21_POS_45 - Postulat Philippe Germain et consorts - A quand une gestion efficiente et courageuse des grands prédateurs ? (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 7 septembre 2021, point 9 de l'ordre du jour

Texte déposé

 

La présence des loups sur le territoire de notre canton ne fait plus l’ombre d’un doute, et les attaques de ceux-ci ne cessent d’augmenter. Bien que le sujet ait déjà été discuté sous cette coupole ces dernières années, force est de constater que les loups ont pris de l’avance sur nous et que les mesures prônées dans les interventions précédentes ne sont plus satisfaisantes.

Si pour les milieux écologiques l’intégration du loup se passe bien, dans les milieux agricoles entre autres, les sentiments sont bien différents. Des attaques, des mesures de protection envisagées qui s’avèrent inefficaces, des bergers impuissants et des situations entre bovins et humains dangereuses sont à constater. Les détenteurs des animaux payent le prix cher pour un retour du loup qui semble échapper totalement au contrôle des instances qui devraient le gérer.

Grâce à la révision du 15 juillet 2021 de l’Ordonnance sur la chasse (OChP, 922.01), les cantons peuvent intervenir plus rapidement dans les effectifs de loups ; un renforcement de la protection des troupeaux est également prévu. A ce jour, le mode de régulation appliqué dans notre canton ne nous semble pas du tout adapté aux récents évènements. De plus, le délai entre la parution de l’Ordonnance et les actions du canton est trop élevé, avec comme conséquence une augmentation exponentielle du nombre d’individus. Enfin, la charge de travail pour les surveillants de la faune et le préposé à la protection des troupeaux ne cesse d’augmenter et la communication et le soutien nécessaires peinent à voir le jour.

La problématique ne concerne pas uniquement l’agriculture. Si les loups venaient à continuer à s’attaquer au bétail, un découragement total des bergers en serait la conséquence. La biodiversité que permettent les pâturages boisés est également menacée. Le tourisme est aussi concerné avec des chemins de randonnée menacés par des troupeaux qui pourraient devenir agressifs. Les exemples sont de plus en plus nombreux.

Dans le canton des Grisons ainsi que les pays voisins, les meutes se sont reproduites à une vitesse telle que la gestion de la situation devient très compliquée voire impossible. Nous ne souhaitons pas vivre cette expérience dans notre canton. C’est pourquoi nous jugeons important que le canton anticipe en ayant une stratégie de gestion du loup claire, efficace et ciblée qui permet une cohabitation entre le loup, le bétail et l’humain satisfaisante pour tous les acteurs concernés.

Nous demandons donc au Conseil d’Etat de fournir un rapport de type « plan de gestion du loup », tel qu’il existe pour le sanglier, qui démontre la vision du canton concernant la gestion et la régulation du loup, y compris du nombre de loups et meutes que le canton estime gérable pour une cohabitation saine et une régulation rapide et ciblée.

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Sacha SoldiniUDC
Olivier PetermannPLR
Georges ZündPLR
Alexandre BerthoudPLR
Chantal Weidmann YennyPLR
Josephine Byrne GarelliPLR
Gérard MojonPLR
Yvan PahudUDC
Daniel RuchPLR
Jean-Rémy ChevalleyPLR
Sergei AschwandenPLR
Céline BauxUDC
Nicolas SuterPLR
Anne-Lise RimePLR
Pierre-André RomanensPLR
Carole SchelkerPLR
Sylvain FreymondUDC
Daniel DeveleyPLR
Jean-François CachinPLR
Carole DuboisPLR
Bernard NicodPLR
François CardinauxPLR
Florence GrossPLR
Alain BovayPLR
Marion WahlenPLR
Jean-Marc GentonPLR
Aliette Rey-MarionUDC
Rémy JaquierPLR
Jean-Daniel CarrardPLR

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Philippe Germain (PLR) —

La présence des loups sur notre territoire ne fait plus aucun doute et leurs attaques contre le bétail ne cessent d’augmenter. Preuve en est, depuis le débat que nous avons eu mardi dernier, deux nouvelles attaques mortelles se sont produites, dont une sur une bête de dix-huit mois pesant environ 350 kg. Il est évident que, depuis les nombreuses interventions qui ont eu lieu dans notre plénum, beaucoup d’éléments ont changé et le loup a pris de l’avance sur les mesures préconisées par les services de l’Etat que les experts pensaient être suffisantes. De mois en mois, le comportement des loups change et laisse les agriculteurs démunis. Des solutions doivent être trouvées au plus vite pour éviter des débordements que personne ne souhaite.

Pour ces raisons, nous souhaitons que le canton anticipe en adoptant une stratégie de gestion du loup claire, efficace et ciblée, permettant une cohabitation satisfaisante entre le loup, le bétail et l’humain, et ce pour tous les acteurs concernés. Le dédommagement financier devrait être rapide et correct, en tenant compte de toutes les répercussions de la perte d’un animal de rente. Même si elle est nécessaire, une indemnité ne remplace jamais un animal ; l’argent est une chose, mais la perte d’un animal de rente constitue aussi une perte sentimentale, sans oublier qu’un animal peut avoir une valeur génétique et que sa perte représente aussi celle d’un investissement sur l’avenir. Je demande donc au Conseil d’Etat de fournir un rapport qui démontre la vision du canton concernant la gestion et la régulation du loup. Le temps presse et les éleveurs ainsi que la population attendent des solutions concrètes et rapides à cette situation.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 députés, est renvoyé à l’examen d'une commission.

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