Travaux de conservation de la cathédrale de Lausanne: des solutions pour protéger la pierre contre les eaux

Communiqué de presse

Publié le 26 août 2021

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    Le conseiller d’Etat en charge du patrimoine bâti du canton accompagné par le président de la Commission technique de la cathédrale de Lausanne ont fait le point ce matin sur l’avancée des travaux de conservation-restauration du monument initiés en août 2019. Ils ont présenté notamment les mesures expérimentées actuellement pour diminuer les altérations causées par le ruissellement des pluies sur les façades. Ces solutions novatrices font l’objet d’une publication dévoilée à cette occasion, Piscis Aqua, qui restitue les actes du colloque pluridisciplinaire organisé en janvier 2021 par le canton sur le thème de l’exposition de la molasse à l’eau. Ces résultats seront présentés également au public dans le cadre des Journées européennes du patrimoine qui se dérouleront les 11 et 12 septembre prochains.

    Reconnue de première importance par les historiens, la cathédrale de Lausanne est pourtant constituée d’un matériau très friable et durement altéré par endroits. Intitulé Piscis Aqua – exposition de la molasse à l’eau, le nouvel ouvrage de la Commission technique de la cathédrale restitue les actes du colloque organisé en janvier 2021 par le canton. La publication questionne cette problématique récurrente et avance des propositions inédites, élaborées pour retarder le vieillissement prématuré de la molasse aquitanienne utilisée à la cathédrale depuis le 13e siècle. Cette fragilité constituera sans doute l’enjeu majeur des futurs programmes de conservation de l’édifice.

    Les recherches présentées lors de ce colloque par une équipe de l’EPFZ révèlent la présence permanente d’eau dans l’épaisseur de la molasse, qui réagit comme une éponge. La grande innovation résulte des techniques de mesure par lasérométrie et orthophotographie, qui ont permis d’élaborer pour la première fois un relevé complet du monument et d’y localiser précisément les différentes dégradations de la pierre. Ces données systématiques, associées à l’analyse pluridisciplinaire des experts, ont amené la commission technique à proposer des mesures. Celles-ci consistent notamment à insérer des micro-ferblanteries ou à retailler certains profils dans le but de corriger les renvois d’eau, diminuant de manière importante le ruissellement et ses dommages sur les façades.

    Cet audit général et ses résultats constituent un document capital dans l’histoire du monument. Il faut remonter au 18e siècle pour trouver un état des lieux semblable dans les relevés d’Erasme Ritter, ou à la fin du 19e siècle avec le fameux «Etat général de la Cathédrale» dressé par Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc. Les études et travaux expérimentaux menés actuellement s’inscrivent en préambule du dernier grand chantier de conservation-restauration annoncé par le Conseil d’Etat en août 2019. Le Grand Conseil a adopté la même année un crédit de 10 millions de francs pour réaliser la première étape prévue jusqu’en 2024. La seconde phase dotée d’un investissement équivalent adoptera une approche plus préventive et devrait achever en 2029 le cycle débuté il y a plus de 40 ans.

    A l’occasion des 28e Journées européennes du patrimoine qui se dérouleront les 11 et 12 septembre prochains, les visiteurs découvriront les essais réalisés et commentés par les architectes, les tailleurs de pierre et les ferblantiers à même les murs de la cathédrale. Ces tests se poursuivront toute une année afin d’éprouver les réalités météorologiques des quatre saisons. Le public pourra admirer également sur les voûtes de la nef un décor peint, dans toute l’authenticité préservée du 13 siècle. Redécouvert et restauré récemment, ce sobre décor polychrome est mis en valeur pour l’occasion par un ingénieux système de miroir.                

    «Avec 500’000 visiteurs, 50 cultes et une trentaine de concerts par année, la cathédrale est le monument le plus apprécié des Vaudois, souligne Pascal Broulis, chef du département en charge du patrimoine bâti du canton. Le Conseil d’Etat est conscient des enjeux et particulièrement attentif à la sauvegarde durable de l’un des principaux édifices gothiques du pays. Les solutions appliquées actuellement permettent d’entreprendre avec efficience les importants travaux de conservation à venir et contribueront à optimiser les futures interventions de maintenance.» 

    Piscis Aqua – Exposition de la molasse à l’eau – altérations et propositions, un ouvrage édité par la Commission technique de la cathédrale de Lausanne; 72 pages illustrées en couleurs; au prix de 10 fr. (+ frais d’envoi); gratuit sur demande pour les journalistes; à commander auprès de la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP), place de la Riponne 10, 1014 Lausanne, 021 316 73 00 ou info.constructiondurable@vd.ch.

    Bureau d'information et de communication de l'Etat de Vaud

    Renseignements pour la presse uniquement

    • Yves Golay-Fleurdelys, président de la commission technique de la cathédrale

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