Variole du singe
Actualité août 2024
Actualité : Critères d’éligibilité pour le vaccin étendus
Depuis le 9 novembre 2022, le Canton de Vaud propose des rendez-vous pour la vaccination contre la variole du singe aux personnes qui souhaitent se faire vacciner et dont la situation correspond aux critères d’éligibilité stricts (voir "Où se faire vacciner" ci-dessous). Ces critères ont été étendus le 28 août 2024.
Le vaccin
JYNNEOS (Smallpox and Monkeypox Vaccine, Live, Non-replicating)® suspension à injection sous-cutanée de Nordic Bavarian.
Maladie
La variole du singe (encore appelée MPOX, orthopoxvirose simienne ou Monkeypox en anglais) est une maladie causée par un virus qui circulait, jusqu’à présent, de manière permanente dans certaines régions d’Afrique (on dit qu’il est endémique). Les cas déclarés en dehors de ces régions étaient rares, et il n’y avait pas de signe indiquant qu’il risquait de se développer sur d’autres continents.
Transmission de la maladie
La transmission du virus de la variole du singe est interhumaine, par contact étroit avec une personne infectée, notamment via des sécrétions et des fluides corporels. Les modes de transmission sont :
- Contact direct avec la peau et les muqueuses lors de rapports sexuels
- Contact physique étroit avec les vésicules ou les croûtes
- Peau ou muqueuses (yeux, nez, bouche, organes génitaux, etc.)
- Vésicules et lésions cutanées (sécrétions ou sang infectés)
- Sécrétions des voies respiratoires et grosses gouttelettes respiratoires
- Par les mains après avoir touché des objets et des surfaces contaminés (p. ex. literie, linges ou vêtements)
Ce sont surtout les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les personnes transgenres changeant régulièrement de partenaires sexuels qui présentent un risque accru d’infection. Mais tout contact étroit prolongé avec une personne infectée augmente la probabilité d’une transmission.
Symptômes
Les symptômes peuvent survenir jusqu’à 21 jours après un contact étroit avec une personne infectée par la variole du singe :
- Éruption cutanée aiguë ou vésicules et pustules isolées, puis croûtes
- Symptômes dans la région génitale et anale, p. ex. selles purulentes ou sanglantes, douleurs rectales ou saignements rectaux et/ou inflammations dans ces parties du corps
- Gonflement des ganglions
- Fièvre (supérieure à 38,5 °C)
- Frissons
- Céphalées, douleurs musculaires et dorsales
- Grande fatigue
- Difficultés respiratoires (p. ex. maux de gorge)
L’intensité des symptômes varie d’une personne à l’autre.
Que faire en cas de symptômes ?
Les personnes qui présentent des symptômes concordants doivent contacter au plus vite leur médecin traitant, ou se rendre dans un hôpital ou un centre checkpoint, pour déterminer si elles doivent se faire dépister.
Dès l’apparition des symptômes, et en attendant le rendez-vous chez le médecin, il faut rester à la maison, en isolement, soit sans contact avec d’autres personnes qui vivraient sous le même toit, et éviter de rencontrer d’autres gens ou de partager des objets et enfin, éviter tout contact avec des animaux. Pour aller chez le médecin, portez un masque et couvrez les lésions. Ces mesures doivent être maintenues jusqu’au résultat du dépistage.
Que faire en cas de contact avec une personne positive ?
En cas de contact proche avec une personne qui a été infectée par le virus :
- Demandez à votre médecin traitant de transmettre vos coordonnées à l’Office du médecin cantonal.
- Durant 21 jours, après le dernier contact avec la personne testée positive à la variole du singe, prêtez attention à d’éventuels symptômes de la variole du singe (symptômes grippaux et/ou lésions de la peau). Prenez votre température au moins deux fois par jour. Si des symptômes apparaissent, isolez-vous et contactez un médecin en indiquant que vous avez été exposé au virus de la variole du singe.
- Pendant ces 21 jours, évitez tout contact avec des personnes à risque (femmes enceintes, enfants en bas âge, personnes immunodéprimées, personnes âgées).
- Evitez également tout rapport sexuel, car vous pourriez être en incubation.
- Prenez un rendez-vous de vaccination car la vaccination est recommandée dès 18 ans dans les 14 jours suivant le contact à risque avec la personne infectée par le virus (cas confirmé).
Comment se protéger
En réduisant les comportements à risque liés aux routes de transmission de la maladie. Si vous êtes éligible, inscrivez-vous pour la vaccination.
Qui peut se faire vacciner ?
Pourront être vaccinés, sous réserve de disponibilité des doses :
- Les hommes de plus de 18 ans ayant des relations sexuelles avec plusieurs partenaires hommes (HSH) n’ayant pas encore contracté la maladie.
- Les personnes transgenres de plus de 18 ans ayant plusieurs partenaires sexuels.
- Les personnes de 18 ans ayant eu un contact à risque avec un cas confirmé dans les 14 jours suivant le contact.
- Les personnes des plus de 18 ans HSH ou transgenre ayant été vaccinées contre la variole dans leur enfance.
- Les personnes ayant reçu une dose de vaccin contre la variole du singe il y a 28 jours au minimum.
- Les personnes exposées au virus pour des raisons professionnelles (personnel médical ou personne de laboratoires spéciaux) et qui, malgré les mesures de protection, risquent d'être infectées par le virus Mpox. Les frais de vaccination sont pris en charge par l’employeur.
- Les personnes en mission humanitaire dans les pays suivants : RD Congo, République du Congo, Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda (état au 16.08.2024). Les frais sont pris en charge par les organisations mandataires.
- Les personnes avec risque d'exposition persistant, avec un délai de 2 ans au minimum après la deuxième dose.
Ne doivent pas être vaccinées pour l’instant :
- Les personnes qui ont été infectées par la variole du singe
- Les voyageurs privés à destination de l’Afrique de l’Ouest et centrale qui n’entrent pas dans les catégories ci-dessus
Que faire si vous êtes éligible mais n’avez pas pu obtenir de vaccin ?
Si vous n’avez pas pu vous inscrire faute de place, revenez régulièrement sur ce site.
Où se faire vacciner et prendre rendez-vous?
Les personnes présentant un risque d’exposition élevé (voir "Qui peut se faire vacciner ?") peuvent s’inscrire dans les lieux de vaccination à Lausanne ou à Morges.
Après avoir pris rendez-vous dans l'un des centres ci-dessous, merci de bien vouloir remplir ce formulaire et de le présenter à votre arrivée.
Si vous répondez « oui » à l’une des questions posées, par exemple sur les allergies, cela ne vous exclut pas de la vaccination, mais un avis médical s’avère nécessaire : prenez contact avec votre médecin traitant pour éclaircir avec lui la question avant votre rendez-vous.
Les personnes exposées au virus pour des raisons professionnelles (personnel médical ou personne de laboratoires spéciaux) et qui, malgré les mesures de protection, risquent d'être infectées par le virus Mpox, tout comme pour les personnes en mission humanitaire (dans les pays suivants : RD Congo, République du Congo, Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda, état au 16.08.2024) doivent présenter une attestation de leur employeur ou organisation mandataire qui motive la demande de vaccination.
- Lausanne : PROFA/Checkpoint Vaud, Rue Saint-Pierre 2, 1003 Lausanne
- Morges : Centre de vaccination des Pâquis, EHC, rue Henry-Dunant 20, 1110 Morges
Les personnes présentant un risque d’exposition élevé (voir "Qui peut se faire vacciner ?") peuvent s’inscrire dans les lieux de vaccination.
Comment se déroule une vaccination ?
La vaccination contre la variole du singe est administrée par injection sous-cutanée. Il faut deux doses, espacées de 28 jours au minimum, pour une vaccination complète. Pour les personnes ayant été vaccinées contre la variole et pour les personnes ayant été en contact avec la variole du singe, une seule dose de vaccin est nécessaire. La personne est déjà protégée partiellement après la première injection, mais ce n’est que 14 jours après la seconde injection qu’elle l’est pleinement. La vaccination ne dispense pas des mesures de protections habituelles.
FAQ vaccination contre la variole du singe
Quel est le vaccin utilisé ?
Le virus de la variole du singe est génétiquement similaire au virus de la variole, raison pour laquelle les vaccins antivarioliques existants peuvent aussi être efficaces contre la variole du singe. Ces vaccins ont été administrés en Suisse jusqu’en 1972 pour éradiquer la variole. Si vous avez déjà reçu un vaccin antivariolique, parlez-en lors de l’entretien prévaccinal.
Le vaccin contre la variole du singe Jynneos® proposé actuellement en Suisse est un vaccin à virus vivant atténué. Il est produit par Bavaria Nordic au Danemark. Les nouveaux vaccins ne laissent pas de cicatrice. Le vaccin agit aussi contre le nouveau variant actuel en circulation.
Le virus vaccinal a été atténué de façon à ce qu’il ne puisse plus se répliquer dans les cellules humaines. Il est donc impossible de contracter la variole ou la variole du singe du fait de l’administration du virus vaccinal, ni de transmettre le virus vaccinal à d’autres personnes.
Le système immunitaire identifie le virus vaccinal comme un corps étranger. Il réagit en produisant des anticorps et des cellules immunitaires pour lutter contre le virus, constituant ainsi la protection vaccinale. En cas de nouveau contact avec le virus, les défenses de l’organisme sont activées plus rapidement. De ce fait, le risque de développer la maladie est réduit.
En Suisse, la vaccination est administrée avec l’autorisation de Swissmedic. En Europe, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a autorisé ce vaccin sous un autre nom en 2013 dans le cadre de la prévention de la variole. En 2022, elle a recommandé de l’utiliser aussi pour prévenir la variole du singe.
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) recommandent la vaccination aux hommes dès 18 ans ayant des relations sexuelles avec plusieurs partenaires hommes (HSH) et n’ayant pas encore contracté la maladie, ainsi qu’aux personnes transgenres ayant plusieurs partenaires sexuels, dans le but de prévenir les évolutions graves, les complications et les décès ainsi que de réduire le nombre d’infections par la variole du singe.
L’OFSP étend les recommandations aux personnes exposées au virus pour des raisons professionnelles et qui, malgré les mesures de protection, risquent d’être infectées par le virus et aux personnes en mission humanitaire (selon la liste des pays ci-dessus), dans le but de prévenir les évolutions graves, les complications et les décès ainsi que de réduire le nombre d’infections par la variole du singe.
Suis-je protégé si j’ai déjà été vacciné contre la variole ou eu la maladie ?
Pour les personnes qui ont été vaccinées contre la variole avant 1980, il est établi que le vaccin injecté induit une réponse immunitaire contre l’ensemble des orthopoxvirus et peut protéger contre la variole du singe. Cependant, la persistance d’un titre d’anticorps suffisant pour protéger de l’infection, au-delà de 20 ans après la primo-vaccination, n’est pas garantie. Ainsi, une dose unique de vaccin est recommandée.
La vaccination n’est actuellement pas recommandée aux personnes qui ont contracté la variole du singe récemment. En raison de la maladie, le système immunitaire est déjà entré en contact avec le virus et est maintenant prêt à le reconnaître.
Informations importantes avant la vaccination
Nous vous remercions de vous munir du formulaire accessible sur cette page en amont de votre vaccination. Une réponse positive à l’une des questions posées n’est pas un critère d’exclusion de la vaccination, mais requière une analyse individuelle. Il est impératif que vous en discutiez avec votre médecin en amont.
A qui le vaccin est-il destiné ?
La Commission fédérale de vaccination et l’Office fédérale de la santé publique ont déterminé que la vaccination est à disposition :
- des hommes dès 18 ans ayant des relations sexuelles avec plusieurs partenaires hommes (HSH) n’ayant pas encore contracté la maladie
- des personnes transgenres dès 18 ans ayant plusieurs partenaires sexuels
- des personnes ayant eu un contact à risque avec un cas confirmé de variole du singe
- des personnes HSH ou transgenre ayant été vaccinées contre la variole dans leur enfance ou ayant reçu une dose de vaccin contre la variole du singe il y a 28 jours au minimum
- aux personnes exposées au virus pour des raisons professionnelles et les personnes en mission humanitaire (selon liste des pays déterminée)
Quel est le nombre de doses nécessaires ?
- Pour les personnes qui n’ont jamais été vaccinées contre la variole, l’immunisation de base est obtenue avec 2 injections, en respectant un intervalle de 28 jours au moins.
- Pour les personnes qui ont déjà été vaccinées contre la variole une seule injection est recommandée.
- Pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli (y compris si elles ont déjà été vaccinées contre la variole, il est recommandé d’administrer 2 injections, en respectant un intervalle de 28 jours au moins ;
- Pour les personnes ayant reçu 2 doses de Jynneos® il y a plus de 2 ans et en cas de risque d’exposition persistant, une injection de rappel est recommandée ;
- Pour les personnes ayant été en contact avec un cas confirmé de la variole du singe, le vaccin doit être administré dans les 4 jours suivant le contact, mais il peut encore l’être jusqu’à 14 jours après le contact. L’administration du vaccin peu de jours après l’exposition peut éventuellement prévenir l’apparition de la maladie. Après 4 jours suivant le contact, la vaccination peut atténuer les symptômes, mais elle ne peut vraisemblablement plus prévenir l’apparition de la maladie.
Dans quels cas je ne devrais pas me faire vacciner ?
Le vaccin ne doit pas être administré aux personnes ayant eu une réaction allergique grave (choc anaphylactique) à une précédente dose ou à un composant du vaccin. Jynneos® contient un virus Vaccinia Virus Ankara - Bavarian Nordic modifié (principe actif), de la trométhamine, du chlorure de sodium et, en petites quantités, du benzonase, de la gentamicine, de la ciprofloxacine (antibiotique), de l’ADN de cellules-hôtes de poulet et des protéines de poulet. Si vous avez déjà eu une réaction allergique à l’un des composants du vaccin, déterminez en amont avec votre médecin traitant, si, dans votre cas, la vaccination est recommandée.
On ne sait pas si les personnes qui ont déjà fait une réaction allergique grave (choc anaphylactique) aux œufs de poule ont un risque accru de réaction à la vaccination. Si cela vous concerne, parlez-en en amont de votre vaccination avec votre médecin.
En cas de maladie aiguë et de fièvre (à partir de 38,5 C), mieux vaut reporter la vaccination. Elle reste possible en cas de refroidissement et de faible élévation de la température (moins de 38,5 C).
Comment la vaccination est-elle administrée ?
Une dose de 0,5 ml de vaccin est injectée sous la peau du bras, par voie sous-cutanée.
Quels peuvent être les effets secondaires de la vaccination ?
La sécurité du vaccin a fait l’objet de différents essais cliniques. Comme tout médicament, ce vaccin peut provoquer des effets secondaires. Dans ce cas, il s’agit le plus souvent de réactions au point d’injection ou de symptômes généraux (p. ex. fièvre) qui sont typiques des vaccinations. Ces effets secondaires sont généralement légers à modérés et disparaissent dans les 7 jours suivant l’injection.
Contactez immédiatement un médecin en cas de problème de santé grave ou de possible réaction allergique.
Puis-je me faire vacciner contre tout autre vaccin (par exemple vaccins contre la grippe ou le COVID-19) en même temps ou à intervalle proche de ma vaccination contre la variole du singe ?
À ce jour, aucune étude n’a été menée sur les interactions avec d’autres vaccins ou médicaments. Selon l’OFSP, l’administration concomitante de Jynneos® et d’autres vaccins est à éviter les 4 semaines qui précèdent ou qui suivent. Déterminez en amont avec votre médecin traitant, si, dans votre cas, le délai entre la vaccination contre la variole du singe et une autre vaccination pourrait être rapproché. Une analyse approfondie du rapport bénéfice-risque peut être effectuée au cas par cas en fonction des situations individuelles.
Comment sont traitées mes données personnelles ?
Comme pour toutes données médicales et vaccinales, les informations concernant cette vaccination sont strictement confidentielles. Les professionnels de santé sont tous tenus au secret professionnel et au secret médical.
Néanmoins, il est de la responsabilité des autorités sanitaires du canton de Vaud et fédérales de veiller à la sécurité des personnes vaccinées. Ainsi, des donnés de monitorage de la vaccination sont nécessaires pour le suivi de la vaccination, tels que le canton de domicile ou le numéro de lot du vaccin.
Les centres de vaccination impliqués sont les seuls organes à avoir accès à vos coordonnées personnelles, l’Office du médecin cantonal Vaud et l’OFSP recevant des données de monitorage strictement anonymisées.
Informations importantes après la vaccination
Évitez d’intenses efforts physiques pendant quelques jours (p. ex. musculation, exercices d’endurance intensifs, sport extrême).
- En cas de douleur ou de fièvre post-vaccinale, vous pouvez prendre des médicaments pour diminuer la douleur ou la fièvre. Votre médecin pourra vous conseiller.
- Il faut du temps pour que la protection vaccinale se mette en place. Comme chaque système immunitaire réagit différemment à la vaccination, la protection vaccinale peut avoir un niveau variable selon les personnes.
Il est donc important de continuer à prendre des précautions.
- Certaines personnes peuvent contracter la variole du singe malgré la vaccination. Consultez un médecin en cas d’apparition de symptômes de la maladie.
Où peut-on se faire vacciner ?
Les personnes éligibles peuvent s’inscrire pour une vaccination dans l’un de ces deux lieux :
Lausanne : PROFA/Checkpoint Vaud, Rue Saint-Pierre 2, 1003 Lausanne
Morges : Centre de vaccination des Pâquis, EHC, rue Henry-Dunant 20, 1110 Morges
Qui paie la vaccination ?
Faute de convention tarifaire à ce jour, la vaccination est à la charge du patient.
Toutefois, pour les personnes exposées au virus pour des raisons professionnelles (personnel médical ou personne de laboratoires spéciaux) et les personnes en mission humanitaire dans les pays suivants : RD Congo, République du Congo, Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda (liste au 16.08.2024), les frais doivent être pris en charge respectivement par l’employeur ou les organisations mandataires.