Lauréates 2024 des Flammes des soins infirmiers vaudois

Pour protéger la vue et la santé de ses patients, Alexandrina Oliveira Fernandes a elle-même un œil de lynx : elle identifie rapidement les situations à risque et, grâce à ses connaissances, sait réagir adéquatement dans toutes les situations. Sa capacité à évaluer en permanence la condition physique, psychique et spirituelle de la personne soignée a contribué à éviter de graves problèmes de santé. En plus d’agir vite et juste, elle prend bien soin de connaître les projets de vie des patients avant d’organiser les soins. Référente en hygiène, santé et sécurité au travail, elle assure aussi la sécurité des patients en tant que co-responsable du suivi de qualification / conformité du bloc ophtalmique opératoire et manutention des appareils médicaux. Enfin, Alexandrina Oliveira Fernandez s’implique dans le développement de la recherche, l’introduction de médicaments pionniers et de projets comme celui des « soins intégratifs des maladies rétiniennes ». Le jury ne s’y est pas trompé et lui attribue la Flamme pour son « professionnalisme hors pair dans son rôle infirmier et une autonomie qui fait d’elle un filet de sécurité pour les patients ».

Grâce à sa carrière impressionnante, ses nombreuses missions humanitaires, ses connaissances pointues, son goût pour acquérir constamment de nouvelles connaissances, Mary-Louise Bagley est une experte de la migration. Elle a acquis de l’expérience à la Croix-Rouge et à MSF dans de nombreux services et pays du monde. C’est, aux dires de ses collègues pour lesquels elle est une référence, « la meilleure mentor du monde » : une infirmière expérimentée qui sait partager humblement ses compétences, toujours à disposition de ses collègues de manière attentive et bienveillante. Disponible, bienveillante, à l’écoute, solidaire, elle répond aux questions sans jugement et peut trouver une solution à chaque problème. Elle incarne cette responsabilité de mentor, qui a séduit le jury, dans ses différents rôles au sein de l’Unité de soins aux migrants, comme praticienne formatrice, cadre intérimaire, responsable qualité, coach pour les nouveaux arrivants et personne de référence lors des crises migratoires et sanitaires.

Les patients et proches qui appellent la Centrale des médecins de garde sont en général stressés. Lorsqu’ils parlent à Mélanie Besançon, ils sont accompagnés, écoutés, guidés, en un mot : rassurés. Au téléphone, son ton est « chaleureux, professionnel et disponible en tout temps », disent ses collègues qui ajoutent qu’elle est l’incarnation de ce qu’il faut être face aux patients. Son empathie permet à Mélanie Besançon de désamorcer avec aisance les situations les plus difficiles, comme des appels qui relèvent de la psychiatrie ou de la pédiatrie. Cet accueil de qualité contribue à établir un lien de confiance propice à ce que le patient adhère et participe aux soins. Ce dernier est pour l’infirmière régulatrice un véritable partenaire qu’elle encourage à participer aux orientations prises. Celle qui a développé son sens de la communication, avec notamment une formation d’hypnothérapeute, prend aussi la peine de valider avec son interlocuteur que tout est bien compris. Bienveillante, calme, positive et tellement professionnelle, elle fait de la relation de soins une science.

Parce que soigner est un aussi art, le jury a été séduit par Rebecca Moyrand, une infirmière qui soigne avec professionnalisme tout en faisant profiter sa patientèle de son art et de ses talents d’artiste. Infirmière en santé mentale depuis de nombreuses années, elle sait bien que pratiquer et apprécier l’art permet de préserver sa santé et participe même à la recouvrer. Ses compétences en leadership la poussent à s’entourer d’une équipe multidisciplinaire pour monter un projet photographique majeur, aussi bien avec ses collègues des soins que de l’art mais, surtout, avec les patients. Pourquoi la photographie ? Ce média est parfait pour exprimer, réfléchir sur ses émotions et, finalement, accompagner les personnes atteintes dans leur santé mentale. Il leur permet surtout de devenir actrices de leur prise en charge. L’exposition « dévisage » qui en résulte est une démarche thérapeutique pour ses auteurs tout en proposant un point de vue indispensable et poignant sur la santé mentale au grand public.

Conserver la passion pour sa profession alors que les années filent est un défi relevé brillamment par Valérie Baldassarri, infirmière depuis 1993. Ses collègues l’affirment, elle reste la jeune infirmière passionnée « de manière contagieuse », au point d’inciter les autres à appliquer la même énergie à leur activité et même de redonner du sens à l’activité de certains soignants autour d’elle. Les années de management ne l’ont pas empêchée de demeurer proche des patients, qui sont au cœur de la prise en charge pour elle. Proche des soins, elle est aussi proche de l’équipe, qu’elle mène de main de maître. Avec son sens du compromis, son écoute bienveillante et son empathie, elle leur permet de prendre également soin les uns des autres. Comme tout bon leader, Valérie Baldassarri n’a jamais cessé de mettre à jour ses connaissances et de se former, enchainant les formations complémentaires. En parallèle, elle s’engage dans des projets comme la mise en place d’une ouverture du service de dialyse le soir afin de permettre aux personnes dialysées d’avoir une vie aussi normale que possible en journée.