Pavillon III
Les premières découvertes
Les deux premières mosaïques découvertes sur le site d’Orbe-Boscéaz (1841) ont évolué de façon très différente. Malgré leur proximité, leur découverte simultanée et un traitement similaire, le Cortège rustique s'est rapidement dégradé, tandis que la mosaïque voisine, dite aux Carrés et losanges, est restée plus stable. Contraste qui s’explique vraisemblablement par une différence de perméabilité des couches sous-jacentes.
Mosaïque dite du Cortège rustique
150 ans après sa découverte, l’état de conservation de cette mosaïque est alarmant, malgré les mesures de restauration prises dès le 19e siècle: assainissement du pavillon et consolidations, importantes interventions de conservation mandatées par Albert Naef.
La restauration entreprise entre 1998 et 2000 nécessite la dépose de la mosaïque, en un seul bloc compte tenu de son décor figuratif et de la déformation du pavement. Pour la repose in situ, un nouveau support remplace les soubassements romains. Afin d’éviter les remontées d’eau, une dalle de béton supportée par des pilettes est installée sur un vide sanitaire. Le béton, matériel minéral tout comme les tesselles, affiche des dilatations climatiques semblables et s’adapte bien à la déformation.
Mosaïque dite des Carrés et de losanges
Le bon état de cette mosaïque permet une restauration du pavement in situ. Il s’agit essentiellement d’un nettoyage et d’une consolidation des tesselles dégradées, ainsi que de la suppression des anciens joints de restauration en ciment, remplacés par un mortier de chaux adapté aux matériaux antiques.
Des compétences techniques très spécifiques
Ces opérations sont le fruit d’une collaboration entre l’Archéologie cantonale, des spécialistes de la section matériaux de l’EPFL et le Laboratoire de conservation-restauration du Musée romain d’Avenches. Le support de repose du Cortège rustique a été réalisé par l’entreprise Gram SA.