Vétérinaires et animaux

Luttons ensemble contre le commerce illégal d’animaux de compagnie

un chiot, c'est un engagement pas un jouet
Quelques chiffres :

Population canine suisse : 563'791

Population canine vaudoise : 60’000

Nombre de chiens importés en Suisse par an : >25’000

Nombre de chiens importés en Suisse entre 2016 et 2022 : 241’000

Commerce de chiot en ligne : soyez vigilant !

La croissance de la population ainsi que l’engouement de la société pour les animaux de compagnie a généré ces dernières années une forte demande. Pour répondre à cette demande, s’est mis en place un commerce florissant. Grâce à la digitalisation de ce commerce, il est très facile pour l’acquéreur d’accéder à une offre pléthorique. Mais parmi ces offres, on retrouvera celles de commerçants peu scrupuleux, qui n’hésitent pas à faire élever à l’étranger des chiots dans des conditions déplorables qui ne tiennent compte ni du bien-être de l’animal ni de son état de santé. Conditions de détention sordides, séparation prématurée de la mère et de la fratrie, manque de socialisation, absence de vaccination, autant de facteurs qui affaiblissent le chiot. Si l’on rajoute à cela, un long transport jusqu’en Suisse, il est peu étonnant que l’animal arrive chez son nouveau détenteur en présentant des pathologies intestinales ou respiratoires, des problèmes congénitaux ou des troubles du comportement. Il appartiendra à son nouveau détenteur d’apporter les soins nécessaires, parfois onéreux, en espérant qu’ils aient le succès escompté.

La traçabilité, une garantie de qualité :

A l’achat d’un chiot, il est essentiel de savoir d’où il provient. En répondant à une annonce, vous devez au minimum connaître le nom et l’adresse du vendeur, la provenance du chien ainsi que son pays de naissance. Ces premières indications vous permettront de contacter le vendeur et poser les questions d’usage : le chien est-il pucé, est-il vacciné, possède-t-il des certificats sanitaires, peut-on lui rendre visite à l’élevage. S’agissant de critères de traçabilité, un éleveur consciencieux vous répondra quatre fois par l’affirmative. Il voudra rencontrer les futurs propriétaires pour savoir à qui il confie son animal. C’est spontanément qu’il vous proposera de venir lui rendre visite, même à l’étranger. La traçabilité de l’animal est une condition sans laquelle, il n’est pas possible de garantir que l’élevage de provenance soit un établissement respectueux du bien-être, de la santé et de la dignité de l’animal.

Respect des exigences d’importation, sinon on tombe dans l’illégalité

Si vous décidez d’importer ou de faire importer un chiot de l’étranger, vous devez veiller au respect des exigences d’importation, notamment la vaccination contre la rage, le délai d’attente entre la vaccination et l’importation et l’existence des certificats vétérinaires requis.

Les conditions d’importation varient en fonction de la provenance du chiot. Si les conditions ne sont pas réunies, il s’agira d’une importation illégale.

Tableau récapitulatif des conditions d’importation

conditions d'importation
Importation illégale = risque de maladies

Le respect des exigences d’importation permet notamment de garantir que l’animal est en bonne santé et n’est pas porteur de maladies transmissibles à l’être humain telles que la rage. Si les conditions d’importation ne sont pas remplies, l’arrivée du chiot sur territoire suisse doit être considérée comme illégale. Des mesures doivent être prises par les autorités pour éviter une éventuelle transmission de la rage. Parmi ces mesures, on citera la quarantaine, le refoulement ou la mise à mort de l’animal. La mesure dépendra du risque de transmission de la rage représenté par l’animal importé pour son entourage. En 2023, ce sont ainsi pas moins que 254 importations illégales qui ont été enregistrées dans le canton. Ce chiffre est en constante augmentation depuis 2008, où l’on comptabilisait 8 cas.

La rage : une maladie mortelle pour l’être humain et l’animal

La rage est une maladie virale des mammifères, caractérisée par des troubles du comportement, des crampes musculaires et des paralysies, dont l’issue est presque toujours fatale. La répartition géographique de la maladie varie en fonction des mesures prises par les différents pays. Si l’Europe occidentale, l’Amérique du Nord ainsi que l’Australie sont indemnes de rage, la maladie apparaît dans les autres parties du monde avec une fréquence variable. Annuellement, l’Organisation mondiale de la santé enregistre plusieurs dizaines de milliers de décès humains dus à la rage, essentiellement dans les pays économiquement défavorisés. Les chiens, notamment la population de chiens errants, sont dans ces pays à l’origine de 99% des cas de rage humaine et constituent le maillon essentiel de transmission entre l’être humain et le réservoir représenté par la faune sauvage (chiroptères, mustélidés, canidés sauvages). Fort heureusement, depuis 1977 plus aucun cas autochtone de rage humaine n’a été enregistré dans notre pays. D’ailleurs la maladie a fait l’objet d’une campagne d’éradication dans la population vulpine qui s’est déroulée jusqu’en 1998. En 2003, un dernier cas de rage a été diagnostiqué sur un animal de compagnie dans le canton de Vaud, mais il s’agissait d’un chien importé illégalement d’Afrique du Nord. Sporadiquement, on enregistre en Suisse le décès de personnes touchées par la rage. Les victimes contractent cependant la maladie lors de voyage dans les zones à risque. Le dernier cas recensé en Suisse date de 2012.

Double peine pour l’acquéreur : mesures administratives et pénales

En cas d’importation illégale, le nouveau détenteur s’expose en premier lieu à des mesures administratives. Ces mesures s’imposent afin d’éviter une éventuelle transmission de la rage. Les principales mesures sont le refoulement de l’animal, l’euthanasie ou la quarantaine. La mise en œuvre des mesures est à la charge du détenteur. L’exécution d’une quarantaine, dont la durée est de 120 jours, peut coûter près de CHF 5000. Le détenteur ainsi que l’importateur s’exposent à des mesures pénales.

Réfléchissez avant d’acheter : un chiot c’est un engagement, pas un jouet

Voici quelques conseils afin que l’achat d’un chiot ne devienne pas un cauchemar.

  • Soyez conscient des risques liés à l'importation d'animaux de compagnie. Faites des recherches avant d'acheter ou d'adopter un animal de compagnie importé pour vous assurer qu'il a été importé de manière responsable.
  • Assurez-vous qu’il remplit toutes les exigences sanitaires.
  • Une offre est probablement douteuse si l’on peut commander un animal d’un simple clic de souris et le recevoir à peine quelques jours plus tard sur un parking ou dans la rue. Elever des chiots prend du temps, il n’est pas possible qu’un éleveur dispose en permanence d’un vaste choix d’animaux, qui plus est de différentes races. L’éleveur sera fier du travail qu’il a accompli et se fera un plaisir de vous présenter son élevage.
  • Vous croyez faire une bonne action en acquérant un chien sans papier. Attention, vous risquez d’alimenter un réseau illégal.
  • Etes-vous sûr de vouloir acheter un chien. Vous pouvez également en adopter un auprès de nombreux refuges pour animaux qui hébergent des chiens abandonnés. En adoptant, vous donnerez une chance à un animal de trouver un foyer affectueux.
Nous contacter

Direction des affaires vétérinaires et de l’inspectorat
Chemin du Marquisat 1
1025 St-Sulpice
021/316 38 70
info.policedeschiens(at)vd.ch

https://www.vd.ch/population/veterinaires-et-animaux/police-des-chiens

Informations utiles

Liste de pays « rage » (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires)

Quatre pattes

Société vaudoise de protection des animaux

Détention d’animaux de rente ou de compagnie (volailles, bétail, lapins, etc.) :

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