorat a organisé et coordonné sa première action d’aide à la migration des amphibiens à la route des Paysans, Chalet-à-Gobet. Ce sont 3'087 crapauds communs, 9 grenouilles rousses, 72 tritons alpestres et 1 triton palmé qui ont été transportés de l’autre côté de la route, loin des pneus des véhicules. Ces espèces sont protégées et figurent sur la Liste Rouge des espèces menacées en Suisse. Tout cela n'aurait pas été possible sans l'aide des 60 bénévoles qui se sont relayés chaque matin et soir durant trois semaines ! Un énorme merci à ces personnes engagées et motivées.
Crédit photo PNP Jorat
Contribution en 2021 des parcs naturels à la mise en oeuvre de la politique cantonale Nature et Paysage
Projet phare 2021 du Parc Gruyère Pays-d’Enhaut – Projet néophytes :
Le Parc Gruyère Pays-d’Enhaut coordonne sur son territoire la lutte contre les plantes exotiques envahissantes, en accord avec les communes et services cantonaux concernés. En 2021, 38 ha ont été traités. Le Parc a conçu une brochure décrivant les 7 espèces invasives jugées prioritaires pour son territoire et indiquant les manières de lutter contre leur expansion. Cette brochure a été mise à disposition dans les administrations communales et envoyée à de nombreux partenaires du Parc dont les activités sont en lien avec la gestion des milieux naturels (forestiers, paysagistes, agriculteurs), ainsi qu’à tous les membres de l’association. La considérant comme un outil de choix, plusieurs communes du Parc – et voisines– ont opté pour une diffusion à large échelle : 7400 exemplaires ont été distribués par les communes dans sa version française, 5700 en allemand.
Rapport annuel 2021 du Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut (pdf, 4.54 Mo)
Projet phare 2021 du Parc Jura vaudois - Projet « Biodiversité en village »
Au printemps 2021, des spécialistes ont parcouru les villages de Chéserex, L’Isle, Givrins et Montricher afin de relever les bonnes pratiques et le potentiel d’amélioration de la gestion des espaces verts en milieu bâti. Une synthèse des observations, accompagnée de recommandations concrètes, a été transmise aux communes. Le parc accompagne désormais ces quatre premières communes dans la mise en œuvre des mesures préconisées qui vont de l’adaptation de l’entretien des prés ou prairies à la pose de nichoirs, en passant par la plantation d’arbres ou de buissons. Le projet, qui contribue à la mise en oeuvre du plan d’action cantonal en faveur de la biodiversité (mesure S8) se poursuit en 2022 dans sept autres communes : Arzier-Le Muids, Genolier, Le Vaud, Romainmôtier-Envy, L’Abbaye, le Chenit, Le Lieu et Vaulion.
Rapport annuel 2021 du Parc naturel régional Jura vaudois
Projet phare 2021 du Parc naturel du Jorat – Libre évolution des processus naturels
Le Parc naturel du Jorat a pour buts la libre évolution des processus naturels dans son aire protégée et la découverte de la nature. En 2021, le Parc naturel a réalisé les premiers suivis scientifiques à long terme pour documenter l’évolution de son territoire en termes de biodiversité (par exemple les amphibiens et les odonates), de structure forestière et d’activités de loisirs. Au total, ce sont 15 domaines différents qui sont concernés par ces suivis pour lesquels des collaborations avec les institutions de recherche de la région ont été mises en place. Les données récoltées permettront d’orienter les mesures d’entretien des écosystèmes et des bords de chemins de manière scientifiquement fondée, dans un souci de gestion durable des ressources naturelles du parc, tout en permettant aux visiteurs d’en découvrir les richesses.